D’autant plus triste quand l’éditeur en question est une référence dans son domaine et qu’il fait en quelque sorte « partie du paysage ».
Je crois qu’il ya a pas mal de geeks qui se sont sentis un peu orphelins lors de l’annonce de la fermeture définitive d’O’Reilly France.
Moi la première d’ailleurs… j’ai appris la nouvelle assez tôt, mettons quelques heures avant qu’elle ne filtre sur LinuxFR, grâce à un mail de mon éditrice, Dominique. J’avoue être restée sans voix pendant quelque temps. Et les rares mots que j’ai réussi à placer n’étaient pas vraiment ceux d’une jeune fille bien élevée – ça tombe bien, je viens de me marier, je ne suis plus une jeune fille 😉 (mais je suis toujours bien élevée, hein).
Alors ouais, j’ai vu pas mal de gens dire « je m’en fous, les O’Reilly, je lis en anglais ». C’est oublier plusieurs choses à mon avis. D’abord, le fait qu’O’Reilly France a (avait, snif) une quantité de contenu original (donc non traduit d’une autre langue) non négligeable. D’autre part, le fait que filer un bouquin en anglais à certaines personnes, c’est avoir l’assurance qu’ils ne l’ouvriront pas. Tertio… oui, je lis couramment l’anglais, je le traduis même (y compris pour O’Reilly). Et ben je sais pas vous, mais moi trouver du contenu en français, ben j’aime bien, quand même. Enfin bref.
Toujours est-il que je pense pas être la seule à en avoir un peu gros sur la patate en ce moment.D’une part parce que j’ai perdu un de mes employeurs, certes. Mais aussi parce que le paysage de l’édition informatique francophone a perdu pas loin d’une légende. La qualité des bouquins O’Reilly (anglais ou français, originaux) est, je crois, unanimement reconnue ; j’ai vu des gens râler sur les traductions – pour avoir eu l’occasion de travailler sur quelques unes, je crois honnêtement qu’on était loin de faire du mauvais boulot (ceci sans volonté de me passer la brosse à reluire, j’ai eu l’occasion de bosser avec des gens balaises dans leurs domaines et avec des standards de qualité plutôt élevés).
Ma relation aux bouquins est probablement pas des plus « normales » et j’ai toujours au moins un pincement quand j’entends parler de la fermeture de telle ou telle maison. Ça arrive relativement souvent, l’édition française est un écosytème relativement mouvant. C’est évidemment pire quand l’affectif s’en mêle. Une petite pensée aux gens avec qui j’ai eu l’occasion de travailler ou d’interagir chez O’Reilly France.Bon courage à vous tous.
(J’ai conscience que ce billet est bordélique. Mais je suis assez bordélique moi-même, alors…)
Oui, ça fait mal au cœur, j’ai bien une bonne dizaine de bouquins spécialisés des Éditions O’reilly. J’avais même acheté, grâce aux service commerciaux, le livre en anglais « Managing projects with make ». Ils étaient vraiment bien et sympa. Ça me donnerait presque envie de monter une maison d’édition associative pour en faire autant (ouai, mes bouquins O’reilly sont tous, sauf deux, en Français). Je me demande si c’est un projet fou ou si c’est réalisable. Qu’en pensez vous ?