Les Piliers de la Terre, Ken Follett

Dans la série « sur mes étagères alourdies » (merci Boss), j’ai tout récemment dévoré Les Piliers de la Terre, de Ken Follett. Le thème ne m’inspirait pas vraiment a priori (malgré de bonnes expériences sur certains romans se déroulant au Moyen-Âge, je pense en particulier au Grand Livre de Connie Willis), mais je me suis laissée convaincre par l’enthousiasme de Pierre pour ce roman.

Donc ça se passe au temps des bâtisseurs de cathédrales, au XIIe siècle, principalement en Angleterre. Les Piliers de la Terre est un roman plutôt long (un bon millier de pages) qui nous fait suivre sur une cinquantaine d’année le parcours de plusieurs personnages, le tout sur un canevas de guerre de succession du roi Henry.

Tom le bâtisseur a un unique but dans la vie : bâtir une cathédrale. Les hasards de la vie le mettent sur le chemin de Philip, prieur de Kingsbridge, dont l’église brûle grâce à une intervention pas vraiment divine. Philip est un « redresseur de situations désespérées » : il en tombe un certain nombre sur le prieuré qu’il gère, mais il s’en sort bien souvent avec les honneurs. Du côté des « pas vraiment sympathiques », nous avons William, usurpateur du comté de Shiring. Aliena, sœur du comte héritier, avait d’ailleurs refusé d’épouser William, ce qui aura des conséquences non négligeables. Aliena (qui elle fait partie des « gens qu’on aime bien ») fait également partie des personnages qui gravitent autour du prieuré de Kingsbridge. Tom commence la construction de la cathédrale de Kingsbridge et embauche sur le chantier son fils Alfred et son beau-fils Jack.

Jack aura l’occasion d’aller faire un petit tour en Europe continentale et d’améliorer encore la conception originale de la cathédrale de Kingsbridge. Sa future femme le ramènera en Angleterre après l’avoir suivi à la trace (mais avec quelques mois d’écart).

Bref, tout un petit monde relativement complexe avec plein de personnages principaux, plein de personnages secondaires (j’ai oublié dans ma fastidieuse énumération l’évêque Waleran, ennemi à jamais de Philip), et le tout dans un bouquin qu’on a vraiment, vraiment du mal à lâcher.

Tout cela est extrêmement difficile à résumer sans trop spoiler, d’ailleurs je me rends compte que je m’en tire très mal, mais si vous cherchez quoi bouquiner sur la plage cet été, Les Piliers de la Terre est clairement un bouquin à considérer.

[Challenge ABC] A – Adam, Olivier – Je vais bien, ne t’en fais pas

Le frère de Claire a disparu depuis deux ans. Une carte postale arrive de temps à autres, toujours dans le même esprit : « je t’aime, je ne reviendrai pas, je vais bien, ne t’en fais pas ». Claire, caissière au Shopi, décide de profiter d’une semaine de congés pour se mettre en quête de son frère, à partir du cachet de la poste de sa dernière carte postale. Elle part donc en Bretagne, y rencontre un photographe et y découvre la vérité sur les fameuses cartes postales.

Je vais bien, ne t’en fais pas est un bouquin court, probablement trop court pour qu’on ait le temps de s’attacher réellement aux personnages. Cependant, le style d’Olivier Adam est plutôt agréable à lire. J’ai lu pas mal de critiques de ce livre qui tombaient à bras raccourcis sur les énumérations de ce qui passait sur le tapis de caisse de Claire. À titre personnel, j’ai trouvé ça plutôt marrant. Probablement parce que je m’amuse souvent à essayer de deviner la vie des gens en regardant le contenu de leur caddie 🙂

Un bouquin agréable, mais vite lu et vite oublié.

Blog et clause de confidentialité

Hier, j’ai écrit un billet pour ce blog. Je pense que je ne vais pas le publier. C’était un billet intitulé « Ça marchera jamais ». Qu’est-ce qui ne marchera jamais, me demanderez-vous ? De mon point de vue, et du haut de mes six petits mois d’expérience « dans la vraie vie » : l’offshoring.

Et après avoir rédigé le billet, je me suis demandée s’il était publiable du fait de la clause de confidentialité qui traîne dans mon contrat. Prudemment, je n’avais cité ni les noms des entreprises concernées, ni les noms des projets, ni rien. Est-ce que cela suffit ? Je n’en sais honnêtement rien. Est-ce que je risque des ennuis avec mon employeur pour ce genre de choses ? Je préfère ne pas prendre le risque. Pour l’instant tout est au beau fixe, donc je ne pense pas, mais dans l’éventualité où ça pourrait mal se passer (pas de raison, mais sait-on jamais), c’est clairement pas le genre de choses que j’ai envie de laisser traîner sur le web avec un blog très facilement trouvable (merci m’sieur Google).

Peut-être que je me pose trop de limites. Au vu du billet en question et au vu des « affaires » récentes (je pense à Petite Anglaise, par exemple), c’est à peine comparable à des gens qui ont fini par avoir gain de cause. Quand je vois des blogs comme ceux de Ron ou Grange Blanche, qui sont eux carrément soumis au secret professionnel et médical, qui n’ont aucun problème à ma connaissance (mais leurs anonymats respectifs sont bien mieux respectés que le mien 🙂 ), je me dis que j’exagère et que je suis paranoïaque.

M’enfin, tant pis. C’est pas la première fois que je m’auto-censure dans ce blog (j’ai un post ou deux qui traînent dans les « non publiés », qu’ils ne l’aient jamais été ou qu’ils aient été retirés après réflexion et/ou remarques dans les commentaires), mais à chaque fois ça fait drôle. Surtout quand on estime ne pas forcément avoir de raison de s’auto-censurer…

[Challenge ABC] Y – Yazawa, Ai – Nana, tome 1

Le premier tome de Nana est un premier tome de manga assez classique, au sens où il pose les personnages que l’on verra évoluer pendant plusieurs tomes (à ce jour 18, dont 16 traduits en français). Les deux personnages principaux, Nana et Nana, font tous les deux l’objet de deux histoires pour l’instant parallèles. Obliqueront-elles pour se croiser, c’est la question qui se pose à la fin du premier tome 🙂

La première histoire présente une Nana qui a une tendance certaine aux coups de foudre à répétition, ce qui lui pose quelques problèmes faciles à deviner. Son amie Junko commence à désespérer un peu de son cas… Elle finit par rencontrer quelqu’un (Shoji), décide d’en « faire d’abord un ami » (ce qui posera d’autres problèmes de quiproquos à la noix). Ils décident tous (Nana, Shoji, Junko et Kyosuke (le copain de Junko) ) de tenter les concours des écoles d’art à Tokyo. Nana et Shoji échouent tous les deux, Nana décide d’attendre un an dans sa ville natale tandis que Shoji reste à Tokyo pour repasser les concours l’année suivante. La seconde histoire est celle d’une Nana chanteuse d’un groupe qui commence à avoir un peu de succès. Manque de pot, le guitariste principal et accessoirement son copain décide de monter à Tokyo tenter sa chance avec un autre groupe qui a signé avec un label mais perdu son guitariste entre temps.

Tout ça fait donc un manga « deux en un », qui donne plutôt envie de continuer – savoir ce qu’il arrive à nos deux héroïnes et si elles vont finir par se rencontrer, et si oui… pourquoi ? Et qu’est-ce qu’il va se passer ? D’autant plus envie de continuer que le dessin est très agréable à regarder il faut bien le dire.

[Challenge ABC] K – Khadra, Yasmina – L’Attentat

Amine Jaafari, arabe vivant en Israël, est chirurgien. A la suite d’un attentat, il passe plusieurs heures à soigner les blessés. Après une journée harrassante, il rentre chez lui. Le téléphone sonne à trois heures du matin : on lui demande de venir identifier sa femme, que tous les indices désignent comme la kamikaze aux origines de l’attentat. Amine a bien sûr du mal, d’abord à accepter la vérité, puis à essayer de comprendre pourquoi et comment sa femme Sihem, qui avait toutes les apparences du bonheur, en est venu à de telles extrêmités. Il suit les traces des derniers endroits par lesquels sa femme est passée et trouve sur sa route aussi bien des gens qui veulent l’intimider que des gens voulant lui faire comprendre le geste de sa femme.

Là où Amine pensait trouver un élément déclenchant, un endoctrinement, une folie passagère, il comprend à quel point les idéaux de sa femme et les siens étaient éloignés. Et là où il cherche le « pourquoi », il ne trouve que le « c’est comme ça », destin fatal auquel on ne semble pas pouvoir échapper…

Le thème du conflit israélo-palestinien est un thème difficile à traiter dans un roman, peut-être parce qu’encore cruellement d’actualité. Yasmina Khadra s’en sort plutôt bien, principalement à mon avis grâce à des personnages, si pas attachants, du moins intéressants voire compréhensibles de tous les côtés. L’ensemble se lit bien et vite ; je regrette un peu le manque d’empathie (de ma part) vis-à-vis du personnage principal, surtout criante dans la scène finale du bouquin. En bref, un roman qu’il ne me serait probablement pas venu à l’idée de lire en première intention, mais dont je ne regrette pas la lecture.

Aie.

Aujourd’hui, j’ai rompu avec des amis. Ça fait mal. J’aime pas les ruptures. Mais des fois, c’est mieux pour tout le monde. J’ai quand même plus envie de pleurer que de faire la fête.

[Challenge ABC] B – Beigbeder, Frédéric – Nouvelles sous ecstasy

19h30, sortie de la FNAC.

19h40, arrivée sur le quai du RER, cogitation intense parmi les 6 bouquins que je viens d’acheter pour le challenge.

19h41, j’attrape Nouvelles sous ecstasy, de Frédéric Beigbeder. J’avais jamais lu de Beigbeder. Regardant assez peu la télé, j’avais assez peu d’opinion sur ce type, à part la vague impression quand même d’une certaine omniprésence agaçante sur les ondes. Du coup, j’avais jamais sauté le pas d’ouvrir un de ses bouquins, probablement un peu par réaction, et finalement le challenge ABC m’a permis de faire ma culture.

20h00 : sur ces réflexions, j’arrive sur le quai d’Orsay, j’ai déjà fini le bouquin. Bon, un bouquin de 85 pages hors préface et avertissement, c’est pas vraiment étonnant non plus 🙂 Avis général sur le recueil : ya de très bonnes choses, mais globalement… j’ai du mal tout de même.

Allez, petite critique nouvelle par nouvelle

  • Spleen à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle : pour une ouverture de recueil, c’est un peu le plongeon. Une nouvelle toute en questions, une ambiance délirante au début, mélancolique à la fin… pas ma préférée, mais un style sympa.
  • Un texte démodé : j’ai pas bien compris là où il venait en venir, mais j’ai bien aimé « Peut-on penser comme Baudelaire avec les mots de Bukowski ? ». Et, globalement, c’est un peu l’idée que m’a laissée ce recueil : quelques vraies perles, drôles et bien vues, au milieu de… de on sait pas trop quoi.
  • Le jour où j’ai plu aux filles : fait justement partie des vraies perles. Pareil, je me suis d’abord demandée où il voulait en venir, à part à faire du porno gratos (pourquoi pas, hein), mais les deux derniers paragraphes sont superbes 🙂
  • La première gorgée d’ecstasy : ou comment raconter un trip à l’ecsta et la redescente. Beaucoup aimé « Je suis Wolfgang Amade-House » et « Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour entrer dans le Lagarde et Michard » 🙂
  • Manuscrit trouvé à Saint-Germain-des-Près : celle-ci raconte la « chute du mur de Saint-Germain » (avec en gros les riches dedans et les autres dehors) et m’a laissée très mal à l’aise, je sais pas trop pourquoi. Probablement un contrecoup des élections, faudra que je la relise.
  • Le cafard après la fête : vois pas l’intérêt.
  • L’homme qui regardait les femmes, 1 : vais plus oser me mettre en maillot de bain à la plage moi. En même temps, j’ai plus 16 ans.
  • Comment devenir quelqu’un : c’est l’histoire d’un chauffeur qui décide d’avoir son quart d’heure de célébrité. Là encore, les 15 dernières lignes sont terribles. C’est ma préférée d bouquin.
  • Le Plus Grand Écrivain Français Vivant : c’est l’histoire d’un mec qui se bourre la gueule et à la fin on apprend pas qui c’est. Soit.
  • La nouvelle la plus dégueulasse de ce recueil : la provoque pour la provoque, clairement. Mais une réflexion intéressante sur « que sommes-nous prêts à faire par amour », et jusqu’où peut-on aller. Gore, mais intéressant, on va dire. Et on y apprend que « le point-virgule est une chose très érotique ».
  • L’homme qui regardait les femmes, 2 : j’aime bien les références à Hitchcock et à Jane Birkin, j’ai du mal avec la ponctuation deux-pointistes.
  • Extasy à Go-Go : c’est plutôt celui-ci à mon avis qui aurait mérité le titre de la « nouvelle la plus dégueulasse de ce recueuil ». Balade en Thaïlande avec tous les poncifs du genre… J’avoue, je suis jamais allée en Thaïlande. J’ai quand même du mal à croire que ça ne soit qu’« un bordel géant qui porte le nom de Thaïlande ». Dans le contexte d’un bordel « normal » (où on nous répète pas toutes les trois lignes que « c’est comme ça en Thaïlande mon brave monsieur ») la nouvelle m’aurait probablement moins dérangée. Mais elle aurait probablement loupé son but aussi, du coup 🙂
  • La première nouvelle d’« Easy Reading » : ça sent la tentative de nouvelle à chute, mais à chute ratée. Dommage.
  • La solitude à plusieurs : une dernière nouvelle un peu déprimante pour finir le recueil. « Le célibataire fait plus envie que pitié, sauf aux hommes mariés qui l’imaginent libre alors qu’il n’est que désespéré. dieu sait qu’il faut être désespéré pour manger un Happy Meal le dimanche soir devant sa télé, surtout depuis qu’Anne Sinclair a été remplacée par Michel Drucker ».

Voilà. Bon, je ne regrette pas l’expérience. J’avoue même m’être bien marrée à certains passages. Savoir si j’en relirai… rien de moins sûr. La provoque gratuite, ça va bien 5 minutes, après ça énerve.

Challenge ABC

Après avoir vu passer des choses intriguantes à propos d’un « challenge ABC » sur les listes Quoide9 et bouquins, j’ai jeté un oeil sur mon fidèle moteur de recherche et je suis tombée là-dessus. Le principe est simple : « Ce challenge consiste, pour les participant(e)s, à lire en 2007 une série de livres non encore lus, voire d’auteurs à découvrir, dont les noms commencent chacun par une des 26 lettres de l’alphabet. »

La bouquineuse compulsive que je suis ne pouvait pas manquer ça. J’ai donc posé ma liste sur ce billet, commencé à recenser les bouquins que je pouvais récupérer de parts et d’autres, et roulez jeunesse.

Et comme je suis incorrigible, je suis passée à la Fnac tout à l’heure (à l’origine pour voir s’ils avaient des ultramobiles genre Samsung Q1 ou autres joujoux du même genre (ils avaient pas, mais la fille voyait très bien de quoi je voulais parler, ça m’a étonnée) (si ya des gens qui ont un retour d’expérience sur ce genre de truc ça m’intéresse) (les ultramobiles, pas les filles de la Fnac, faut suivre), sauf que j’avais ma liste dans ma poche, que j’en ai acheté 6 et déjà fini 1. La critique suit dans la foulée… le temps de la rédiger 🙂

Les retranscriptions de débats télé, ça sux.

Ceci est un billet méta-politique. Je vais pas parler du contenu du débat d’hier, chacun pense ce qu’il veut, pis j’ai pas encore connaissance de l’intégralité de la chose.

Hier soir, j’étais pas chez moi, donc j’ai pas pu regarder la télé. Donc, ce matin, je me mets en quête d’une retranscription du machin, puisque je lis plus vite qu’ils ne causent et que c’est plus facile à trimballer dans le métro. Je finis par trouver ça sur le site de Libération, je commence à bouquiner, tout ça, très bien, bon.

Ce matin, je fais donc un effort civique important : j’achète Libé version papier, vu qu’ils affichaient en première page « cahier central, plus de deux heures de débat ». Je me bouquine donc ça dans la journée, entre le métro, les compiles et autres, j’arrive à la page 8 et dernière. Fin de ladite page : damned, « le débat s’est terminé après le bouclage », ya pas la fin.

Qu’à cela ne tienne, dit la Balise qui parle comme une speakerine (le premier qui trouve la référence gagne un carambar), je m’en vais lire la fin du débat sur le web, genre sur le site de Libé puisqu’il paraît qu’il y a une retranscription intégrale. Je reprends le machin, j’arrive là où j’en étais approximativement, et là je tombe sur :

J’ajoute que cela permettrait de résoudre le problème du pouvoir d’achat des enseignants, car cela leur permettrait de faire ces études encadrées, sur la base du volontariat, pour être davantage rémunérés. Cela peut être la crèche associative, la crèche d’entreprise, l’emploi à la personne, l’emploi à domicile. Je souhaite, d’ailleurs, que l’on puisse déduire de ses impôts les salaires et les cotisations sociales que l’on paye sur un emploi à domicile. Lorsqu’une société embauche quelqu’un, elle ne paie pas l’IS sur le salaire de la personne qu’elle emploie.

Coin ?? Ça manque un peu de cohérence, là, non ? Je reprends mon journal papier… ah ouais, y manque au moins deux colonnes, ça raboute même pas ! C’est ballot ça ! Même journal, édition web et édition papier, ya pas la même chose dedans. Scrogneugneu quoi. Évidemment, c’est bien plus drôle que ça tombe pile à la jointure – je m’en serais probablement pas rendu compte sinon…

Qu’à cela ne tienne (bis), m’en vais chercher une AUTRE retranscription… Bon, bin il faut le savoir, apparemment, tous les media web qui font cette transcription ont la même source. Ça coupe au même endroit partout. Ou alors, c’est la version papier qui invente des trucs. Cela dit, ça manque quand même foutument de cohérence.

Enfin bref, il va falloir que je me tape la vidéo… Pfff !