#balisebooks – Janvier 2020

English version here: https://blogen.pasithee.fr/2020/02/02/#balisebooks—january-2020

Permafrost – Alastair Reynolds

(pas encore de traduction française)

L’histoire de base de Permafrost est celle d’un groupe de gens qui voyagent dans le temps depuis le futur pour essayer de réparer une catastrophe passée afin d’avoir une chance de survie – parce qu’à leur époque, l’humanité est littéralement en train de mourir de faim. La mécanique de voyage dans le temps est un peu « à la Code Quantum » : des « hôtes » sont identifiés dans le passé, et passent sous le contrôle des voyageurs temporels pour une durée limitée.

Globalement, c’est une bonne histoire. Mais c’est relativement bordélique par moments, et je crois que j’aurais aimé qu’on me tienne un peu plus la main. J’ai cependant beaucoup apprécié la quantité de rebondissements. À moins de 200 pages, Permafrost compte apparemment plus comme « novella / roman court » que comme roman – je crois que j’aurais préféré une forme un poil plus longue; ça restait une bonne manière de passer quelques heures, et en tous cas il est très difficile à poser !

Spinning Silver – Naomi Novik

(La Fileuse d’argent, en français)

C’est assez rare que je termine un bouquin plus de deux mois après l’avoir commencé… parce qu’en général, ça veut dire que je l’ai abandonné, plutôt que de prendre plus de temps pour le lire. Je savais que je voulais finir Spinning Silver ; je savais aussi que je n’étais pas forcément dans le bon état d’esprit pour le fini rapidement (parce que je m’améliore à savoir si un livre n’est « pas pour moi » ou « pas pour moi cette semaine » 🙂 )

Spinning Silver tourne autour de trois jeunes femmes. Miryem vient d’une famille de prêteurs : elle décide de prendre les choses en main lorsqu’elle se rend compte que son père est incapable de se faire rembourser ses dettes (ce qui doit être problématique pour un prêteur, j’imagine). Elle est aidée de Wanda, qui repaie les dettes de son père en travaillant pour la famille de Miryem. Miryem attire l’attention du roi Staryk – le croquemitaine du royaume des glaces local – qui la défie de changer son argent en or. Et ledit argent Staryk finit dans les mains d’Irina – la fille d’un duc miteux, qui finira par épouser le tsar… qui a peut-être un secret ou deux aussi.

Le rythme du roman est plutôt lent, mais le récit est très vivide (les images dans mon cerveau sont plutôt détaillées), le style est superbe, et je n’ai rien trouvé à redire à ce livre. Hautement recommandé.

Trade Me – Courtney Milan

(pas encore de traduction française)

Mon Twitter a beaucoup bruissé récemment à propos de la direction de l’association des Romance Writers of America, et un des effets secondaires en a été que j’apprenne l’existence de Courtney Milan. Courtney Milan est autrice de romance, et elle est aussi l’autrice initiale de la proposition Jurassic Emoji (grâce à laquelle je peux maintenant écrire 🦕 et 🦖 en emoji :D). Et donc, pour faire court, comme apparemment je découvre mes nouveaux auteurs de romance sur Twitter, ben j’ai commencé à lire Trade Me.

Les prémisses de l’histoire ne sont pas suuuuuper-crédibles – Tina et Blake vont à la même université ; Blake est l’héritier milliardaire du fondateur d’une entreprise de high-tech; Tina jongle entre ses études et son boulot, et essaie de joindre les deux bouts pour elle-même et sa famille. Ils se retrouvent à faire un pari dans lequel ils échangent leurs vies pour quelques mois, pour l’expérience, et peut-être revoir leurs préjugés. Et on en apprend plus sur Tina, Blake, et son père, alors que la relation entre Tina et Blake s’épanouit.

Et même si je ne suis pas très convaincue par les prémisses, le cadre est plutôt crédible et bien documenté. J’ai beaucoup aimé les interactions entre les personnages, y compris la gestion de leurs bagages, et globalement j’ai vraiment beaucoup aimé ce roman – il y en a quelques autres dans la série et je les lirai probablement bientôt 🙂

Planetfall – Emma Newman

(Planetfall, en français)

Renata est l’une des fondatrices et l’ingénieur imprimante 3D d’une petite colonie établie sur une planète distante. La vie semble y être bien organisée, la colonie est une vraie communauté, la technologie et la biotechnologie font marcher les choses de manière crédible. Jusqu’au jour où un étranger arrive, ce qui a/ ne devrait pas vraiment arriver b/ porte d’autant plus à confusion qu’il ressemble fortement à une autre des fondatrices de la colonie. Rapidement, les questions apparaissent et les secrets se révèlent.

C’est un de ces bouquins où il faut abandonner l’idée de tout comprendre d’un coup – et attendre que les pièces du puzzle se mettent en place. On peut avoir une idée sur les pièces en question, mais leur addition progressive est très satisfaisante. Je lirai pour sûr les autres livres inscrits dans le même univers 🙂

#balisebooks de rattrapage

Et ben, l’été est passé, et ça fait un bout de temps que le dernier #balisebooks a été publié… on va donc corriger ça ! La bonne nouvelle, c’est que je n’ai pas lu tant que ça pendant ces trois derniers mois, et du coup le #balisebooks reste raisonnable. J’ai encore quatre bouquins plus longs ou plus chronophages en route en parallèle, donc le prochain sera peut-être aussi court et/ou retardé.

The Gown: A Novel of the Royal Wedding – Jennifer Robson

(pas encore de traduction française)

Un roman historique qui suit l’histoire des brodeuses qui travaillaient pour Norman Hartnell, concepteur de la robe de la (future) reine Elizabeth II. Je voulais vraaaaiment tout adorer de ce bouquin, et c’était presque ça, à part pour un point de l’intrigue particulièrement déplaisant qui m’a paru… évitable. Et c’est dommage, vraiment, parce qu’à part ce point là, ce bouquin aurait probablement fini sur ma (toute petite) liste de « bouquins à re-lire quand j’ai besoin de réconfort ». J’ai tout de même aimé beaucoup de choses dans ce bouquin, et en particulier tous les détails à propos de broderie !

Persepolis Rising / Tiamat’s Wrath – James S.A. Corey

(Le Soulèvement de Persépolis, en français, à paraître, et pas encore de titre pour le deuxième)

Les tomes 7 et 8 de The Expanse, qui se passent après un bond dans le futur d’environ 30 ans après la fin du tome 6. Et il n’y a pas grand chose de plus que je puisse dire sans le contexte des six premiers bouquins, alors… J’avais un peu peur du concept « ah. OK. 30 ans plus tard. Ok… », parce que j’avais peur de « perdre » quelque chose. Mais ça reste tout à fait plaisant, très émouvant par moments, et j’ai vraiment hâte de lire le tome 9, prévu pour l’an prochain. Et en attendant, il me reste quelques nouvelles/romans courts dans l’univers que je n’ai pas encore lus (ce dont je me réjouis par avance).

Beyond Addiction – Kit Rocha

(pas encore de traduction française)

Tome #5 de la série de romance post-apo Beyond. Finn et Trix se connaissaient alors qu’ils vivaient encore tous les deux dans le Secteur Cinq et étaient tous les deux toxico; Trix s’en est sortie (et a fini chez les O’Kane dans le Secteur Quatre), Finn pense qu’elle est morte… jusqu’à ce qu’elle soit re-kidnappée au Secteur Cinq. La trame de fond est toujours chouette, j’ai bien aimé le couple du bouquin, les scènes chaudes sont, ben, heu, chaudes (j’ai quelques réserves à propos d’une d’entre elles, mais bon), que vouloir de plus ?

Radicalized – Cory Doctorow

(pas encore de traduction française)

Quatre grosses nouvelles/romans courts qui se passent dans des sociétés juuuuste assez différentes de la nôtre pour les appeler des dystopies, et définitivement suffisamment proches pour en être effrayantes. Dans Unauthorized Bread, Salima, réfugiée, se retrouve à devoir hacker son mini-four parce que l’entreprise qui l’a fabriqué a fait faillite. Les emmerdes suivent. Model Minority est un « remake » de Superman (contre le racisme et la brutalité de la police) – et j’avoue que ça ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Dans Radicalized, l’absence de couverture sociale universelle pousse des gens à s’organiser et à planifier des attaques terroristes. Et dans The Masque of Red Death, on a une histoire à propos d’une communauté post-apocalyptique dans un bunker. Globalement, quatre histoires très solides – avec suffisamment d’humour pour ne pas être profondément déprimantes. La politique est de l’ordre du Non Subtil, mais en même temps, on lit pas du Doctorow si on a quelque chose contre la Politique Non Subtile 😉

The Headspace Guide to Meditation & Mindfulness – Andy Puddicombe

(Mon Cours de méditation, en français)

Headspace est une des apps de méditation que j’utilise (moins souvent que ce que je le voudrais ces derniers temps, mais bon), et Andy Puddicombe en est le visage (et la voix) public. Ce bouquin explique l’approche et la parsème de pas mal d’anecdotes, du coup c’est très accessible et drôle. J’aurais probablement plus profité du bouquin si ça n’avait pas été après des heures sur Headspace. Mais ça reste des rappels bienvenus, c’est bien écrit, et les anecdotes sont marrantes.

To Be Taught, If Fortunate – Becky Chambers

(pas encore de traduction française)

Une chronique d’une longue mission spatiale – quatre personnes sur un vaisseau, qui explorent quatre planètes très différentes. L’équipage est solide et compétent, y’a de la science, et ce roman court paraît beaucoup plus long (dans le bon sens du terme !) que son nombre de pages, et c’est krokrobien, et est-ce que je suis en train fangirler un peu trop ? naaaan….

The Long Way to a Small, Angry Planet – Becky Chambers

(L’Espace d’un an, en français)

Celui-ci est une (re)-re-lecture; Becky Chambers a obtenu le prix Hugo pour la série Wayfarers, alors j’ai relu celui-ci pour fêter ça. C’est la troisième fois que je le lis en moins de trois ans (ce qui est très rare dans ces temps d’abondance livresque), et je l’apprécie un peu plus à chaque fois. Je relirai probablement les deux autres d’ici à la fin de l’année.

Lake Silence – Anne Bishop

(Lac Argent, en français)

J’ai découvert Anne Bishop avec sa série The Others – et Lake Silence se passe dans le même univers, que j’apprécie, mais avec une autre communauté et un autre jeu de personnages. Et… j’ai pas été convaincue. J’aime toujours bien l’idée du monde, mais j’ai pas réussi à m’enthousiasmer pour cet épisode – voire, je me suis ennuyée (ça m’a paru répétitif), j’ai envisagé plusieurs fois de l’abandonner, et de manière générale j’ai été déçue.

Because Internet: Understanding the New Rules of Language – Gretchen McCulloch

(pas de traduction française, et j’imagine qu’elle n’aurait pas beaucoup de sens vu le sujet)

Un bouquin très cool à propos d’Internet du point de vue d’une linguiste en langue anglaise. Y’a des chapitres à propos de ton d’écriture, de ponctuation, d’emojis, de memes, de conversation… et globalement je me suis régalée, j’ai appris beaucoup de choses, j’ai ri plusieurs fois, et c’était de manière générale une chouette lecture très informative.

#balisebooks – Mars 2019

(English version here: #balisebooks – March 2019)

Wicked Sweet – Chelsea M. Cameron

(pas encore de traduction française)

Dove est étudiante en école de commerce, et elle a des Plans pour la suite – elle travaille au développement de sa marque personnelle, et elle travaille comme consultante média pour payer ses factures. Et un beau jour, sa pire ennemie de lycée, Seven, apparaît dans la même école, et elles se retrouvent à devoir collaborer sur un projet. Seven a aussi des Plans : elle veut finir par ouvrir une boulangerie goth, et il lui faut un peu d’aide pour tester ses créations. Wicked Sweet est une romance super choupi et j’ai vraiment bien aimé – ça manquait un peu d’intrigue et de tension, mais j’ai vraiment bien aimé les personnages 🙂

Happiness for Humans – P.Z. Reizin

(L’Intelligence du bonheur, en français)

Jen travaille pour une boîte d’informatique : elle parle à leur IA start, Aiden, pour lui apprendre comment interagir avec les gens. Tom est un écrivain, et arrive également à l’attention d’Aiden. Ils finissent tous les deux par recevoir un e-mail d’un mystérieux « ami commun » suggérant qu’ils devraient se rencontrer. Le principe d’une comédie romantique où les AIs jouent un grand rôle est plutôt fun, et est plutôt bien implémentée dans Happiness for Humans. Mais j’ai été très déçue par une paire de clichés qui m’ont beaucoup agacée (spécifiquement, le fait que les informaticiens sont considérés comme n’étant pas entièrement des êtres humains normaux, et la référence aux femmes en tant que « l’espèce opposée », beurk), ce qui a rendu ma lecture bien moins appréciable qu’elle aurait pu l’être.

The Signal and the Noise: Why So Many Predictions Fail – But Some Don’t – Nate Silver

(pas encore de traduction française)

Je n’ai pas fini celui-ci – principalement parce que j’avais besoin d’avoir hâte de retourner à mon bouquin de train à ce moment là, et que j’avais pas hâte de retourner lire celui-ci, parce que c’était assez plat et que les chapitres étaient trop longs pour ma capacité d’attention. Je crois que c’est principalement un problème de timing pour moi.

Nine Perfect Strangers – Liane Moriarty

(pas encore de traduction française)

L’histoire commence avec neuf personnes qui se rassemblent dans un établissement de cure de luxe, tous avec leur histoire et leur espoir de transformation et d’une vie meilleure. La personne en charge de l’établissement est convaincue de pouvoir les aider – pour autant que les clients suivent ses directions. J’ai bien aimé le cadre et certains personnages (même si j’ai eu un peu de mal à ne pas en confondre certains parce que j’ai eu des problèmes d’association nom/personnage dans ma tête), certaines parties m’ont fait pleurer, et certaines parties m’ont arraché une larme. Je ne suis pas nécessairement convaincue par le ressort principal de l’intrigue, mais globalement c’était une lecture tout à fait plaisante, et probablement exactement ce qu’il me fallait à ce moment là. J’ai aussi loupé mon arrêt de train parce que j’étais distraite par ma lecture, ce qui est probablement un bon signe pour le bouquin.

Nemesis Games – James S.A. Corey

(Les Jeux de Némésis, en français)

Cinquième tome de The Expanse, la série qui continue au même niveau, même après 2800+ pages. Le bouquin commence par l’équipage du Rocinante qui se disperse un peu partout pour différentes raisons (temporaires), et qui se retrouvent tous embarqués dans diverses aventures et catastrophes. Nemesis Games est plus centré sur les personnages originaux que le bouquin précédent, ce que j’ai apprécié, d’autant plus qu’il était sympathique d’avoir un peu plus de familiarité avec les personnages vu la quantité de drame de l’intrigue. Pour moi, cette série reste extrêmement solide : pas forcément très originale ni saisissante, mais à un niveau stable et qui mérite toujours la lecture, ce qui est en soi un exploit.

Geek Girl – Holly Smale

(même titre en français)

Harriet est une lycéenne (très) geek à qui on propose soudainement de devenir mannequin. Ce n’est pas vraiment le genre de prémisses pour lequel on s’attend à un bouquin très crédible, mais même en comptant ça, il m’a fallu pas mal de suspension d’incrédibilité. C’était néanmoins plutôt marrant, et il y avait quelques moments rigolos, et quelques moments touchants, mais j’ai vraiment beaucoup trop levé les yeux au ciel pour considérer lire la suite dans un futur proche.

La Papeterie Tsubaki – Ito Ogawa

Celui-ci est une traduction d’un bouquin japonais. La narratrice, Hatoko, est une jeune femme qui tient une papeterie et qui travaille également comme écrivain public/calligraphe pour les gens qui ont du mal à exprimer ce qu’ils veulent sur papier. La majorité du livre, sur l’espace d’un an, raconte les rencontres entre Hatoko et ses clients, et la relation de Hakoto avec son métier : comment elle choisit son papier, son encre, son écriture pour donner vie à l’écrit. C’est un roman très contemplatif et très lent, et c’est calme et reposant. D’un point de vue légèrement négatif, j’ai été surprise par certains tours de phrases et choix de mots, et les dialogues m’ont parfois paru sonner faux. Mais, de manière générale, j’ai vraiment, vraiment beaucoup aimé ce livre.

S’il ne fallait en lire qu’un…

La Papeterie Tsubaki.