#balisebooks – Permutation City – Greg Egan

permutation-cityCette semaine, j’ai lu Permutation City, de Greg Egan (traduit en français sous le titre La Cité des Permutants). Je suis raisonnablement sûre que j’ai / j’ai eu une copie en poche français acheté à ma bouquinerie favorite il y a une quinzaine d’années, mais j’avais pas accroché du tout à l’époque.

Là, j’ai plus qu’accroché, j’ai vraiment bien aimé !

Le bouquin commence avec l’histoire d’un type, Paul Durham, qui se rend compte qu’il est une Copie. Une Copie, c’est un humain qui s’est fait scanner d’une manière qui lui permet d’exister en tant que programme informatique. Le but de la Copie en question est, en accord avec son « original », de faire tout un tas d’expériences pour comprendre ce qu’il se passe quand on est une Copie.

Parallèlement, Maria Deluca s’amuse dans Autoverse, un automate cellulaire géant qui modélise dans une chimie à 32 atomes une bactérie de base qu’elle essaie de faire évoluer (au sens darwinien de la chose).

Le premier finit par engager la seconde pour la faire travailler sur un projet mystérieux qui semble pas avoir tout à fait de sens…

La première moitié du bouquin est phénoménale. Tout ce qui a trait à la Copie et à l’Autoverse est à la fois crédible et philosophiquement intéressant. Et la fin d’un des chapitres (qui se trouve à peu près à la moitié du bouquin) se termine sur une phrase qui m’a fait pousser un cri d’étonnement joyeux.

La suite part dans une direction étrange, voire carrément ésotérique. Le fait que Maria soit extrêmement sceptique mais continue à jouer le jeu est une bonne idée – ça permet au lecteur d’en faire autant, d’avaler l’énorme couleuvre difficile à avaler, et de voir ce qu’Egan en fait. Et, en termes d’ésotérique, ça marche plutôt pas mal. Bref, la deuxième moitié passe du « phénoménal » au « bizarre, mais pourquoi pas ».

Malgré mes réserves sur la deuxième moitié, j’ai vraiment beaucoup aimé Permutation City – qui fait probablement partie des « mémorables ». Ça a probablement à voir avec le fait que j’ai un gros faible pour la hard-science-fiction-qui-paraît-crédible, et on est clairement dans ce domaine-là (au moins jusqu’aux morceaux ésotériques, et même raisonnablement après une fois ce bout-là admis) – il est possible que la cible du bouquin se limite aux gens qui ont un background non-nul en l’informatique et/ou bio, mais personnellement ça me convient.

#balisebooks – Chocolate Girls – Annie Murray

chocolate-girlsJ’ai fini cette semaine Chocolate Girls, d’Annie Murray (pas encore de traduction française). Bon, faut l’admettre, je l’ai principalement acheté pour le titre (parce que bon, chocolat) et parce qu’il était en promo Amazon. Et je l’ai ouvert parce que j’avais envie de lire un truc pas trop compliqué, donc ça ça va.

C’est l’histoire d’Edie, à qui il arrive tout un tas de galère en début de bouquin, surtout que c’est la Grande-Bretagne en 1940, ce qui aide pas franchement non plus. Heureusement, elle a des copines, et elle se retrouve à recueillir un bébé qui a échappé de peu à une explosion.

Qu’est-ce que ça a à voir avec le titre, me direz-vous ? Ben, il se trouve qu’Edie et ses copines bossent à Cadbury, la fabrique de chocolats. Et… et c’est à peu près tout.

Alors dans un sens, j’ai un peu du mal, parce que pour un bouquin avec ce titre-là, je m’attends à ce qu’on me cause plus de chocolat. Du coup, chuis déçue. En même temps, s’il avait pas eu ce titre-là, je l’aurais peut-être (probablement ?) pas lu, et c’était honnêtement pas mal, les persos sont plutôt chouettes (même si Edie est franchement Marie-Sue), et c’est du « bouquin avec des gens » qui se tient, quoi. De manière amusante, la dernière page explique que le bouquin a été sponsorisé par Cadbury…

Bref. Tout à fait lisible, mais manquait de chocolat.

#balisebooks – The End of All Things – John Scalzi

the-end-of-all-thingsThe End of All Things, de John Scalzi (pas encore de traduction française), est le sixième tome de Old Man’s War, dont j’ai beaucoup apprécié les cinq précédents. Le sixième permet de garder l’impression précédente : j’ai bien aimé aussi. Scalzi reprend un peu le principe narratif de The Human Division: pas mal de changements de narrateur qui racontent le déroulement de l’histoire depuis différents points de vue. C’est moins poussé que dans The Human Division, qui était séparé en 13 nouvelles : The End of All Things est divisé en quatre parties bien distinctes.

La première partie, Life of the Mind, raconte l’histoire d’un « brain-in-a-box » (un pilote de vaisseau qui n’est plus qu’un cerveau) la manière dont il s’est fait recruter, et ce qu’il s’est passé par la suite – le tout donnant une vague impression de The Martian qui aurait pris l’option ingénieur software. La deuxième partie, This Hollow Union, raconte les machinations politiques à la tête du Conclave, l’über-association d’espèces alien qui regarde les deux factions humaines d’un assez mauvais œil. La troisième partie, Can Long Endure, est du point de vue d’un chef de peloton des Forces Coloniales qui se retrouve à enrayer un peu trop de rébellions à son goût. La quatrième partie, To Stand or To Fall, est la conclusion de tout ce qui s’est déroulé auparavant. Il y a un chapitre « bonus » qui reprend Life of the Mind dans une perspective un peu différente – Scalzi présente ça comme « ce que j’avais au début et que j’ai fini par balancer ».

J’avoue que j’ai été un peu déçue, parce que j’ai complètement adoré Life of the Mind, dont le personnage principal est exactement mon genre de smartass (j’ai un faible pour les personnages smartass, c’est très très net), et que le ton diminue très nettement de ce point de vue dans This Hollow Union (les mecs du Conclave, c’est pas des rigolos). Can Long Endure revient un peu dans ce ton-là et c’est bienvenu. Le chapitre final est une bonne conclusion aux événements des derniers bouquins – sans que, d’après Scalzi, ce soit nécessairement une conclusion à l’univers d’Old Man’s War. Et le chapitre bonus est plutôt sympa – je préfère très très nettement Life of the Mind, donc c’était un bon choix de garder cette version-là 😉

Bref. Ça se lit bien, ça se lit vite et, même si c’est pas le meilleur tome de la série, ça reste du bonheur en barre. J’aime beaucoup Scalzi, ça s’est vu, peut-être ?