Terra Mystica

terramysticaIl est un jeu qu’on ressort toujours avec plaisir, et qui est d’ailleurs le « gros » jeu dont nous avons fait le plus de parties, j’ai nommé Terra Mystica.

Terra Mystica est un jeu de contrôle de territoire et de gestion de ressources dans lequel les joueurs cherchent à accumuler le plus de points de victoires, points provenant de plusieurs sources diverses. Comme on peut le voir sur l’illustration, il y a pas mal de composants, ce qui est à la fois un avantage (le jeu est très joli) et un inconvénient (c’est un tantinet long à mettre en place).

Le tour de jeu se déroule en plusieurs phases : on commence par une phase de récupération de ressources (qui dépendent principalement des bâtiments que l’on a construits), puis chaque joueur fait une action l’un après l’autre jusqu’à ce que tous les joueurs aient passé, on calcule le score pour le tour, et on attaque le tour suivant, jusqu’à terminer le sixième tour (et le calcul du score final). Les actions principales que peuvent faire les joueurs sont de plusieurs types :

  • construire des petites maisons
  • améliorer les petites maisons
  • avancer sur une des pistes de religion
  • faire des actions qui permettent d’aider aux actions précédemment citées, mais que je ne vais pas détailler ici.

Chaque action permet potentiellement de marquer des points au moment où elle est effectuée, au moment de la fin du tour, ou a un impact sur la fin du jeu. C’est clairement un jeu « salade de points » – il y a beaucoup de manières d’obtenir des points et par conséquent beaucoup de stratégies différentes. La stratégie dépend aussi d’un autre facteur : les différents joueurs jouent différentes « factions » dont les mécanismes et les propriétés sont subtilement différents, ce qui est un facteur à ne pas négliger lorsqu’on prépare son coup.

Il y a trois mécaniques vraiment sympa à mon avis.

D’une part, chaque faction ne peut construire des petites maisons que sur un seul type de terrain (une seule couleur), et les constructions doivent être (dans la majorité des cas) adjacentes à une autre. Quand on voit le plateau de jeu, ça paraît pas gagné. Mais il est possible de terraformer un type de terrain en un autre avec différents coûts (il est plus difficile de transformer un désert qu’une plaine en marais).

Il serait tentant, du coup, d’aller se coller dans un endroit avec personne autour, histoire de construire son empire dans son coin. Mais les relations de voisinage sont fortement encouragées, et ce par deux biais. Le premier est que la première amélioration des maisons (en comptoir commercial) est significativement moins chère lorsque ladite petite maison a un voisin d’une autre couleur (parce que pour commercer, c’est mieux d’avoir des voisins). Le deuxième est qu’avoir des voisins est un excellent moyen d’obtenir des points de pouvoir, et que les points de pouvoir permettent à la fois d’obtenir des ressources supplémentaires et d’effectuer des actions (dont certaines ne sont disponibles que par ce biais-là).

Et quant aux points de pouvoir, on a beau être des magiciens qui terraforment à tour de bras, la magie, c’est quand même fatiguant. Les points sont répartis dans trois « bols », et on ne peut utiliser que les points qui sont dans le bol n°3. Lorsqu’on gagne des points de pouvoir, s’il y a des points dans le bol n°1, ils montent dans le bol n°2. C’est seulement quand le bol n°1 est vide que les points peuvent passer du bol n°2 au bol n°3 lorsqu’on gagne des points. La magie, faut le temps de préchauffer, quoi.

L’iconographie est un plaisir : elle est jolie, et l’immense majorité des informations nécessaires au jeu est disponible sur un plateau quelconque (et à un endroit logique). Les explications des règles sont en général assez longues parce qu’il y a beaucoup de choses, mais une fois que c’est expliqué, d’expérience, ça roule assez tout seul.

Bref, Terra Mystica est un excellent jeu ; je ne peux que vous recommander d’y jouer si vous en avez l’occasion. Faut bien prévoir trois bonnes heures (voire quatre) pour la première partie, le temps d’expliquer les règles et tout, mais c’est des heures qui passent vraiment toutes seules (et, principalement, à chercher frénétiquement la combinaison magique d’actions qui permet de récupérer JUSTE UN CUBE DE PLUS pour le tour qui tue tout !). Et, dans un prochain billet, je parlerai de comment jouer à Terra Mystica sans avoir le jeu – ou des gens avec qui jouer.

Je suis pas gamer, mais… 2 – Le présent

Après un billet plein de vieux trucs,  il est temps de causer du présent. Évidemment, j’ai pour ainsi dire joué à rien cette semaine (en partie parce que j’étais occupée à blogger, z’avez remarqué ?). Bon, il y a aussi des semaines avec et des semaines sans !

Le jeu qui me prend sans conteste le plus de temps de cerveau disponible en ce moment est EVE Online. J’y joue depuis environ deux ans, avec plus ou moins d’assiduité ; c’est un MMORPG dans l’espace. Certains esprits chagrins comme la personne qui se trouve derrière moi actuellement trouve que ça ressemble surtout à des tableurs avec un fond d’écran classe qu’on voit pas beaucoup. C’est pas forcément ENTIÈREMENT faux, d’autant plus que j’ai jamais autant utilisé de tableur dans le cadre d’un jeu que dans le cadre d’EVE. EVE est décrit comme une sandbox (bac à sable, en français), c’est-à-dire que l’univers est modifiable de façon permanente par les joueurs. Un joueur d’EVE est un pilote de vaisseaux – pluriel. Et esentiellement, on se tape dessus à coups de missiles, on fait du space-drama, on explore l’univers, et on essaie de subsister financièrement (de l’industrie au trading en passant par le cargo, il y en a pour tous les goûts). Il y a pas mal de particularités amusantes à EVE. Quand le vaisseau explose, il explose : la première leçon d’EVE est de ne pas piloter ce qu’on ne peut pas se permettre (financièrement… ou émotionnellement) de perdre, parce que ça VA arriver. L’acquisition des compétences se fait en temps « réel » : l’aquisition de certaines compétences peut prendre des jours, voire des semaines, voire des mois dans les cas extrêmes. Il est possible d’acheter la monnaie du jeu en vrai pognon mais aussi, plus rare, d’acheter du temps de jeu grâce à l’argent gagné dans le jeu. C’est un jeu éminemment social : je suis dans une guilde elle-même membre d’une alliance elle-même membre d’une coalition, ya pas mal de politique, et il est probable que je passe plus de temps à causer avec mes collègues d’alliance qu’à réellement jouer. C’est aussi le premier et le seul jeu pour lequel j’utilise des moyens de communication audio. Dans les points négatifs, il y a principalement le fait que démarrer une session EVE c’est en général un engagement d’une ou deux heures ou plus, et le fait que les opérations de l’alliance sont à heures fixes qui correspondent pas forcément trivialement à mon quotidien. Ça reste une expérience assez formidable et l’ampleur de ce truc me fait encore régulièrement halluciner.

Deuxième sur la liste, et possiblement diamétralement opposé : Hearthstone. Hearthstone est un jeu de cartes à collectionner (un peu sur le concept de Magic: The Gathering) dans l’univers de World of Warcraft. Quand je dis que c’est diamétralement opposé, c’est qu’il est possible d’ouvrir Hearthstone, de faire une partie et de quitter en environ 10 minutes. Voire (ça se serait déjà vu) de lancer Hearthstone le temps que tout le monde soit prêt à partir faire pew-pew dans EVE. Hearthstone est extrêmement bien fichu. Jouer est gratuit (le jeu l’est et il n’y a pas d’abonnement) ; il y a des éléments payants dans le jeu (certaines mauvaises langues disent qu’il est gratuit de jouer mais payant de gagner – c’est techniquement faux, il y a moyen de récupérer toutes les cartes à l’usure, mais c’est probablement très, très long). À la différence de M:TG où il faut gérer ses terrains pour gérer sa mana, le système de Hearthstone est simple mais en pratique brillant : les joueurs commencent avec un cristal de mana, et gagnent par défaut un cristal de mana à chaque tour jusqu’au dixième tour. Ça permet de s’affranchir de cette contrainte là pendant la construction du deck, tout en gardant une certaine progressivité de la courbe de mana. J’aime beaucoup. Comme c’est un jeu Blizzard, c’est blindé d’easter eggs plus ou moins subtils mais très drôles, ce qui ne gâche rien. Il y a évidemment beaucoup de gens qui écrivent tout plein de théories sur le deck qu’il faut absolument jouer à un temps t ; de mon point de vue il y a tout de même moyen de s’amuser pas mal sans se préoccuper du méta courant plus que ça. Blizzard a pour l’instant sorti trois extensions (et leurs cartes associées) : deux « aventures » (des challenges contre une IA qui permettent de débloquer les cartes de l’extension) et une extension de cartes standards qui est gérée de la même manière que les autres cartes (on acquiert des packs de cartes qui contiennent des cartes aléatoires). Une vraie réussite, de mon point de vue.

Mon dernier coup de cœur en date : Cities: Skylines. C’est, d’après, heu, le monde entier ou à peu près, ce qu’aurait dû être SimCity 5. Et c’est effectivement très proche de SimCity : jusqu’aux couleurs des zones résidentielles (vertes), industrielles (jaunes) et commerciales (bleues). Ça manque de Godzilla, mais à part ça c’est à s’y méprendre. La grande force de Cities: Skylines est la gestion du trafic et, de l’avis des concepteurs du jeu, c’est au moins en grande partie un des objectifs finaux du jeu. J’ai pas encore réussi à monter une ville à une échelle intéressante (mettons, qui permette d’avoir un aéroport), mais j’ai beaucoup de plaisir à essayer. Il y a des gens qui font des trucs complètement tarés dans ce jeu (les albums liés sur r/citiesskylines en sont probablement un exemple représentatif) – bon, une partie de ça est probablement faite en mode « pognon et ressources infinis », mais tout de même. Ah, argument supplémentaire : ça tourne impeccablement (et nativement) sous Linux (on remerciera les efforts de Steam pour faire de Linux une plateforme viable… !). Si vous avez joué à SimCity, vous avez une idée de ce à quoi Cities: Skylines ressemble ; et c’est une itération très réussie du genre.

Le truc chronophage précédent, c’était Civilization V. Je n’avais jamais joué à aucun jeu Civilization avant Civ V. Ça a été un peu un choc, et j’y ai passé pas mal de temps quand il est sorti sous Linux. Le principe de Civilization est simple et connu : partir de trois mecs avec des haches, arriver à une civilisation qui envoie des mecs dans l’espace, tout en gérant les voisins de manière plus ou moins belliqueuse. C’est un jeu en tour par tour – on s’occupe de tout ce dont il faut s’occuper pour un tour, on passe au tour suivant, et on recommence. L’avantage, c’est qu’on peut arrêter quand on veut. L’inconvénient, c’est le syndrome « rha, un dernier tour, il faut que je fasse ça » (et qui se termine souvent une heure plus tard et encore en pyjama). Je n’ai pas encore dépassé le niveau bisounours mou, et même là je n’ai pas encore réussi à obtenir tous les types de victoire (la victoire militaire et moi, ça fait deux). Mais, comme dans Cities: Skylines, ça m’empêche pas de réessayer relativement régulièrement. Bon, ça fait un bout de temps, là 🙂

Bon, et je vais m’arrêter ici pour cet opus, parce qui’l commence déjà à se faire long. Dans le prochain épisode de la série, probablement « les autres jeux auxquels j’ai joué récemment mais auxquels je ne prends plus vraiment le temps de jouer ». Parce que je suis … pas gamer ?

Je suis pas gamer, mais… 1 – Un historique lourd

Je ne me suis jamais considérée comme « gamer ». J’ai toujours joué « un peu », je n’ai jamais énoncé « jeux vidéos » comme catégorie dans « qu’est-ce que tu fais de ton temps libre ? »… du moins jusqu’à relativement récemment.

Parce qu’il faut bien le dire, je passe quand même une quantité de temps non-nulle et non négligeable à jouer à des trucs plus ou moins crétins. Mais la réalisation que c’est le cas et que ça me manquerait probablement si ça ne l’était pas est plutôt récente. Et pourtant… Juste pour rigoler, une liste vaguement commentée de mes jeux « historiques » marquants, dans un ordre plus ou moins chronologico-thématico-aléatoire. Et avec des liens vers des vidéos aléatoires aussi (j’ai pas regardé l’intégralité de toutes, je l’admets ! Et j’espère ne pas m’être trop vautrée dans les liens.). Attention, ce post a un haut potentiel de procrastination. Déjà, il fait pas 1000 mots et j’ai passé deux bonnes heures à le rédiger, alors… 🙂

  • Night Mission, sur Apple ][ – c’est un flipper, et je crois que c’est le premier truc auquel j’ai joué – du moins de façon « documentée » – y paraît quand j’étais pas bien vieille 😉
  • Dans les flippers, ya eu Tristan aussi, qui était à l’époque seulement sur Mac, et qui est sorti sur PC plus tard. J’ai joué à pas mal d’autres flippers, mais je me souviens plus des noms 😦
  • Super Bunny, sur Apple ][ – un jeu débile avec un lapin qui saute de plate-forme en plate-forme. J’ai passé un nombre d’heures incalculable à faire sauter ce lapin. (Je proteste sur la fin de la vidéo qui dit que c’est really bad. On touche pas à Super Bunny.)
  • Toujours sur Apple ][, le Decathlon, un jeu… Microsoft (sisi). Pareil, des heures à faire 1-2-1-2-1-2-1-2 pour faire avancer un petit T à l’écran plus vite que son voisin.
  • Et la version thématiquement similaire, graphiquement plus évoluée, de Summer Games (avec le plongeon !)
  • Et plus tard, sur PC, Winter Challenge, la version hiver (avec le saut à ski !).
  • Pick-a-Dilly-Pair, sur Apple ][ encore – un jeu de Memory avec plein d’options rigolotes comme un Memory « audio » sans l’affichage des images mais seulement avec la musique (parce que oui, yavait de la musique sur les cartes). Je crois que je me souviens de toutes les musiques.
  • Les jeux auxquels j’ai toujours été nulle : Lode RunnerConan (foutu piaf), Crisis Mountain.
  • Je me souviens aussi de Dark Designs – ça c’était un RPG rigolo, et Papa me disait au courrier qu’il avait reçu le deuxième quand j’étais en classe de neige 🙂
  • J’ai passé beaucoup (beaucoup) de temps sur les jeux Lucasarts –  Monkey Island I et II (un jour je finirai le III et le IV…), Day of the Tentacle, Sam&Max, Loom (qui est sorti avant mais auquel j’ai joué plus tard, et qui était assez bizarre), Full Throttle (sympa mais trop court) – je ne mets que les intros ici, parce que sinon ça spoile ;).
  • J’ai aussi joué à d’autres jeux dans le même genre – Gobliins 2 et Legend of Kyrandia me viennent en tête.
  • Dans un tout autre genre, Stunts a eu son heure de gloire aussi. Le truc vachement cool avec Stunt Cars, c’était l’éditeur de niveau. Et quand on mettait trois tremplins à la suite, les bagnoles volaient, c’était cool. Me souviens avoir joué à un autre jeu de rallye, mais me souviens plus du titre, ni même de l’époque (à part « il y a longtemps »).
  • Ya eu Diablo, aussi, dans la série des chronophages. C’était bien, Diablo. J’ai peu joué au II et pas du tout au III.
  • Dans la série des trucs où j’ai joué à l’un de la série mais pas du tout aux autres, je voudrais Warcraft II. Zog zog. On y a aussi joué en réseau avec les copains en sup – montage des babasses à la maison, réseau en coax, et tout et tout. Fun times 🙂
  • Dans les trucs auxquels on jouait en réseau, yavait Duke Nukem 3D, aussi. J’ai aussi, incidemment, de bons souvenirs de l’éditeur de niveau de D3D.
  • Duke Nukem, j’ai d’ailleurs joué au I (mais pas au II) du temps où c’étaient des jeux de plateforme. Et dans les jeux de plateforme, on citera aussi Crystal Caves et Cosmo’s Cosmic Adventures (et sa musique… entraînante ?)
  • Bon, évidemment, on peut pas oublier Doom et Doom II. Et, pour les nostalgiques, ya la musique complète de Doom I et Doom II sur YouTube.
  • Et, bien plus tard, limite moderne par rapport au reste de la liste, Quake 3 Arena (j’ai jamais vraiment joué au I ni au II). J’aime bien Q3A parce qu’il y a pas de scénario 😉 Ça, j’ai surtout joué en école et en réseau. Ben j’y suis toujours aussi nulle 😉
  • Pour finir, les jeux dits « à la con », qui existent toujours pour beaucoup sous une forme ou une autre : le Démineur (si je me souviens bien j’ai réussi à taper le 90s sur le gros, j’étais fière de moi), Tetris (argh, je sais plus comment s’appelait la version à laquelle je jouais) et Blockout, Oil Cap.

Je sais que j’en oublie. Je suis sûre que j’en oublie. Mais ça commence à faire une longue liste, déjà. Et, au vu de la liste, faut vraiment que je remercie mes parents de nous avoir mis tout ça à disposition, et d’avoir supporté la bande son de tout ça pendant toutes ces années… 🙂 Dans le prochain billet… à quoi je joue en ce moment ?

Dominion

Bon, continuons dans les jeux qui commencent à avoir quelques années mais qu’on découvre seulement maintenant… (Vous plaignez pas, j’ai fait ma première partie de Catan ya pas quinze jours trois semaines (j’ai mis plus de temps que prévu à écrire ce billet)) – aujourd’hui, je cause de Dominion, édité à l’origine par Rio Grande Games et en France par Filosofia (et on en a une version en anglais).

Dominion se joue de deux à quatre joueurs et se joue avec des cartes ; dans la boîte de base il y a 500 cartes, divisées en plusieurs catégories. Les trois catégories « principales » sont les cartes d’action, les cartes de trésor (treasure) et les cartes de victoire (victory). Le but du jeu est d’obtenir, à la fin du jeu, un maximum de points de victoire. Les cartes d’action sont divisées en plusieurs catégories (suivant leur coût et les actions quelles permettent) ; les cartes de trésor et les cartes de victoire peuvent être de trois types différents, là encore, avec différentes valeurs et différents coûts.

C’est un jeu de « construction de deck » : tous les joueurs partent avec le même paquet de cartes et achètent des cartes à chaque tour pour constituer leur deck (paquet de cartes, donc). Un tour de joueur se compose de trois phases : une phase d’action (où le joueur peut… jouer des cartes action), une phase d’achat (où le joueur peut… acheter des cartes (je sais, fou) ) et une phase de nettoyage/rangement des cartes jouées (ou non).

Plus spécifiquement, à chaque tour, un joueur tire 5 cartes de son deck pour constituer une main. Cette main se compose de cartes « trésor » avec lesquelles il peut acheter des choses, de cartes « action » avec lesquelles il peut faire des choses, et de cartes « victory » avec lesquelles il ne peut rien faire (mais qui comptent pour le score final). Par défaut, un joueur a droit à une action et un achat. Les cartes action permettent entre autres d’augmenter le nombre d’actions possibles, de tirer de nouvelles cartes, d’augmenter le nombre d’achats possibles, et de bénéficier, pour un tour donné, d’argent supplémentaire. En pratique, le jeu marche avec des « combos » – des combinaisons de cartes qui se trouvent bien marcher ensemble. Par exemple, poser une carte Village donne deux actions supplémentaires ; poser une carte Smithy (forgeron) permet de tirer trois cartes ; le combo « village-smithy-village-smithy-et maintenant on commence les trucs vraiment intéressants (ou on a plein de pognon en main pour acheter des trucs chers) » s’est retrouvé assez souvent dans les parties qu’on a faites jusqu’à présent. Une fois toutes les opérations (actions et achats) effectuées, le joueur se défausse de ses cartes, y compris celles qui restent dans sa main. (Il remélange son deck lorsqu’il n’a plus de cartes à tirer).

Évidemment, l’astuce c’est que les cartes de victoire ne permettent rien. Du coup, si on achète trop de cartes de victoire dès le début, le deck se retrouve inutilisable – et en particulier ne permet plus d’acheter plus de cartes de victoire. Inversement, il faut quand même finir par acheter lesdites cartes de victoire, puisqu’elles déterminent à elles seules le gagnant du jeu.

Le jeu est intéressant à deux, probablement un peu plus à trois ou quatre, mais clairement très jouable à deux (le fait qu’il y ait finalement assez peu d’interactions entre les joueurs doit aider). Je suis pas sûre que la limite de quatre joueurs soit « dure » (i.e. si l’ajout d’un cinquième joueur détruit vraiment la balance du truc), mais on n’a pas essayé. Les tours sont très rapides et une partie dure de l’ordre d’une demi-heure. Il est aussi facile à « prendre en main » pour les nouveaux joueurs ; les explications peuvent être confuses (je crois que j’ai bien réussi, là) (à les rendre confuses, je veux dire), mais après deux ou trois tours de jeu ça roule tout seul.

Pour finir, notons que la boîte de base contient 25 types de cartes différents, et qu’une partie n’en utilise que 10 (soit des jeux pré-tirés, soit des jeux aléatoires). Soit, techniquement, plus de 3 millions de combinaisons différentes, mais certaines doivent être moins intéressantes que d’autres et beaucoup doivent se ressembler en pratique 😉 Il existe aussi de nombreuses extensions… mais bon, on va peut-être essayer de jouer avec toutes les cartes avant de regarder les extensions !

Moi, rôleuse…

Comme je fais pas dans l’originalité débordante, surtout avant le café, je reprends presque le titre de la campagne initiée par Alias pour le titre de mon billet. Et il y a d’autres gens qui causent sur le tumblr de la campagne. Sauf qu’on a toujours plutôt dit rôleux que rôliste par chez nous, donc voilà. Bon, j’ai pas vraiment de plan pour ce billet, donc je vais commencer à écrire, et puis on verra bien. Ça risque d’être un poil décousu.

Je ne me souviens plus dans quel cadre j’ai entendu parler du jeu de rôle pour la première fois – c’était pas sur Internet, j’avais pas encore Internet. Je sais que les deux premiers JdR auxquels j’ai joués c’était Donjons et Dragons première édition (yavait une boîte rouge qui traînait chez ma grand-mère, je l’ai vilement rembarquée le jour où j’ai compris ce que c’était) et les Jeux de Rôle des Terres du Milieu (aka JRTM – j’ai toujours du mal aujourd’hui quand on me parle de MERP, la version originale !). J’étais au lycée (donc c’était vers 96-97-98, par là), et je jouais avec des copines du lycée. Ouaip, des copines – on était quatre, et on était quatre nanas. Ça a été la seule et unique fois où j’ai meujité (ou déhemmé, enfin bref, été maître de jeu), ça a été une catastrophe, mais c’est aussi la partie dont j’ai le plus de souvenirs de cette époque.

Après, je suis rentrée en sup, et j’ai plutôt joué au tarot cette année-là.

J’ai intégré en fin de sup, et c’est probablement en école que j’ai le plus joué et le plus joué à des trucs divers – dans les « classiques », StarWars, Marvel et un tout petit peu de JRTM; dans les « systèmes maison », Realms (dans lequel j’ai probablement passé le plus d’heures) et Rêve de Cristal. Ça commence à dater, tout ça – c’était la période 1999-2003, et j’ai probablement pas joué beaucoup sur 2002-2003, et pourtant j’ai encore pas mal de souvenirs. Bon, il est probable qu’on ait un peu tendance à ressasser quand on se retrouve tous, ce qui doit aider, mais, bon. J’ai même des souvenirs de parties où j’étais pas mais qu’on m’a racontées 🙂 (En particulier le coup de la pelouse ignifugée.). Je me souviens d’un personnage qui, sur certains jets de dés (et quelle que soit la raison initiale du jet de dés) passait du moine prônant la non-violence au guerrier berserk. Je me souviens d’un big boss achevé à coups de cure-dent. Je me souviens d’une partie à l’arrache dans un coin de la Maison des Élèves après un tournoi – on avait tous nos dés mais pas grand chose de plus – « Bon, j’ai pas de feuille de perso, vous avez tout à 12. Vous êtes des marines, option Alien, et vous venez d’être parachutés sur un vaisseau dont on a plus de nouvelles. Vous êtes devant la porte, qu’est-ce que vous faites ? ». C’était aussi le début de Naheulbeuk, on écoutait ça en se marrant comme des baleines. Je me souviens qu’on tannait la peau à un copain pour qu’il vienne rôler avec nous – on a toujours dit qu’il était rôleux mais qu’il le savait pas – depuis, il est rôleux. Je suis ma foi bien incapable de dire si on s’est jamais retrouvés à la même table – je crois pas.

De 2003 à 2008-2009, ça a été un peu les Dark Ages – j’ai très peu joué.

Ici à Zürich, il y a quelques années, on a monté une table de D&D4E (Dungeons & Dragons, 4e édition) qui a pas mal tourné pendant un an ou deux (?); c’était aussi la première fois que je jouais en anglais, étant donné qu’entre temps j’ai déménagé à Zürich et c’est plutôt plus facile de trouver une table qui cause anglais qu’une table qui cause français. Là encore, pas mal de souvenirs, mais c’est aussi plus récent. C’était aussi la première fois que je jouais « sur grille », avec des combats qui prennent de 45 minute à 2h et qui tiennent plus du jeu de stratégie que du jeu de rôles (C’est pas une critique, juste une constatation). On a fait quelques incursions dans les univers Games Workshop (Warhammer et Warhammer 40k) aussi, mais très limitées jusqu’à présent. Une partie de Firefly (faudrait remettre ça), et on commence à avoir quelques heures de jeu sur Rêve de Dragon qui est aussi, incidemment, le jeu sur lequel j’ai le plus vu évoluer mon perso (qui commence aussi à avoir quelques heures de vol, forcément) et ce dans une direction relativement imprévue 🙂 Et dans les trucs plus ou moins prévus à plus ou moins long terme, essayer de jouer à DnDNext, au jeu de rôle Dr Who et à Cthulhu.

Quant à savoir ce que le jeu de rôle m’a apporté… Difficile question 🙂 Disons que c’est difficile de pointer du doigt ce qui vient de là ou pas ! Évidemment, j’ai rencontré des gens à une table de jeu de rôle, et j’ai fait des copains comme ça. Est-ce qu’on se serait pas rencontrés dans tous les cas, c’est une autre question. Je sais qu’il y a des gens que j’aurais rencontrés de toute façon ; je crois qu’il y en a d’autres que j’aurais « ratés ». C’eût été dommage. Évidemment aussi, des poilades mémorables et des souvenirs d’aventures épiques (épiques et colégram). C’est pas tout le monde qui peut se vanter d’avoir vu un elfe psychopathe sauter au cou d’un dragon. Après, j’aimerais bien pouvoir dire que le jeu de rôle m’a aidé à développer mon imagination et tout ce genre de trucs. Je me leurre pas, je pense pas que ça soit vrai. Je suis, de mon point de vue, une assez mauvaise rôleuse. J’écoute l’histoire, je m’en fais ma représentation dans ma tête (quand je dis que j’ai VU un elfe psychopathe sauter au cou d’un dragon, c’est… c’est vrai, je l’ai vraiment « VU »), mais il faut en général tout le talent du meuji pour réussir à sortir un quelconque truc vaguement intéressant de mon cerveau. Certains ont l’esprit d’escalier (trouver LE truc à dire dans l’escalier en repartant), j’ai plutôt l’esprit de la douche le lendemain matin. Et encore. Pour moi, c’est aussi un moyen de m’extraire pendant 3-5 heures de mon clavier, ce dont mes poignets sont probablement reconnaissants 🙂 C’est comme lire un bon bouquin, mais qui est écrit au fur et à mesure de la partie, et le process en soi est fascinant.

Bon, c’est pas tout ça, mais je jouerais bien, moi, bientôt…

Ticket To Ride / Les Aventuriers du rail

On vient d’acquérir et de faire deux parties de Ticket To Ride / Les Aventuriers du rail, et c’est un beau jeu 🙂

Le principe : sur une carte avec des villes et des routes ferroviaires, faire circuler des trains ; chaque train donne des points ; chaque joueur doit par ailleurs relier au moins deux fois deux villes (ce qui fait aussi des points, mais qui peut en faire perdre si les chemins ne sont pas reliés à la fin du jeu). Chaque route a un « coût » qui dépend de la distance et une « couleur » ; un mécanisme (simple) de cartes permet d’acheter les routes de la bonne couleur pour relier deux points. Et pour relier deux points, on met des petits wagons en plastique sur le plateau.

La version « standard » se joue sur une carte des États-Unis (et du sud du Canada). Il y a d’autres versions et d’autres plateaux/extensions ; je vous laisse aller voir le site de Days of Wonder (l’éditeur du jeu) pour en savoir plus. Ya un plateau Suisse dans la boîte Inde 🙂

Globalement, c’est un chouette jeu, à voir comme ça les deux parties qu’on a faites, et qui se joue bien à deux. Pour l’instant on manque encore de stratégie et de « méchanceté », et il est possible que le plateau soit un peu trop grand pour jouer à deux (le plateau Suisse est connu pour être « mieux » de ce point de vue) – on se gêne peut-être pas assez. Le tour de jeu est très rapide, ce qui est appréciable. Faut penser à compter les points au fur et à mesure, ce qui est un peu pénible (bon, il y a moyen de recompter à la fin, mais ça doit être TRÈS pénible). Le mécanisme est très simple et doit pouvoir s’expliquer rapidement pour jouer avec des gens qui n’ont jamais joué, ce qui est chouette aussi. La qualité générale du plateau et des éléments (cartes, pions, wagons) est excellente. Les petits wagons sont choupis, mais sont fournis dans des sachets en plastique et pas des boîtes, à l’instar de certaines versions d’un jeu par ailleurs remarquable… 😉 (Ceci est une private joke familiale.)

Et pour finir, pour les ceusses qui parlent anglais et qui ont une demi-heure à perdre, l’épisode de TableTop sur Ticket To Ride peut donner une meilleure idée du jeu et de son déroulement.