#balisebooks – Body by You, de Mark Lauren

bbyCe soir, quand je suis rentrée à la maison, et comme j’essaie de le faire deux soirs en semaine et une fois le week-end, j’ai déroulé ce qui commence à être une routine. J’ai mis de la musique dans le salon (maintenant que ça marche), je me suis changée, j’ai retiré mes bijoux (mon alliance et ma montre parce qu’elles me gènent, mon pendentif parce que j’ai peur de me faire mal avec), j’ai attrapé ma bouteille d’eau, je me suis échauffée rapidement, je me suis allongée par terre avec les jambes pliées, j’ai lancé mon minuteur fancy, et j’ai commencé à tracter sur la barre posée entre les deux tables du salon. Monter, attendre une seconde, descendre, répéter dix fois. Recommencer, la deuxième série passe aussi. La troisième série, plus dur : la sixième fois est passée, la septième fois mes bras ont dit merde et ont refusé catégoriquement de me faire monter. Ça ira mieux la prochaine fois, comme c’est mieux cette fois que la dernière fois.

Le minuteur a sonné, il était temps de passer à l’exercice suivant. Je l’aime pas, celui-là, il est dur. Se tenir aux montants de la porte, descendre sur une jambe en-dessous des 90°, remonter. Chaud. J’arrive à en passer 4 sur la première série, 4 sur la deuxième. La troisième compte pas vraiment : ma cuisse gauche me fait vraiment mal (au point que la quatrième rep de la deuxième série m’a fait échapper un vague bruit de douleur – je suis douillette, mais quand même), et je tiens pas spécialement à me faire vraiment mal, donc on y va un peu plus mollo. (Ce qui m’a pas empêché de faire la série de l’autre côté). Pas glorieux, mais j’ai pas trop démérité par rapport à la fois d’avant, alors…

Le minuteur sonne à nouveau, direction la salle de bains. Parce que la baignoire, j’ai en fait pas trouvé mieux pour faire des pompes au niveau des genoux. La première série passe avec beaucoup de difficulté, les deux séries suivantes sont des échecs monumentaux à 2 et 1 rep respectivement. MAIS la dernière fois j’en avais fait 5 sur la première série, alors c’est un très net progrès.

Le minuteur sonne, quatrième et dernier exercice. Lever les bras en l’air, se pencher en avant en levant une jambe vers l’arrière jusqu’à arriver à l’horizontale des orteils aux mains, tenir la pose deux secondes, revenir, et recommencer dix fois sur chaque jambe. Ça a l’air de pas grand chose, mais c’est pas évident de garder l’équilibre, surtout après avoir fait tout le reste. Et là, le truc qui fait plaisir, c’est que les trois séries sont passées. Il va falloir que je passe à l’exercice suivant de la progression la prochaine fois !

Une fois tout ça fini, il est temps de s’écrouler violemment sur un fauteuil, parce que ça crève. Et d’apprécier les courbatures demain au moindre escalier, ow ow ow.

Bon et là j’en vois qui sont confusés. Parce que j’ai quand même taggé ce billet #balisebooks. J’avoue, j’ai un peu triché. Pas tant que ça, parce que les exercices que je décris ici, ainsi que les progressions pour y mener, le sont tous dans Body By You, de Mark Lauren. J’ai lu Body By You il y a un bon bout de temps à force – un an, plus ou moins, à la louche, et aussi mal que ça puisse me faire 😉 c’est peut-être un des bouquins qui a eu le plus d’impact dans ma vie. Je m’y suis intéressée quelques semaines/mois après que Pierre ait commencé à s’intéresser à You Are Your Own Gym, du même auteur ; c’est un bouquin de « bodyweight exercices » (littéralement, « des exercices qui utilisent le poids du corps »), et Body By You en est la version plus adaptée aux femmes. Conceptuellement, ça me chagrine un peu d’avoir une version femmes et une version hommes ; j’ai fini cela dit par me faire à l’idée que sur le concept du développement musculaire, on était pas égaux, point. (Ce qui va pas m’empêcher d’essayer).

La valeur intrinsèque du bouquin est dans les listes d’exercice ; le bla-bla autour est pas inintéressant, mais pas forcément le truc le plus utile. Il y a des liens vers des vidéos aussi, c’est parfois plus parlant que les descriptions et les photos. La version « hommes » a aussi une app extrêmement bien foutue ; elle est pas vraiment adaptée au programme « femmes » et à sa progression, ce qui est dommage (paraît que c’est en cours, mais ça fait un an+ que c’est en cours…).

Ya plusieurs choses qui font que ce truc a l’air de marcher mieux que tout ce que j’ai essayé avant.

  • L’overhead est minimal. Je peux vraiment faire ça dès que je trouve une demi-heure (mettons trois quarts d’heure pour compter le temps qu’il faut pour être à nouveau capable de marcher et la douche).
  • J’ai pas besoin de socialiser avec des inconnus (ni de faire un effort conscient pour les éviter soigneusement), ce dont j’ai en général pas vraiment envie après ma journée de boulot, attendu que je reste à ma maison. Ça va avec l’overhead minimal.
  • Il y a une vraie progression – les séries passent de mieux en mieux, et des exercices qui étaient absolument hors de portée au début ne sont plus si délirants maintenant.
    • Je prends note du nombre de répétitions que je fais dans chaque série, avec l’objectif d’améliorer le nombre à chaque fois que je refais un exercice, donc il y a un sentiment de réalisation à chaque fois
    • J’ai des buts (très) lointains mais qui semblent presque raisonnables – du moins je ne vois pas vraiment d’obstacle majeur à leur réalisation à long terme si je continue à travailler. Peut-être que je vais déchanter brutalement, mais bon 🙂
  • Je peux me permetter de laisser tomber pendant quelques semaines sans avoir de comptes à rendre à personne. Jusqu’ici, j’ai toujours réussi à m’y remettre après quelques semaines d’interruption dues à une raison ou une autre. Alors qu’un truc avec un entraîneur ou un truc ou un machin, ça s’est bien souvent fini en « j’ai pas envie d’y retourner je vais me prendre des réflexions « rho ben ça faisait longtemps » » – ce qui ne s’arrange pas avec le temps, et ce qui est profondément débile, mais c’est AUSSI un overhead qu’il faut visiblement que je considère.
  • J’en vois les bénéfices. J’ai toujours cru que j’avais du mal à monter les escaliers parce que ma capacité cardio-pulmonaire était à chier. Ben, il semblerait qu’avoir des muscles dans les cuisses, ça aide vachement, en fait. Je sais, fou. Bon, il est pas impossible que ma capacité cardio-pulmonaire ait aussi augmenté sensiblement (ça a beau être du travail en force et pas en endurance, le système cardio-pulmonaire bosse aussi plus que d’habitude), mais je prends un malin plaisir à grimper deux à deux l’escalier entre mon S-Bahn et mon train moyennes lignes tous les matins. Je n’ai plus non plus la sensation d’être une baleine échouée quand je m’assois par terre au moment de me relever. Et ça m’amuse assez de sentir mes muscles se définir au fur et à mesure, aussi. Il y a d’autres facteurs à tout ça (genre, bizarrement, le fait d’avoir 20kg de moins à traîner, ça aide aussi à se bouger), mais je peux pas nier que c’est là. Et je peux pas nier non plus qu’après quelques semaines de pause la motivation à reprendre commence à poindre parce que je me sens mollir ! (Ce qui est techniquement vrai : les premières séances après une longue pause sont vachement plus dure et les muscles disent merde significativement plus tôt, mais je reviens en général au niveau d’avant la pause en quelques séances).

Bon, cela dit, c’est pas encore la panacée. Ça me fait toujours violemment chier sur le coup 😀 L’ajout de musique au mix a beaucoup amélioré les choses (même s’il faudrait que je fasse une playlist adaptée histoire d’éviter d’avoir du Bach en plein milieu, ça marche vraiment pas), ainsi que l’introduction d’un minuteur automatique pour pas avoir à gérer ça au fur et à mesure. Et je prends mon mal en patience en me disant que si je peux me contenter de 30 minutes d’ennui trois fois par semaine pour être dans la meilleure forme physique de… ben toute ma vie, en fait, ben ça en vaut peut-être quand même la peine. Et que je vais de toute façon avoir du mal à trouver un truc à rapport « plaisir / overhead » vraiment supérieur, alors…

Bref, en termes de #balisebooks, Body By You, hautement recommandé. Parce qu’aussi gnan-gnan que ça puisse paraître, il a changé ma vie, et en mieux 🙂

3 commentaires sur « #balisebooks – Body by You, de Mark Lauren »

  1. Du coup tu me donnes envie de m’y (re)mettre.

    J’aime bien les bodyweight exercices justement pour les raisons que tu décris, et j’avais même réussi à faire abdo’ et flexions pendant deux mois en 2012 (jusqu’à ce que je m’explose un genou à la 70ème flexion). Je me suis quand même acheté un gros ballon, parce que c’est rigolo et ça ouvre pas mal de possibilités sans prendre une place démente. Reste à trouver une place récurrente dans mon emploi du temps, ce qui n’est pas gagné d’avance ces temps-ci.

    Merci beaucoup pour la référence, je vais essayer de le trouver et voir s’ils proposent des trucs qui n’explosent le dos ou les genoux 🙂

  2. Je suis retombée là dessus après plus de cinq ans, et cette fois on dirait que j’accroche un peu plus (au moins depuis le début du mois), on verra si ça dure. Du coup je me demande ce que tu en penses avec cinq ans de recul en plus.

  3. J’en pense que ça a fini à la longue par me faire chier – ce qui est pas vraiment étonnant, c’est comme ça que je fonctionne 😛 Et je suis jalouse de Pierre parce que lui il a une app qui lui dit « alors maintenant tu fais ça tu fais ça tu fais ça » (et qui lui dit « good job » à la fin), alors que l’app dont ils parlaient y’a 6 ans+ pour BBY elle a évidemment jamais vu le jour (ce qui est triste).

    Bref. J’y reviendrai sans doute un jour ; je crédite quand même ce machin pour m’avoir permis de réaliser que j’étais pas une cause complètement perdue et que je me portais mieux avec un peu plus d’exercice dans ma vie, pour autant que ça me fasse chier.

    En ce moment c’est…. compliqué, j’avais un truc qui m’allait bien avant COVID, mais vu que c’est dans un studio avec des GENS qui respirent fort, c’est vraiment pas/plus une option pour moi à l’heure actuelle 😦 Du coup je dabble un peu dans tout et n’importe quoi – j’ai même été courir hier, c’est dire.

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