Pour nos vacances cette année, nous avons décidé de visiter l’Écosse. C’était sur la liste depuis quelque temps ; Pierre garde un bon souvenir du voyage qu’il avait fait là-bas quand il était petit ; on avait aussi de gros espoirs quant à la météo pour s’échapper de l’été zürichois. Nous avions beaucoup apprécié notre voyage en Islande, organisé par l’agence Kontiki (une agence suisse qui se spécialise dans les pays « du Nord »), alors nous sommes repassés par le même système – un « package » comprenant le vol, une voiture de location, et des logements réservés tous les jours. N’étant pas forcément fan de conduire pendant des heures et des heures (surtout à gauche), nous avons tendance à opter pour des « petits » circuits ; Kontiki proposait un circuit « l’Écosse pour les gastronomes » qui nous a évidemment parlé assez vite 😉
C’est un compte-rendu écrit plus d’un mois plus tard avec 0 note sur place, et ma mémoire commence déjà à flancher sur pas mal de détails… j’espère réussir à ressortir quelques impressions tout de même !
Pour une carte approximative de notre itinéraire (le lien vers la carte Google Maps zoomable):
Le voyage
L’avion était à « stupid’o’clock » – départ du vol à 7h40, arrivée à l’aéroport une bonne heure avant, ça pique un peu. Mais l’avion – un charter de BA – était à l’heure, et le snack de vol était étonnamment bon (j’avoue que mes préjugés sur BA allaient pas dans ce sens, j’ai donc révisé lesdits préjugés 😉 ).
Comme nous passions deux jours à Edinburgh, la voiture ne s’imposait pas dès le départ, donc nous avons pris le tram jusqu’à la ville. Premier fou-rire en arrivant : littéralement le premier truc qu’on a vu en sortant du tram était quelqu’un qui jouait de la cornemuse.
L’arrivée à Edinburgh a été un peu épique – les bus locaux ne rendent pas la monnaie, l’app de transports locale ne permet pas d’activer deux tickets à la fois, bref, on a fini par marcher, et moi j’étais assez stressée et grumpy en arrivant. Mais la chambre était prête malgré notre arrivée prématurée (on a dû arriver vers 11h, je crois), et on était donc prêts pour de nouvelles aventures.
Edinburgh
Nous avons passé deux nuits à Edinburgh.
En arrivant, nous avions réservé un tour « Eat Walk Edinburgh » – visite de la ville avec un guide, arrêts fréquents à des endroits divers pour manger des trucs. On avait fait l’équivalent à Boston et ça avait été une franche réussite, alors on a réitéré. C’était globalement très bien, le guide était sympa, les étapes étaient chouettes, et on a pu attaquer notre séjour écossais en mangeant du haggis, parce qu’il faut bien. Je pense qu’on aurait été tout à fait enthousiastes si on avait pas eu l’expérience de celui de Boston avant (qui était vraiment très très chouette) ; là, on était contents, mais il manquait quelque chose (quoi ??) pour être tout à fait complètement enthousiastes. Et j’ai 0 photo, parce qu’il me faut toujours un peu de temps pour réussir à sortir mon appareil quand j’arrive quelque part, et avec autant de gens autour, c’est compliqué.
Deuxième jour, on a attaqué par une petite randonnée au sommet du point haut local, Arthur’s Seat. (Que j’ai décrit en rentrant comme « l’Üetliberg local, mais en moins haut », ça a fait marrer des gens.) Pendant toute la montée, on entendait qu’on se rapprochait de plus en plus d’une cornemuse – quelqu’un qui jouait en haut, mais qui avait disparu quand nous sommes arrivés. On en a déduit que c’était probablement un fantôme qui jouait de la cornemuse.
C’est effectivement pas très haut, mais y’a une belle vue de là-haut. Il y aussi (de manière assez peu étonnante finalement) BEAUCOUP de vent, j’ai failli me casser la figure une paire de fois au sommet à cause du déséquilibre induit.
L’après-midi, nous sommes allés au musée de la Camera Obscura, qui a effectivement une camera obscura (et une démo très sympa tous les quart d’heure), une vue très chouette sur la ville :
un endroit pour faire des photos idiotes :
et cinq étages de machins optiques divers et amusants. Vraiment sympa. À part le tunnel avec les lumières qui tournent (littéralement – un tunnel assez court avec une rambarde de chaque côté et un truc lumineux qui tourne autour et qui fout un vertige de folie), ça j’ai pas aimé, brr. Enfin, c’était cool, conceptuellement parlant, mais l’expérience était pas plaisante 🙂
Nous sommes aussi passés au château d’Edinburgh – moins enthousiasmant – et nous nous sommes baladés dans la ville, très agréable. Il a aussi fallu acheter du fudge pour le voyage ; comme on sait pas faire les choses à moitié, on a pris… peut-être un peu beaucoup de fudge. Mais tous différents ! Et tous très bien.
Le lendemain matin, premier « vrai » petit déjeuner écossais :
Bacon, œufs, champignons, tomates, saucisse, black pudding (en première approximation, du boudin noir, mais plus assaisonné et plus dense), haricots, et « potato scones ». J’avoue que je me suis découvert une passion pour le potato scone. C’est bon, ce truc. C’est aussi à peu près à ce moment là qu’on a décidé qu’on allait peut-être sauter tous les repas de midi vu les petits déjeuners de la région – ce qui s’est avéré être une décision intelligente, quitte à manger un shortbread à quatre heures.
Et en route pour de nouvelles aventures.
Glamis et Dunrottar
Il a d’abord fallu aller rechercher la voiture à l’aéroport. Pas mal d’incompréhensions avec la personne au comptoir de la location de voiture (on va présumer des bonnes intentions…), qui ont induit qu’on a réussi à signer pour une assurance qu’on voulait pas spécialement et, plus gênant, à re-payer le coût de la location en croyant que c’était un dépôt de garantie. C’est toujours en discussions avec l’agence de voyages – il nous a fallu un peu de temps en rentrant pour nous rendre compte du problème exact. Mais au moment de la prise de location de la voiture, on était surtout contents d’avoir réussi à demander une upgrade pour une boîte automatique !
La route de la journée était relativement longue, et nous n’avons fait que deux arrêts significatifs. Le premier au château de Glamis, propriété éminemment liée à la famille royale puisque la Reine Mère y a grandi, et que Margaret (sœur de la reine Elizabeth) y est née. C’est aussi le château de Macbeth !
Une bâtisse impressionnante, et une visite très intéressante menée par quelqu’un qui répondait absolument au stéréotype de la gouvernante britannique 😛 On a aussi fait du mauvais esprit quand il a été annoncé que Glamis était « le château le plus hanté d’Écosse », ce qui est resté une blague récurrente pendant tout notre séjour, où tout était « le/la X le plus hanté d’Écosse » (chambre d’hôtel, forêt, jardin, ruine, parking, route…).
Glamis a aussi des jardins qui valent la visite, et j’y ai pris une de mes photos préférées 😉 (ON VOIT LE POLLEN SUR LES POILS DE L’ABEILLE !)
L’autre château que nous avons visité, dans un tout autre style, est celui de Dunnrottar – plus du côté « ruine à flanc de falaise » de la force.
Également un endroit très chouette où nous avons passé un bon bout de temps – j’ai pris beaucoup de photos parmi lesquelles peu d’élues, mais l’expérience était très chouette.
Vallée de la Spey
Le quatrième jour, direction la vallée de la Spey, bien connue des amateurs de whisky. Premier arrêt : Huntly, pour passer à Dean’s, histoire de se ravitailler en shortbreads. L’occasion de goûter une de leurs dernières créations, du shortbread aux griottes et au pépites de chocolat, une tuerie absolue dont nous avons fait l’acquisition d’une paire de boîtes.
Une fois ravitaillés, direction la Speyside Cooperage, qui « recycle » des tonneaux pour les revendre (majoritairement) aux distilleries des alentours. Le whisky n’est typiquement pas âgé dans des tonneaux neufs, mais dans des tonneaux qui ont déjà contenu d’autres alcools – il y a donc un marché net pour le recyclage des tonneaux en question. La visite de la fabrique a été très instructive et nous a donné l’occasion de voir des pros au travail : toujours impressionnant.
On a tenté ensuite de visiter une distillerie. Première déconvenue à Aberlour – les visites sont pleines depuis plusieurs jours déjà. Nous nous sommes mis en route vers une autre distillerie (j’ai oublié laquelle)… mais j’ai signalé à Pierre à un moment de la route « Tiens, on vient de passer devant Glenfarclas », il a dit « Huh. » et il a fait demi-tour quelques mètres plus loin – Glenfarclas est un favori de la maison, ça ne coûtait pas grand’chose d’essayer. Joie : on a réussi à avoir les deux dernières places de la dernière visite de la journée. Comme on avait un peu de temps avant la visite, on a été visiter les jardins du château de Ballindalloch, une pause bienvenue.
La visite de Glenfarclas était vraiment très chouette – le guide néo-zélandais avait le bon mix de connaissances sur tout les aspects pour lesquels les gens avaient des questions et d’un certain mauvais esprit sarcastique apprécié des deux français du groupe 😉
La visite s’est terminée par une dégustation – évidemment. La salle où celles-ci ont lieu est très particulière – elle est habillée de panneaux qui se trouvaient à bord du RMS Empress of Australia, une ambiance boisée qui convient bien au whisky finalement 🙂 J’y ai goûté en parallèle le Glenfarclas 10 et 15 ans – bin le 15 est vachement mieux. Pierre qui conduisait a eu droit à une mignonette de 10 ans (proposée à tous les conducteurs au lieu de la dégustation sur place, une bonne initiative j’ai trouvé).
On a dormi au Knockomie, assez rapidement renommé par nos soins en « l’hôtel le plus hanté d’Écosse » – la chambre que nous avons eu était clairement dans la catégorie « charme désuet », assez « quirky », et ça grinçait pas mal… de partout. Mais c’était calme et plutôt agréable au final (bon, Pierre a dit à plusieurs reprises « Chuis pas sûr. ») En tous cas, le restaurant était très bien.
Highlands
L’agence de voyage parlait d’un « crochet par les Highlands », et c’était à peu près l’expérience effectivement – c’est le compromis de vouloir éviter de faire TROP de kilomètres, on rate peut-être des choses.
Nous avons fait une petite balade d’environ une heure pour aller voir une cascade (les cascades, c’est bien) et photographier des champignons qui se trouvaient sur le chemin.
Il ne faisait pas très beau quand nous avons roulé dans les Highlands, mais suffisamment pour profiter des paysages spectaculaires. Je sais pas si ça rentre dans la catégorie « spectaculaire mais qui rend rien en photo » ou dans la catégorie « spectaculaire mais que je suis pas fichue de faire rendre bien en photo », mais dans tous les cas les photos sont un peu décevantes. (La météo n’aidait probablement pas.)
Nous sommes montés jusqu’au jardin d’Inverewe (je crois qu’on peut admettre qu’on aime bien visiter les jardins, hein).
La visite s’est malheureusement terminée prématurément à cause de, je crois, la pire averse que nous ayons vue en Écosse. On a vainement essayé de s’abriter vaguement dans les parties plus boisées, mais on a fini par jeter l’éponge (mouillée).
Nous avons passé la nuit au Torridon, et c’était sans question l’hôtel que nous avons le plus apprécié de notre voyage. Clairement du côté luxueux (il faut le dire, c’est plutôt notre standard de voyage…) mais sans nous donner l’air de pouilleux avec nos t-shirts et nos baskets. Un restaurant (1887) exceptionnel, avec un menu dégustation apprécié du début à la fin, et un service attentif mais l’inverse d’obséquieux (et une proportion étonnante de personnel francophone). Ah, et un bar très bien fourni, aussi, avec du bon conseil en sus.
Applecross et Skye
La destination du 6e jour était Skye. On est passé par Applecross, où il était censé y avoir une plage sympa, et effectivement la plage était sympa.
La route proche de la côte était aussi tout à fait agréable, il faisait plutôt beau et on voyait les îles dans le fond (y compris un bout de montagne qui faisait vraiment pyramide. Ou FAKE. On sait pas.)
Un peu avant le pont qui mène à Skye, nous nous sommes arrêtés au château d’Eilean Donan, connu entre autres parce qu’il apparaît dans Highlander. L’extérieur est très joli, surtout avec l’eau qui reflète le château et le pont qui y mène. J’ai en revanche assez peu de souvenirs un mois plus tard de la visite de l’intérieur – à part les cuisines, dans lesquelles il y avait des reconstitutions marrantes, avec des modèles de nourriture en matériaux divers d’un niveau de détail impressionnant.
Nous sommes arrivés relativement tard à Skye, à peine le temps de remonter jusqu’à Kilt Rock et de revenir à l’hôtel pour le dîner. Kilt Rock est un endroit très joli, et il faut dire que l’heure à laquelle nous y sommes arrivés était probablement optimale pour le paysage considéré.
Seul inconvénient, mais majeur : LES MIDGES ! Ça faisait partie de mes grosses angoisses avant ce voyage, étant donnée ma propension à me faire bouffer par le moindre moustique de février à novembre. Globalement, c’était moins pire que prévu… sauf à Skye. Mais j’avais prévu le coup (heureusement, sinon je sortais pas de la voiture, ce qui aurait été dommage…).
Alors ouais, c’est ridicule de se trimballer avec un filet sur la tête, mais j’avoue : je m’en foutais un peu à ce moment là.
Skye aurait probablement mérité d’y passer un peu plus que les quelques heures que nous y avons consacrées – mais ça s’est pas bien goupillé pour. Je ne regrette pas vraiment d’avoir fait autre chose ce jour-là, mais je regrette un peu d’avoir eu l’impression de « rater » Skye.
Glencoe et Oban
En repartant de Skye, on avait vaguement l’espoir de prendre le ferry plutôt que de repartir par le pont par lequel on était arrivé. Espoir déçu (on n’a même pas essayé) – il aurait fallu réserver plus tôt. Tant pis !
Le programme de la journée était Glencoe, avec arrivée et nuit du côté d’Oban. Glencoe a été pour moi la meilleure étape du voyage – je ne compte pas le nombre de fois où on s’est arrêté sur la route pour admirer le paysage et prendre des photos. Photos qui, comme dans les Highlands, se sont avérées décevantes.
(J’avoue qu’il m’est extrêmement frustrant d’adorer un endroit et de ne pas réussir à le capturer d’une manière acceptable sur mon capteur…)
On est aussi tombé sur ce qui était visiblement un shooting pro, probablement d’une pub de voiture, c’était rigolo 🙂
On est arrivés à Oban en fin d’après-midi et on s’est promenés dans la ville. La tour McCaig qui surplombe la ville m’a particulièrement plu. C’est un projet de la fin du XIXe/début du XXe siècle, commencé par quelqu’un qui voulait avoir son propre monument (parce que pourquoi pas) et fournir du boulot aux travailleurs du bâtiment locaux pendant les mois d’hiver. La construction n’a jamais été finie, parce que McCaig est décédé et ses héritiers n’étaient pas persuadés que c’était le meilleur usage des fonds possible, mais les murs extérieurs du bâtiment sont restés et ont vraiment du caractère.
Inveraray et Trossachs
Le 8e jour, nous avons visité Inveraray, le village et son château. Le château d’Inveraray est plutôt sympa, en partie parce qu’un épisode de Downton Abbey y a été tourné, et que c’est rigolo de tomber sur une photo de Maggie Smith dans le château où on se trouve.
La décoration du château est aussi très impressionnante. Pas forcément du goût de tout le monde, mais on ne peut pas nier que ça en jette.
Et j’avoue une certaine envie devant leur placard à moules en cuivre.
Je sais pas ce que j’en ferais, mais j’avoue une certaine envie.
Des Trossachs, je n’ai malheureusement pas beaucoup de souvenirs… parce que j’ai beaucoup dormi sur la route 😦 J’ai, de manière générale, tendance à m’endormir beaucoup en voiture, mais je crois que j’ai tapé tous les records ce jour-là. J’imagine que je commençais à fatiguer du voyage. En plus la route qu’on voulait prendre était barrée, du coup c’était moins bien, etc etc. Nous avons quand même fait un arrêt au jardin d’Arkindglas, qui tient plus de l’arboretum que du jardin botanique. Et qui m’a aussi re-prouvé que les photos d’arbre, c’est dur. (Surtout quand on fait ça à contre-jour pour des raisons qui m’échappent encore et qui avaient probablement à voir avec la géographie de l’endroit. Va retoucher ça proprement après.)
Et voilà. Après une nuit du côté de Stirling, et une courte visite de Stirling le lendemain, il était temps de reprendre la route vers l’aéroport et de rentrer à Zürich. En étant globalement ravis de notre voyage… et avec plein de photos à traiter !
Et donc, en parlant de photos, pour ceux qui sont intéressés par le jeu complet, il est là :
Et trié par jour, chez un fournisseur d’album photos qui permet de trier des trucs :