Mini-vrac

Hop hop, des liens matinaux.

  • Hadopi a été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel hier, voir la décision du CC et son [explication de texte par Éolas. Comme le dit LQDN, HADOPI RIP LOL ; vu la presse ce matin, c’est probablement plutôt « Hey les mecs on a resigné pour une saison d’HADOPI ! — Mais on a déjà fini tout le scénario ! — C’est pas grave, on va mettre quelques rebondissements incroyables auxquels personne ne croira et redélayer, c’est tout bon ! » ;
  • dans le même temps, Amazon France sort son offre MP3 propre et moins chère que le concurrent – mais inutilisable en Suisse, Un jour, tous ces gens là, ils se mettront d’accord sur l’exploitation des droits internationaux et ils arrêteront de vouloir multiplier les petits pains. J’achetais déjà des CD en Allemagne quand j’étais au collège, ça va probablement pas s’arranger avec Internet. Je dis ça, je dis rien. Notons au passage que tout cela me semble encore plus inadapté que la chronologie des medias dont on nous a rebattu les oreilles à l’Assemblée Nationale – c’est pas peu dire ;
  • un article de Martin Winckler, intitulé Pourquoi votre site d’informations médicales est-il gratuit ?. Cet article peut en gros être divisé en deux parties, la première étant « pourquoi écrire gratuitement quand on vit de sa plume ? » (la plus intéressante à mon avis) et « pourquoi donner gratuitement des informations médicales au plus grand nombre ? » qui est un discours plus classique de Martin Winckler ;
  • d’ailleurs, le 3e tome de la Trilogie Twain, du même auteur, est sorti ; faut que je lise les deux derniers ;
  • un dernier pour la route, eBouquin est un blog d’actualité sur les e-books et e-readers assez bien fourni, pour les gens intéressés.

Tant que je suis dans les bouquins : ouverture de Digit Books

Suite à la liquidation judiciaire d’O’Reilly France, Dominique Buraud, mon éditrice là-bas, a lancé en début de mois dernier Digit Books, une maison d’édition pour l’instant orientée technique/informatique et proposant des ebooks au format PDF « propre », c’est-à-dire sans DRM (les PDF sont simplement marqués au nom et à l’adresse de courrier électronique de l’acquéreur). La plateforme technique est en fait celle d’immateriel.fr. Les PDF achetés restent disponibles dans le compte des utilisateurs, ce qui permet de les re-télécharger en cas par exemple d’accident bête de disque dur.

Là où c’est spécialement intéressant, c’est que Digit Books accueille le catalogue PDF d’Oreilly France, catalogue qui se complète petit à petit. En particulier (et là j’espère que vous me pardonnerez de prêcher pour ma paroisse) le Réseaux Linux – Le livre de recettes, que j’ai en partie traduit et qui n’avait pas eu le temps d’être imprimé avant la liquidation judiciaire, est disponible. Précisons que c’est un sacré bon bouquin, qui couvre aussi bien les aspects relativement bas-niveau (mise en place d’une passerelle sur carte Soekris) que des trucs plus haut-niveau (mettre en place un serveur VPN, supervision avec MRTG…) et qu’on a essayé d’en faire une bonne traduction 😉

Bref, pour les détails, je vous laisse aller explorer le site web de Digit Books, ainsi que le communiqué de presse d’ouverture. Et sinon, Dominique cherche des auteurs, donc si vous avez des choses à dire, c’est peut-être une opportunité intéressante 🙂

Et longue vie à Digit Books !

Na veux des ebooks.

J’ai un rêve : pouvoir consommer des bouquins comme je consomme de la musique. Avoir des fichiers sur mon ordinateur, les transférer sur mon lecteur, avoir des offres d’achat de musique en ligne qui valent ce qu’elles valent mais qui ont l’avantage d’exister, des trucs comme ça.

J’espère que ce jour viendra bientôt. Déjà, parce que les bouquins, c’est bien, mais c’est comme les CD : encombrant. D’autre part, parce que j’ai un rapport relativement instinctif aux bouquins : en entendre parler, vouloir, acheter. Le tout relativement rapidement, et avec l’envie d’avoir les bouquins en question vite. Oui, je sais, c’est puéril, mais c’est comme ça. Et pour finir pour ne plus jamais avoir le concept frustrant du « ah ben non désolé tirage épuisé ». Et que si j’apprécie l’odeur et le toucher d’un bouquin, et de traîner les librairies et les bibliothèques, dans mon schéma actuel d’achat, ça ne fait malheureusement pas le poids.

Amazon a un truc plutôt excitant avec son Kindle. Malheureusement, il n’est disponible qu’aux États-Unis et même l’achat de livres n’est disponible qu’aux États-Unis, avec une IP US, une carte bancaire US et une adresse US. Tout cela est contournable, mais ça prend des proportions. Le monde de l’édition est peut-être plus bordélique encore que celui de la musique. Disclaimer : je ne sais pas de quoi je parle, j’extrapole à partir de ce qui me semble logique. Si ça se trouve c’est idiot ce que je dis :p Si Universal a un droit sur un morceau, il est probable qu’il puisse aussi bien céder ces droits aux US qu’en France. Sur les bouquins, les droits me semblent plus compliqués, du fait entre autres des droits de traduction (et saupoudrons un peu de loi Lang sur le territoire français pour rigoler un peu) (je suis pas contre la loi Lang, mais j’imagine que ça peut ajouter un bordel non négligeable pour la diffusion).

Bref, on peut imaginer tout un tas d’obstacles législatifs & compagnie qui font que l’offre commence à décoller un peu (Sony, Amazon) aux États-Unis mais qu’elle est pratiquement inexistante en Europe (à l’exception notable de MobiPocket.

Après, ya l’obstacle pratique. Les lecteurs d’e-books sont encore chers. En tant qu' »early adopter » potentielle, je suis prête à passer cet obstacle. Juste, j’aimerais pas me retrouver avec un truc incompatible avec « le format qui va révolutionner le monde de l’ebook ». J’ai eu un machin Sony (PRS-505) en main l’autre jour et c’est assez convaincant du point de vue du confort de lecture. Ça l’est un peu moins du point de vue mémoire : la prise en charge des cartes SDHC eût été appréciable (et c’est apparemment un défaut que partage la majorité lecteurs actuels, voir ce tableau. Bon, en plus, mon lecteur, j’aimerais mieux qu’il tourne sous Linux que sous Windows CE, soyons fous.

J’ai entendu du bien de l’iRex ILiad, qui a l’avantage de lire pas mal de formats, mais il est vraiment cher. Quand je dis que je suis prête à passer cet obstacle, j’aurais bien aimé me limiter à 300/400$ (voire euros, allez, soyons fous :D). Là, on est nettement au-dessus. Il a l’avantage de permettre d’annoter des éléments, ce qui peut être intéressant dans le cadre de mon activité professionnelle (j’aime pas relire sur écran, j’aime bien avoir un stylo quand je relis, mais j’ai mal chaque fois que j’imprime un chapitre). La disponibilité du SDK est intéressante aussi.

La grosse inconnue reste : ce truc va-t-il être utilisable dans un an ou deux ? J’ose espérer qu’après le fiasco des DRM sur la musique, les éditeurs auront l’intelligence de proposer des formats SANS DRM. Cela devrait faciliter largement une éventuelle conversion. Ah, et toujours une question idiote, pourquoi les ebooks sont-ils à peine moins chers que les livres papier, alors que les coûts de diffusion et d’impression sont probablement largement restreints ?

Certains attendent une sortie chez Apple parce que Jobs a dit que le modèle était intrinsèquement faible vu que les gens ne lisent pas 🙂 (les gens qui suivent l’actu Apple ont une certaine tendance à faire grossir des rumeurs, pas forcément fausses d’ailleurs, tout le monde attendait la sortie de l’iPhone) (et comme j’ai lu tout à l’heure, la marque iBook est réutilisable 😀 ). Je suis partagée là-dessus. D’une part, certes, Apple a fait énormément de bien à la musique en ligne et je les en remercie. L’iPod qui traîne sur la table en est un bon exemple. D’autre part, bon, c’est pas comme si Apple avait une réputation de faire des trucs super ouverts et utilisables sur mon OS préféré. Je dois dire que c’est plus un critère pour moi que ça ne l’était il y a quelques années.

Bref, je me tâte. L’iLiad est dispo chez Orell Füssli en Suisse, je vais ptêt attendre de rentrer pour aller voir la bête « sur pied ». Un collègue de Pierre en a un aussi, c’est peut être l’occasion de tester les quelques ebooks que je possède déjà (des PDF O’Reilly, pour la plupart). Je me connais, je vais probablement craquer. J’espère juste que le marché suivra.