Aujourd’hui, je continue à causer de Buffy. J’ai parlé du concept général de la série et des saisons 1 à 3 dans un premier billet, et je vais directement enchaîner sur les saisons 4 à 7.
Ce qui suit n’est pas garanti sans spoilers
À la fin de la saison 3, le lycée a explosé et ça tombe bien, parce qu’il est temps pour nos lycéens d’aller à l’université. Comme les choses sont bien faites, il existe une université à Sunnydale, et Buffy, Willow et Oz y commencent leur premier semestre. Les deux premiers épisodes, The Freshman et Living Conditions, sont limite des épisodes d’exposition : on nous présente l’université, le choix des cours, les problèmes de co-piaules, et on nous fait sentir qu’il y a quelque chose de pas net qui se passe (les mecs en khakis sur le campus sont quand même pas mal louches). L’arc de la saison commence très tôt et il y a pas mal d’épisodes qui ont beaucoup de portée pour l’arc en question, sans forcément être vraiment mémorables en soi. La saison 4 n’est pas une mauvaise saison, c’est juste une saison « meh », avec quelques perles perdues au milieu.
- Fear, Itself est l’épisode d’Halloween. On retrouve un peu le thème de Halloween, où les personnages se retrouvaient à vivre leurs costumes, sauf qu’ici les personnages affrontent leurs peurs qui s’instancient dans le monde réel – et plus exactement dans la maison hantée montée par des étudiants pour l’occasion. Le final de cet épisode me fait toujours rire quand j’y pense.
- The Initiative est typiquement un des épisodes qui fait avancer le schmilblick, mais qui n’est pas vraiment mémorable en soi. C’est l’épisode où on voit l’Initiative (la source des mecs en khakis) pour de vrai pour la première fois, et c’est aussi l’épisode où Spike se retrouve implanté avec une puce qui l’empêche de faire du mal à des humains (ce qui, quand on est un vampire, pose un certain nombre de problèmes.)
- Hush fait partie des perles précédemment citées, c’est un des meilleurs épisodes de la série, voire le meilleur d’après beaucoup de monde. Toute la ville se réveille aphone un beau matin, et presque tout l’épisode est sans dialogues, pendant que des gugus hyper-flippants piquent des cœurs aux habitants à droite et à gauche. Cet épisode m’a litéralement fait hurler en bondissant devant ma télé, et possiblement pas seulement la première fois que je l’ai vu. Une vraie réussite. C’est aussi l’épisode où Buffy et Riley finissent par arrêter de se tourner autour et à passer aux choses sérieuses, et c’est l’épisode qui introduit Tara, qui finira par devenir la copine de Willow.
- Dans This Year’s Girl et Who are you?, on a le retour de Faith, sortie du coma dans lequel elle était tombée à la fin de la saison 3. À la fin de This Year’s Girl, elle échange son corps avec celui de Buffy, ce qui a évidemment des conséquences intéressantes. J’ai bien aimé le concept 🙂
- Dans Superstar, la réalité a pris un coup dans la figure au point que même le générique de la série est modifié pour faire apparaître Jonathan, un personnage secondaire des saisons précédentes. Pour une raison inexpliquée, Jonathan est maintenant ce type omnipotent adulé du monde entier. Un grand moment de n’importe quoi 🙂
- Primeval aurait pu être l’épisode final de la saison, avec la victoire sur le boss de fin de saison, Adam (un cyborg-démon créé par l’Initiative avec un lecteur de disquettes dans le torse). C’est aussi l’épisode où Xander redevient partie intégrante du groupe, après avoir été un peu délaissé pendant la saison, en partie du fait qu’il n’a pas suivi ses petits camarades à l’université.
Et le seul épisode vraiment discutable de la saison est Beer Bad – Buffy se retrouve entraînée à boire de la bière magique qui la transforme en femme de Neanderthal. La morale de l’épisode est VRAIMENT PAS SUBTILE, et l’épisode est faible de manière générale. J’ai aussi du mal avec Restless, le tout dernier épisode de la saison. Restless est presque entièrement composé des rêves des personnages après les événements de Primeval. Une chose est réussie : les rêves en question sont réalistes dans le degré de WTF à la minute.
Et là, on arrive à la saison 5. Je crois que la saison 5 est ma préférée 🙂
- On commence par l’épisode Buffy vs. Dracula dans lequel, ben, Buffy affronte Dracula, parce que si tu fais une série avec des vampires dedans Dracula est un peu un passage obligé, je suppose. Et l’épisode se termine par la mère de Buffy qui lui dit d’emmener sa sœur au cinéma. Intense stupéfaction du spectateur, parce que Buffy est fille unique. Mais n’a visiblement aucun problème à se voir affubler d’une sœur sortie d’on ne sait où.
- The Replacement est un épisode plutôt marrant où Xander se retrouve dédoublé : un des Xander a toutes les qualités, l’autre a tous les défauts. Ça permet de faire évoluer un peu la situation de Xander, ce qui n’est pas un mal.
- No Place Like Home explique enfin l’arrivée de Dawn (la petite sœur de Buffy). Elle a été créée par des moines qui cherchaient à dissimuler une clé d’une dimension infernale de manière sûre. En faire une sœur pour la Tueuse était apparemment le truc le plus logique à faire. Toute l’existence de Dawn a donc été retconnée dans l’entourage de Buffy. Ces moines sont balaises. C’est aussi l’épisode ou la Magic Box, le magasin de magie de Giles, ouvre ! Depuis l’explosion du lycée et de la bibliothèque y afférant, Giles se faisait un peu chier. Le voilà de retour à la vie active, et ça rend à la bande un QG.
- The Body est peut-être l’épisode le plus triste et le plus horrible de la série. Dans les épisodes précédents, on avait vu la mère de Buffy se battre contre un cancer du cerveau. Tout était finalement revenu à la normale, et voilà qu’elle meurt d’un aneuvrisme. The Body commence au moment où Buffy découvre sa mère sur le canapé et traite des réactions immédiates des personnages. Glacialement normal. Prévoyez les mouchoirs.
- Forever continue dans la même lignée, avec l’enterrement de Joyce et les tentatives de Dawn de la ressuciter (on est moins dans le normal là, j’avoue).
- On peut considérer que le final de la saison n’est pas un ou deux épisodes, mais plutôt cinq : Intervention, Tough Love, Spiral, The Weight of the World et The Gift. La bande affronte Glory, déesse d’une dimension infernale, et c’est compliqué (parce que c’est une déesse et tout ça). La série se termine sur le sacrifice ultime de Buffy qui se suicide pour fermer le portail de ladite dimension infernale qui s’est ouvert – et sauve ainsi Dawn qui aurait dû être celle qui sautait dans le portail en question.
La chaîne qui diffusait Buffy à la base a décrit The Gift comme étant le dernier épisode de la série (ce qui aurait probablement été logique, cohérent, et possiblement une bonne fin pour la série), mais la série a été rachetée pour deux saisons supplémentaires. Avec le problème majeur que l’héroïne éponyme de la série est quand même vachement morte. Mais qu’à cela ne tienne, il est temps d’attaquer la saison 6 !
- La saison commence par un double épisode, Bargaining. Celui-ci commence quelques mois après le décès de Buffy, et l’équipe commence vaguement à s’ajuster à sa perte. Le fait que la Tueuse soit morte est resté secret jusqu’ici grâce à la présence du Buffybot, un robot en forme de Buffy qui avait été conçu au cours de la saison 5. Giles finit par faire ses bagages pour rentrer en Angleterre. Mais Willow, qui entre temps est devenue une sorcière qui roxxe des chatons, tente un sort de résurrection de Buffy, et Buffy revient, visiblement traumatisée, à la fin de la première partie de l’épisode, alors que Willow elle-même est convaincue que le sort a foiré. Fun times. Le retour de Buffy continue dans After Life où Buffy apprend à Spike qu’elle était au Paradis et que du coup elle est pas hyper-heureuse d’avoir été ressucitée. More fun times. Pas forcément les épisodes les plus « individuellement marquants », mais le retour à la vie de Buffy est intéressant.
- Once More With Feeling : épisode musical !! J’adore Once More With Feeling. J’ai même la BO dans un coin. Un sort est jeté sur Sunnydale et tout le monde s’exprime en chantant (et en dansant). C’est très impressionnant, même si certains acteurs se débrouillent vraiment mieux que d’autres en chant (et que Sarah Michelle Gellar, qui joue Buffy, n’en fait pas vraiment partie). Je me souviens avoir vu cet épisode en français et avoir craint le pire du pire, mais ils ont fait un excellent boulot avec la traduction et le doublage. Quelques trucs bizarres, mais globalement impressionnant, c’est à noter.
- Tabula Rasa qui suit tout de suite après est aussi un de mes épisodes préférés. Un sort de Willow part en sucette et toute la clique se réveille complètement amnésique à la Magic Box. Ils essaient de raccrocher les pièces de façon assez hilarante (dans les déductions logiques, Spike est le fils de Giles, et Anya est la fiancée de Giles). Épisode très drôle (mais qui finit tristement, parce qu’il faut bien grandir un peu et prendre ses responsabilités.)
- Hell’s Bells est aussi dans la catégorie des épisodes tristes. C’est normalement le mariage de Xander et Anya, sauf qu’un démon apparaît et montre à Xander un futur loin d’être rose. Il choisit par conséquent de pas se marier, finalement, et je crois qu’on lui en veut toujours un peu. Chouette épisode, cela dit.
- Normal Again est AUSSI dans mes préférés (cette saison est riche en préférés) : Buffy se fait attaquer par un démon et, quand elle se réveille, se réveille dans un hôpital psychiatrique aux côtés de ses parents qui sont 1/ toujours ensemble et 2/ toujours vivants. Le psychiatre tente de profiter des quelques instants de lucidité de Buffy pour lui expliquer que toute sa vie à Sunnydale n’est qu’une illusion. Pendant ce temps, à Sunnydale, les autres essaient de convaincre Buffy de leur réalité et du fait que l’hôpital psychiatrique est l’illusion générée par le poison du démon. La fin de l’épisode est ouverte…
- La saison 6 se termine aussi en trois épisodes – Villains, Two to Go, et Grave. Ils font suite directe à la fin de Seeing Red, où Tara prend une balle perdue, ce qui fait rentrer Willow dans une rage homicide et devenir Dark Willow, décidée à détruire le monde en commençant par les trois boulets qui ont fait chier la bande pendant toute la saison. Elle y parvient au tiers – et quitte à tuer quelqu’un, le débarasser de sa peau en un seul coup de magie pose quand même un certain niveau dans le diabolique. À la fin de la saison, Xander sauve le monde grâce à un crayon jaune et Spike récupère son âme.
Dans ceux que je n’ai pas aimés, Doublemeat Palace, où Buffy prend un job au fast-food local parce qu’il faut bien payer les factures. De manière générale, c’est sans doute la saison où les personnages deviennent le plus adultes, de gré ou de force (plutôt de force que de gré), et c’est évident que Doublemeat Palace est une étape importante dans le processus, mais l’épisode me semble tout de même faible (bon, la révélation finale de l’ingrédient secret est marrante, mais c’est à peu près tout).
Et on arrive à la saison 7 et dernière saison, qui est un peu l’alien de la série à mon avis. On revient aux débuts (il y a même une scène très explicite à ce sujet dans le premier épisode) : le lycée a été reconstruit, et c’est Dawn qui y fait sa rentrée. Et Buffy s’y fait engager, ce qui change du Doublemeat Palace 😉 Je crois que j’ai moins vu la saison 7 que les autres (il faudrait probablement que je remédie à ça), et du coup j’en ai moins de souvenirs… en particulier des épisodes individuels. La saison peut sembler un peu longue à démarrer, parce que ce qui se passe est relativement subtilement amené. On apprend lentement l’existence des Potentielles – des filles qui sont sur la liste pour remplacer la Tueuse quand elle finira par y rester. Et qui sont actuellement menacées par the First (traduit étrangement en « la Force » en français…), i.e. le mal primordial, rien que ça. Après quelques épisodes assez peu mémorables, on finit par rentrer dans le vif du sujet.
- Dans Bring on the Night, Giles revient (il était parti en début de saison avec Willow pour la coller en cure de désintox magique), et il amène avec lui trois Potentielles. À la fin de l’épisode, Buffy se prend une volée par un übervamp, ce qui ne l’empêche pas de rentrer à la maison et de faire un discours motivationnel – on arrête les conneries et on va aller se battre pour de vrai, crogneugneu.
- Showtime est presque une deuxième partie de Bring on the Night. On y gagne plus de Potentielles (la maison de Buffy commence à être vraiment très peuplée), et Buffy retourne botter le cul à l’übervamp, parce qu’il faut pas déconner.
- Storyteller est plutôt sympa, c’est un épisode filmé par Andrew (un des boulets de la saison 6, qui cherche la rédemption), pendant qu’un sceau magique s’active au lycée (on se croirait vraiment revenus en saison 1 🙂 ).
- Dirty Girls introduit Nathan Fillion en prêtre evil taré et, rien que pour ça, c’est un épisode à voir 😀
- Les quatre derniers épisodes, Empty Places, Touched, End of Days et Chosen racontent la fin de Sunnydale. Dans Empty Places, Buffy perd son rôle de leader au bénéfice de Faith ; entre temps elle récupère une faux magique (et super classe), et récupère la direction du groupe dans End of Days. Finalement, dans Chosen, on a la bataille finale – Buffy, son armée de Potentielles, Willow, Giles, Alex, Spike et les autres versus une armée (vachement plus nombreuse) d’übervamps (et Caleb, le prêtre evil sus-cité). Willow est l’arme secrète du camp des gentils : au moment crucial, elle jette un sort qui transforme toutes les Potentielles en Tueuses. La bataille se poursuit, Spike sauve le monde, et la série se termine sur pas mal de pertes, mais une victoire quand même (ouf.)
Phew. Je m’attendais pas à écrire tant de tartines que ça sur cette série 🙂 Je sais pas non plus si l’approche que j’ai choisie ici (parler vaguement de l’arc de la saison et de mes épisodes préférés dans ladite saison) est fondamentalement très passionnante à lire. J’aurais tendance à dire que non, mais j’ai eu plus de commentaires ici et ailleurs sur le billet précédent que sur la plupart des autres conneries que je raconte ici, alors… 🙂
Bref, Buffy est une série qui a réussi à me plaire malgré les « trucs qui font peur » dont je suis d’habitude pas vraiment public – voire, dans le cas de Hush, arriver à me faire réellement apprécier un épisode fondamentalement flippant. C’est aussi une série qui a réussi un certain nombre de tours de force, parmi lesquels on citera la retcon réussie de l’existence de la sœur du personnage principal, un épisode musical vraiment réussi, un épisode dont les deux tiers sont sans aucun dialogue (Hush encore), et donner lieu à un domaine d’études universitaires. La série continue encore actuellement sous forme de bande dessinées – j’ai pas encore tout lu, mais j’aime beaucoup ce que j’ai lu de la saison 8 jusqu’ici 🙂
Bon, j’avais vu quelques épisodes épars vers l’an 2000, et maintenant tu me donnes furieusement envie de tout voir de A à Z. Non mais tu crois que j’ai que ça à faire ? En plus, si mon gamin approche de l’âge auquel ça pourrait lui plaire, arrive aussi l’âge où il ne voudra plus regarder de vieilles séries avec son papa.
Niark, niark. Objectif atteint 😛