Dominion

Bon, continuons dans les jeux qui commencent à avoir quelques années mais qu’on découvre seulement maintenant… (Vous plaignez pas, j’ai fait ma première partie de Catan ya pas quinze jours trois semaines (j’ai mis plus de temps que prévu à écrire ce billet)) – aujourd’hui, je cause de Dominion, édité à l’origine par Rio Grande Games et en France par Filosofia (et on en a une version en anglais).

Dominion se joue de deux à quatre joueurs et se joue avec des cartes ; dans la boîte de base il y a 500 cartes, divisées en plusieurs catégories. Les trois catégories « principales » sont les cartes d’action, les cartes de trésor (treasure) et les cartes de victoire (victory). Le but du jeu est d’obtenir, à la fin du jeu, un maximum de points de victoire. Les cartes d’action sont divisées en plusieurs catégories (suivant leur coût et les actions quelles permettent) ; les cartes de trésor et les cartes de victoire peuvent être de trois types différents, là encore, avec différentes valeurs et différents coûts.

C’est un jeu de « construction de deck » : tous les joueurs partent avec le même paquet de cartes et achètent des cartes à chaque tour pour constituer leur deck (paquet de cartes, donc). Un tour de joueur se compose de trois phases : une phase d’action (où le joueur peut… jouer des cartes action), une phase d’achat (où le joueur peut… acheter des cartes (je sais, fou) ) et une phase de nettoyage/rangement des cartes jouées (ou non).

Plus spécifiquement, à chaque tour, un joueur tire 5 cartes de son deck pour constituer une main. Cette main se compose de cartes « trésor » avec lesquelles il peut acheter des choses, de cartes « action » avec lesquelles il peut faire des choses, et de cartes « victory » avec lesquelles il ne peut rien faire (mais qui comptent pour le score final). Par défaut, un joueur a droit à une action et un achat. Les cartes action permettent entre autres d’augmenter le nombre d’actions possibles, de tirer de nouvelles cartes, d’augmenter le nombre d’achats possibles, et de bénéficier, pour un tour donné, d’argent supplémentaire. En pratique, le jeu marche avec des « combos » – des combinaisons de cartes qui se trouvent bien marcher ensemble. Par exemple, poser une carte Village donne deux actions supplémentaires ; poser une carte Smithy (forgeron) permet de tirer trois cartes ; le combo « village-smithy-village-smithy-et maintenant on commence les trucs vraiment intéressants (ou on a plein de pognon en main pour acheter des trucs chers) » s’est retrouvé assez souvent dans les parties qu’on a faites jusqu’à présent. Une fois toutes les opérations (actions et achats) effectuées, le joueur se défausse de ses cartes, y compris celles qui restent dans sa main. (Il remélange son deck lorsqu’il n’a plus de cartes à tirer).

Évidemment, l’astuce c’est que les cartes de victoire ne permettent rien. Du coup, si on achète trop de cartes de victoire dès le début, le deck se retrouve inutilisable – et en particulier ne permet plus d’acheter plus de cartes de victoire. Inversement, il faut quand même finir par acheter lesdites cartes de victoire, puisqu’elles déterminent à elles seules le gagnant du jeu.

Le jeu est intéressant à deux, probablement un peu plus à trois ou quatre, mais clairement très jouable à deux (le fait qu’il y ait finalement assez peu d’interactions entre les joueurs doit aider). Je suis pas sûre que la limite de quatre joueurs soit « dure » (i.e. si l’ajout d’un cinquième joueur détruit vraiment la balance du truc), mais on n’a pas essayé. Les tours sont très rapides et une partie dure de l’ordre d’une demi-heure. Il est aussi facile à « prendre en main » pour les nouveaux joueurs ; les explications peuvent être confuses (je crois que j’ai bien réussi, là) (à les rendre confuses, je veux dire), mais après deux ou trois tours de jeu ça roule tout seul.

Pour finir, notons que la boîte de base contient 25 types de cartes différents, et qu’une partie n’en utilise que 10 (soit des jeux pré-tirés, soit des jeux aléatoires). Soit, techniquement, plus de 3 millions de combinaisons différentes, mais certaines doivent être moins intéressantes que d’autres et beaucoup doivent se ressembler en pratique 😉 Il existe aussi de nombreuses extensions… mais bon, on va peut-être essayer de jouer avec toutes les cartes avant de regarder les extensions !

Annonce de service : RSS Google+

Ce post est purement informatif pour les gens qui aiment bien les RSS (moi), qui veulent voir les conneries (le plus souvent en anglais) que je raconte sur Google+ en public et qui ont quelque chose contre le fait que Google+ soit accessible essentiellement uniquement avec l’interface web de Google+ (et une API qui arrête pas de faire les pieds au mur, il paraît).

Je viens de mettre en place un flux RSS de mon G+ public chez un gens qui s’appelle gplusrss.com ; faites-en bon usage (ou pas). Ça marchera le temps que ça marchera avec la qualité de service que ça a, mais c’est censé marcher pour l’instant. Voilà.

Fin de l’annonce de service à caractère égocentrique.

Random insomniac thoughts about sudoku, CSPs and SAT

(Writing in English because for some reason (probably the fact that my courses on the subject are in English) my inner monologue is in English on this subject, so…)

This post will probably be fairly obscure to… err… I’d say anyone but me, but that would be kind of pretentious 😉 Let’s just say that if you haven’t heard the acronyms SAT or CSP before, you can probably skip this post, unless you’re very curious. If you have questions, remarks, don’t hesitate. I have no idea what I’m doing either.

Last night I did some Project Euler problems before going to bed, and I inadvertantly clicked on this one: Problem 96 – Devise an algorithm for solving Su Doku puzzles. And while I know that I shouldn’t go to bed with a problem I’m able to easily formulate in my head, I did anyway (because it was late), and an hour or two of mild insomnia followed, because I was thinking of said problem. Typical. Or, as I put it a while ago, « don’t derive and try to sleep ».

This is a collection of random thoughts on the subject; I obviously didn’t give it A LOT of thought, it’s more of a general interrogation post, because I think the exercise in itself isn’t bad. Also, I haven’t hit the litterature at all – so there’s a fair chance I’m only saying stuff that’s either trivial, stupid or wrong 😉

The problem of regular 9×9 sudoku, per se, is « easy ». Well, it’s not « easy » in that I’d probably need some hours of thought and a some hours of sweat implementing it, but I’m pretty confident I could get there, at least for a decent approximation of a decent algorithm. But anything I’m saying from now on doesn’t have anything to do with the question of solving a given 9×9 sudoku in a « reasonable » amount of time – I’m only interested in the « theoretical » problem.

What’s not obvious to me is the « best » way to model and solve the associated CSP or SAT instance. Again, for a « regular » sudoku, one could argue that the size of the problem is constant and that the « best » way to model and solve doesn’t matter much since it will also be constant. However, since I’m (originally) interested in solving the Project Euler question, the size of the constant actually matters to me – if it’s « gazillions », it’s not good enough for me. Moreover, the Sudoku problem for nxn problems is known to be NP-complete (haven’t read that paper yet, intend to). Also note that I’m not that interested in the decision problem (« is there a solution to this instance of sudoku ») but in finding an assignment that actually solves said puzzle.

There are two straightforward ways to model sudoku:

  • as a regular CSP problem, where each variable represents a cell and can take a value between 1 and n.
  • as a SAT problem where we define n boolean variables for each cell, each of which saying « does this cell take this value? »

A priori, both models have their merits; the CSP has the advantage of compactness and (human) readability, and the SAT has the advantage of being boolean (duh). Note that in any case, any nxn problem can be modelled in same way (by expressing the constraints of the grid, which is very regular), and the particular instance of the puzzle can be seen as an initial partial assignment on the problem (which will remove some constraints and some variables in some constraints). I’m not entirely clear on the number of constraints in both cases, I’d need some time with a pen and paper for that. Also, considering a SAT problem, the exact number of variables in a « reasonable » 3SAT reduction would need some work also. Probably not « hard » work, but « careful » work (and I’m not that good at careful 😉 ).

Now if I consider that I have a model, what are my options? (Again, this is a worst-case analysis – there’s a fair chance that most « real-world » puzzles won’t need that kind of machinery, but some instances ARE hard (the problem IS NP-complete). But by the way, what makes an « easy » sudoku puzzle, and is it possible to decide whether a given instance is easy or not? Anyway, for the general case, the three possibilities that I’m thinking of right now are randomized algorithms, so any runtime I’m talking about is expected runtime.

  • Apply PPSZ (beware, it bites) to the (3-)SAT problem. A bound on the runtime here would be 1.308^k, where k is the number of variables that I haven’t computed yet.
  • Use a PPZ-like approach on the CSP instance – consider a random permutation of the variables and treat them in order; pick, for each variable, a value uniformly at random in those that are not forbidden by the current partial assignment.
  • Use a « random downsampling » approach (for each cell, keep two values uniformly at random) and apply PPZ to the resulting instance.

Those two last approaches were part of an exercise in the latest SAT graded sheet I (tried to) solve(d), so I have some idea on how the analysis would go through in that case. It would still need some work, obviously (especially since the problem is slightly different).

Another question is, since the problem is very structured, can I use this structure to my advantage to make the algorithm faster, prove that the general algorithm is faster in this particular setting, or to get an easier analysis?

Still in the « random questions » – sudoku can be seen as the problem of « rainbow coloring » a n-regular hypergraph where each vertex is part of exactly 3 edges. How would previous algorithms behave on a more general case? (non n-regular and/or with an arbitrary number of edges per vertex). This kind of reflexion gives me the intuition that indeed, the structure of the problem can be used to get better algorithms and/or bounds. But I may obviously be wrong.

Last one, and then I’m leaving you 😉 – this is a more general question regarding SAT vs CSP. SAT domains and constraints and stuff can be represented in a hypercube where every possible assignment is a vertex and two vertices are connected iff there differ by exactly one coordinate. The hypercube model is a nice way to look at the SAT problem from a different perspective, and definitely has its uses. Is there any geometrical structure that would be useful in the same way (or in some way) for CSPs and variables whose domain is not reduced to 2 boolean values?

#balisebooks – The Litigators / Les Partenaires – John Grisham

Post original :
https://plus.google.com/106223694077555758612/posts/W2zsQAMWd1R

J’ai fini The Litigators de John Grisham (traduit en français sous le titre Les Partenaires) hier soir. Je l’avais commencé il y a quelque temps, et j’ai lu la trilogie Hunger Games (Susan Collins) et In One Person (John Irving) avant de le finir. On pourrait croire que c’est un commentaire sur le fait que c’est pas un bouquin vraiment passionnant (étant donné que je l’ai abandonné pendant si longtemps) mais, au vu de mes habitudes de lecture, je pense pas qu’il faille en déduire trop de choses.

The Litigators est l’histoire de deux avocats plutôt minables, Oscar et Wally, rapidement rejoints par David, qui a démissionné de son poste précédent dans une firme prestigieuse sur un coup de tête. Et ces trois gugus (qui n’ont aucune expérience au tribunal) se retrouvent, globalement à cause d’une coïncidence, à attaquer une grosse entreprise pharmaceutique sur son médicament anti-choléstérol phare, le Krayoxx.

Quand j’ouvre un roman de John Grisham, je m’attends principalement à être distraite/amusée pendant 400 pages avec des histoires d’avocats (ce n’est PAS une contradiction), avec une histoire qui ne casse généralement pas des briques et qui est généralement sans grande surprise, mais qui est bien menée, décemment écrite… et c’est à peu près tout. The Litigators répond clairement à tous ces points ; je l’ai trouvé plutôt plus drôle que d’autres bouquins de Grisham, probablement parce que les personnages sont intrinsèquement plus comiques. De manière générale, je dirais que The Litigators a rempli et même dépassé mes attentes – c’est un bon Grisham 🙂

Moi, rôleuse…

Comme je fais pas dans l’originalité débordante, surtout avant le café, je reprends presque le titre de la campagne initiée par Alias pour le titre de mon billet. Et il y a d’autres gens qui causent sur le tumblr de la campagne. Sauf qu’on a toujours plutôt dit rôleux que rôliste par chez nous, donc voilà. Bon, j’ai pas vraiment de plan pour ce billet, donc je vais commencer à écrire, et puis on verra bien. Ça risque d’être un poil décousu.

Je ne me souviens plus dans quel cadre j’ai entendu parler du jeu de rôle pour la première fois – c’était pas sur Internet, j’avais pas encore Internet. Je sais que les deux premiers JdR auxquels j’ai joués c’était Donjons et Dragons première édition (yavait une boîte rouge qui traînait chez ma grand-mère, je l’ai vilement rembarquée le jour où j’ai compris ce que c’était) et les Jeux de Rôle des Terres du Milieu (aka JRTM – j’ai toujours du mal aujourd’hui quand on me parle de MERP, la version originale !). J’étais au lycée (donc c’était vers 96-97-98, par là), et je jouais avec des copines du lycée. Ouaip, des copines – on était quatre, et on était quatre nanas. Ça a été la seule et unique fois où j’ai meujité (ou déhemmé, enfin bref, été maître de jeu), ça a été une catastrophe, mais c’est aussi la partie dont j’ai le plus de souvenirs de cette époque.

Après, je suis rentrée en sup, et j’ai plutôt joué au tarot cette année-là.

J’ai intégré en fin de sup, et c’est probablement en école que j’ai le plus joué et le plus joué à des trucs divers – dans les « classiques », StarWars, Marvel et un tout petit peu de JRTM; dans les « systèmes maison », Realms (dans lequel j’ai probablement passé le plus d’heures) et Rêve de Cristal. Ça commence à dater, tout ça – c’était la période 1999-2003, et j’ai probablement pas joué beaucoup sur 2002-2003, et pourtant j’ai encore pas mal de souvenirs. Bon, il est probable qu’on ait un peu tendance à ressasser quand on se retrouve tous, ce qui doit aider, mais, bon. J’ai même des souvenirs de parties où j’étais pas mais qu’on m’a racontées 🙂 (En particulier le coup de la pelouse ignifugée.). Je me souviens d’un personnage qui, sur certains jets de dés (et quelle que soit la raison initiale du jet de dés) passait du moine prônant la non-violence au guerrier berserk. Je me souviens d’un big boss achevé à coups de cure-dent. Je me souviens d’une partie à l’arrache dans un coin de la Maison des Élèves après un tournoi – on avait tous nos dés mais pas grand chose de plus – « Bon, j’ai pas de feuille de perso, vous avez tout à 12. Vous êtes des marines, option Alien, et vous venez d’être parachutés sur un vaisseau dont on a plus de nouvelles. Vous êtes devant la porte, qu’est-ce que vous faites ? ». C’était aussi le début de Naheulbeuk, on écoutait ça en se marrant comme des baleines. Je me souviens qu’on tannait la peau à un copain pour qu’il vienne rôler avec nous – on a toujours dit qu’il était rôleux mais qu’il le savait pas – depuis, il est rôleux. Je suis ma foi bien incapable de dire si on s’est jamais retrouvés à la même table – je crois pas.

De 2003 à 2008-2009, ça a été un peu les Dark Ages – j’ai très peu joué.

Ici à Zürich, il y a quelques années, on a monté une table de D&D4E (Dungeons & Dragons, 4e édition) qui a pas mal tourné pendant un an ou deux (?); c’était aussi la première fois que je jouais en anglais, étant donné qu’entre temps j’ai déménagé à Zürich et c’est plutôt plus facile de trouver une table qui cause anglais qu’une table qui cause français. Là encore, pas mal de souvenirs, mais c’est aussi plus récent. C’était aussi la première fois que je jouais « sur grille », avec des combats qui prennent de 45 minute à 2h et qui tiennent plus du jeu de stratégie que du jeu de rôles (C’est pas une critique, juste une constatation). On a fait quelques incursions dans les univers Games Workshop (Warhammer et Warhammer 40k) aussi, mais très limitées jusqu’à présent. Une partie de Firefly (faudrait remettre ça), et on commence à avoir quelques heures de jeu sur Rêve de Dragon qui est aussi, incidemment, le jeu sur lequel j’ai le plus vu évoluer mon perso (qui commence aussi à avoir quelques heures de vol, forcément) et ce dans une direction relativement imprévue 🙂 Et dans les trucs plus ou moins prévus à plus ou moins long terme, essayer de jouer à DnDNext, au jeu de rôle Dr Who et à Cthulhu.

Quant à savoir ce que le jeu de rôle m’a apporté… Difficile question 🙂 Disons que c’est difficile de pointer du doigt ce qui vient de là ou pas ! Évidemment, j’ai rencontré des gens à une table de jeu de rôle, et j’ai fait des copains comme ça. Est-ce qu’on se serait pas rencontrés dans tous les cas, c’est une autre question. Je sais qu’il y a des gens que j’aurais rencontrés de toute façon ; je crois qu’il y en a d’autres que j’aurais « ratés ». C’eût été dommage. Évidemment aussi, des poilades mémorables et des souvenirs d’aventures épiques (épiques et colégram). C’est pas tout le monde qui peut se vanter d’avoir vu un elfe psychopathe sauter au cou d’un dragon. Après, j’aimerais bien pouvoir dire que le jeu de rôle m’a aidé à développer mon imagination et tout ce genre de trucs. Je me leurre pas, je pense pas que ça soit vrai. Je suis, de mon point de vue, une assez mauvaise rôleuse. J’écoute l’histoire, je m’en fais ma représentation dans ma tête (quand je dis que j’ai VU un elfe psychopathe sauter au cou d’un dragon, c’est… c’est vrai, je l’ai vraiment « VU »), mais il faut en général tout le talent du meuji pour réussir à sortir un quelconque truc vaguement intéressant de mon cerveau. Certains ont l’esprit d’escalier (trouver LE truc à dire dans l’escalier en repartant), j’ai plutôt l’esprit de la douche le lendemain matin. Et encore. Pour moi, c’est aussi un moyen de m’extraire pendant 3-5 heures de mon clavier, ce dont mes poignets sont probablement reconnaissants 🙂 C’est comme lire un bon bouquin, mais qui est écrit au fur et à mesure de la partie, et le process en soi est fascinant.

Bon, c’est pas tout ça, mais je jouerais bien, moi, bientôt…

#balisebooks – In One Person – John Irving

Post original :
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Bon, c’est pas facile pour moi d’écrire à propos des bouquins d’Irving, parce qu’en général je les aime beaucoup, mais je suis incapable de dire pourquoi.

In One Person (je suppose que la traduction française est en cours) est l’histoire de William/Bill/Billy Abbott, de ses 13 ans à ses « presque 70 ans ». Billy Abbott est écrivain ; il est bisexuel ; et nous faisons la connaissance de sa famille, de ses amis et de ses amants. Le bouquin lui-même est assez non-linéaire : il commence certes quand Billy est jeune et se termine à l’ère actuelle, mais le milieu fait parfois des va-et-vient entre différentes époques. Nous suivons Billy depuis ses années étudiantes dans une école de garçons (où il a des « crushes on the wrong persons » – « béguins pour les mauvaises personnes ») jusqu’à l’époque où il finit professeur dans la même école (qui est alors mixte), en passant par ses voyages en Europe et l’épidémie de SIDA.

Je pense que c’est un livre qui ne plaira pas à tout le monde (je pense même que ce n’est pas un bouquin tout public – certains passages sont assez explicites/graphiques) mais, pour moi, c’était une formidable histoire avec des personnages très mémorables, et une bonne réflexion sur l’identité de genre et la préférence sexuelle. Un aspect peut-être un peu agaçant est que, sans pouvoir pointer du doigt les instances exactes, l’histoire peut paraître un peu trop pleine de coïncidences pour être entièrement crédible. Mais, bon. Les thèmes récurrents d’Irving sont évidemment présents, ce qui rend le bouquin sympathique à mes yeux – j’aime bien la sensation confortable du « territoire connu ».

Tout bien considéré, c’est peut-être un de mes Irving préférés (mon favori et celui que j’ai le plus relu étant l’Œuvre de Dieu, la part du Diable).

#balisebooks – The Hunger Games – Susan Collins

Posts originaux :
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Bon, je m’attendais à ce que ce #balisebooks soit à propos d’un bouquin de John Grisham, mais j’ai acheté The Hunger Games (publié sous le titre Hunger Games en français) de Susan Collins dans le tram sur le Kindle Store l’autre jour parce que j’avais rien d’autre à lire, et je l’ai fini avant de finir le Grisham 🙂 Et du coup j’ai enchaîné sur les deux autres. J’avais fait trois posts sur le #balisebooks original sur G+, je les fusionne ici, comme ça je suis à jour sur le backlog G+ (et je peux continuer au même rythme que là bas 🙂 ).

Je n’avais pas entendu parler de cette trilogie avant de voir la bande-annonce du film au ciné l’autre jour ; je me suis dit que ça pouvait être pas mal, et je n’ai pas été déçue. Pas encore vu le film par contre 🙂

Hunger Games

Du point de vue de l’intrigue, dans un futur plus ou moins défini, la nation de Panem se divise entre le Capitole, où la vie est facile, où tout se passe bien et où la bouffe est bonne, et les douze Districts qui meurent de faim et fournissent le Capitole, chacun dans leur spécialité : pêche, textile, électronique, agriculture, mine…

Tous les ans, deux « tributs » de chaque district, un garçon et une fille, sont choisis pour participer aux Hunger Games : on met 24 gamins dans une arène, on les laisse se battre à mort, le dernier survivant gagne, et on télévise tout ça parce qu’on peut. Dans le livre, on suit l’histoire de Katniss, qui représente le district 12, qui s’occupe des mines.

J’ai beaucoup aimé. J’ai eu une bonne image de l’univers, sans que les descriptions ne paraissent artificielles ou pénibles, ce que j’apprécie toujours. Les personnages étaient plutôt sympathiques, surtout Katniss. L’histoire est bien rythmée et donne envie de lire la suite. Évidemment, sur un thème pareil, on s’attend à ce qu’il se passe des trucs affreux et à ce que ça soit décrit avec un certain nombre de détails assez gores, mais c’est fait avec une certaine finesse – c’est pas diminué au niveau bisounours, mais c’est pas gore au point de balancer le bouquin de dégoût (en tous cas pour moi ça a été). Bref, distrayant, recommandé 🙂

Catching Fire / L’Embrasement

Attention, arrêtez de lire ici si vous voulez éviter de dévoiler la fin du premier tome 🙂

Bon, c’est assez mineur, comme révélation : Katniss étant la narratrice, on s’attend assez à ce qu’elle survive aux Jeux. Catching Fire / L’Embrasement a lieu juste après les Jeux et, en tant que gagnante, Katniss a l’honneur de faire une tournée dans tous les districts. Mais pendant cette tournée, la rébellion qui commençait à couver devient réalité, et Katniss en est évidemment tenue pour responsable. Et juste pour ajouter un peu de piquant à l’affaire, les 75e Jeux sont organisés, et tous les 25 ans… les organisateurs prévoient quelque chose de spécial.

Le premier tome était vraiment pas mal et le deuxième est à la hauteur, il est pas mal non plus. Les personnages secondaires (ou peut-être tertiaires, à force) sont peut-être un peu plus confus mais, à part ça, je l’ai apprécié autant que le premier. La fin secoue un peu et laisse présager de bonnes choses pour le 3e tome.

Mockingjay / La Révolte

Encore une fois, arrêtez de lire ici si vous voulez éviter des révélations sur la fin du 2e tome.

Katniss a survécu à deux Jeux. Mais ce n’est pas le cas de son district, qui a été bombardé peu après son entrée dans l’arène. Les quelques survivants du District 12 se sont réfugiés dans le District 13, que tout le monde pensait déserté mais qui héberge un groupe de rebelles. Et c’est globalement le thème de ce troisième tome : la rébellion contre le Capitole, avec Katniss dans le rôle du « geai moqueur », symbole humain de la résistance, et qui préférerait visiblement être « utile » au front qu' »inutile » devant une caméra de télé.

Je n’ai pas été franchement convaincue par ce dernier tome. Je l’ai trouvé brouillon et confus, et les personnages m’ont semblé manquer une certaine profondeur. Ils m’ont tous donné l’impression d’être des clones les uns des autres, ce qui était peut-être voulu, mais qui rend l’ensemble confus et fade (parce qu’on se fout un peu de ce qui leur arrive, du coup).

L’histoire en soi est satisfaisante : il y a une vraie fin qui clôt correctement la trilogie, mais le bouquin lui-même m’a paru bâclé.

#balisebooks – Real Murders – Charlaine Harris

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J’ai vu Real Murders (pas de traduction française pour l’instant à ma connaissance), de Charlaine Harris (qui a aussi écrit les Sookie Stackhouse) mis en valeur l’autre jour à ma librairie préférée, je me suis dit « boah, pourquoi pas », je l’ai acheté et je l’ai lu 😛

C’est le premier tome d’une autre série, les Aurora « Roe » Teagarden (il y en a 8), et la série est plus ancienne que celle des Sookie. Le premier tome présente Aurora, une bibliothécaire qui fait partie d’un « club meurtres » qui discute de meurtres anciens et/ou célèbres. Jusqu’au jour où un des membres du club est assassiné… en copiant le meurtre que Roe devait présenter ce jour là.

J’ai bien aimé ! Niveau ambiance et style, c’est un peu du « Agatha Christie rencontre Sookie Stackhouse sans les trucs paranormaux », et ça m’a bien plu. Je pense que je lirai le reste de la série.

Ticket To Ride / Les Aventuriers du rail

On vient d’acquérir et de faire deux parties de Ticket To Ride / Les Aventuriers du rail, et c’est un beau jeu 🙂

Le principe : sur une carte avec des villes et des routes ferroviaires, faire circuler des trains ; chaque train donne des points ; chaque joueur doit par ailleurs relier au moins deux fois deux villes (ce qui fait aussi des points, mais qui peut en faire perdre si les chemins ne sont pas reliés à la fin du jeu). Chaque route a un « coût » qui dépend de la distance et une « couleur » ; un mécanisme (simple) de cartes permet d’acheter les routes de la bonne couleur pour relier deux points. Et pour relier deux points, on met des petits wagons en plastique sur le plateau.

La version « standard » se joue sur une carte des États-Unis (et du sud du Canada). Il y a d’autres versions et d’autres plateaux/extensions ; je vous laisse aller voir le site de Days of Wonder (l’éditeur du jeu) pour en savoir plus. Ya un plateau Suisse dans la boîte Inde 🙂

Globalement, c’est un chouette jeu, à voir comme ça les deux parties qu’on a faites, et qui se joue bien à deux. Pour l’instant on manque encore de stratégie et de « méchanceté », et il est possible que le plateau soit un peu trop grand pour jouer à deux (le plateau Suisse est connu pour être « mieux » de ce point de vue) – on se gêne peut-être pas assez. Le tour de jeu est très rapide, ce qui est appréciable. Faut penser à compter les points au fur et à mesure, ce qui est un peu pénible (bon, il y a moyen de recompter à la fin, mais ça doit être TRÈS pénible). Le mécanisme est très simple et doit pouvoir s’expliquer rapidement pour jouer avec des gens qui n’ont jamais joué, ce qui est chouette aussi. La qualité générale du plateau et des éléments (cartes, pions, wagons) est excellente. Les petits wagons sont choupis, mais sont fournis dans des sachets en plastique et pas des boîtes, à l’instar de certaines versions d’un jeu par ailleurs remarquable… 😉 (Ceci est une private joke familiale.)

Et pour finir, pour les ceusses qui parlent anglais et qui ont une demi-heure à perdre, l’épisode de TableTop sur Ticket To Ride peut donner une meilleure idée du jeu et de son déroulement.

#balisebooks – The Cookbook Collector – Allegra Goodman

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J’ai fini The Cookbook Collector, par Allegra Goodman (pas de traduction française à ma connaissance) à peu près 40 secondes avant que les roues de mon avion ne touchent le sol l’autre jour – belle synchronisation. J’ai acheté ce bouquin à la librairie à cause de son titre (« le collectionneur de livres de cuisine »… encore une fois, ça se laisse pas passer) sans savoir trop à quoi m’attendre.

Je l’ai lu, et je ne sais toujours pas trop. Je pense que le titre n’est pas forcément des plus heureux ; il y a un collectionneur de livres de cuisine qui joue un rôle non négligeable sur une partie du bouquin, mais aucun sur l’autre, du coup… « bof ».

C’est l’histoire de deux sœurs, l’une est PDG d’une entreprise informatique qui prépare son entrée en bourse au début des années 2000, l’autre travaille chez un bouquiniste. J’ai bien aimé les personnages, mais les personnages secondaires sont parfois un peu confus (« c’est qui ce mec déjà ? »).

Je suis arrivée aux trois quarts du livre en pensant déjà à mon billet pour #balisebooks, et en me disant « bon, c’est pas le bouquin du siècle, ça se lit, mais guère plus », et là, un événement se passe et, chose rare, je me suis retrouvée à pleurer pendant quelques pages. Et, quelque part, ça a un peu rattrapé l’histoire pour moi.

J’ai aussi bien aimé le fait que l’histoire se déroule dans la Bay Area (sud de San Francisco) et vers Boston/Cambridge ; j’ai été aux deux endroits, et ça m’a paru plutôt crédible 🙂

Je suppose aussi que j’avais pas mal d’attentes à cause du titre, et que j’ai été un peu déçue. Bref, je note celui-ci « bof+ » 🙂