Où je cause de méditation

I translated this post into English here.

Bon. J’ai envie de faire un billet à propos de méditation, mais je sais pas par quel bout le prendre, alors je vais essayer d’écrire et on verra bien ce que ça donne à la fin. Je vais structurer ce billet en m’auto-posant des questions (et en y répondant 😉 ), avec un peu de chance ça sera raisonnablement structuré sans partir dans tous les sens à la fois.

Pourquoi ce billet ?

La constatation de base, c’est que ça fait 5 mois que je médite de l’ordre d’une dizaine de minutes par jour tous les jours (ou presque), que ça semble avoir un effet positif sur moi, et que je me dis que ça peut être un retour d’expérience intéressant pour d’autres. Je cherche pas à faire du prosélytisme, évidemment, juste à parler d’un truc que je trouve intéressant, et à indiquer que je suis ouverte à la discussion sur le sujet… du haut de mes 30 ou 40 heures de pratique 😉 (Et puis on m’a déjà fait la remarque que je causais plus guère que de bouquins ici, et encore pas souvent, alors… alors on change un peu, même si je vais probablement causer un peu de bouquins tout de même.)

Bon, et donc, ça t’a pris comme un coup de pied au cul y’a cinq mois, ou bien ?

Eh, c’est un poil plus compliqué (et long) que ça. Ça faisait longtemps que je trouvais le concept de méditation intriguant, sans savoir exactement par quel bout le prendre – c’est conceptuellement intéressant, pis après on te dit « juste assieds-to dix minutes » et là tu te dis « oui mais comment je fais pour savoir que j’ai fini mes dix minutes je peux pas mettre une minuterie ça va faire n’importe quoi et et aaaah », et ça en était resté là pendant longtemps.

Il y a un an et demi, j’ai lu un bouquin intitulé 10% Happier: How I Tamed the Voice in My Head, Reduced Stress Without Losing My Edge, and Found Self-Help That Actually Works (tout un programme), de Dan Harris (traduit en France chez Marabout sous le titre Comment je suis devenu 10% plus heureux). J’avoue que je n’ai aucun souvenir de la manière dont j’étais tombée sur ce bouquin à l’époque. C’est un mémoire dans lequel Dan Harris, présentateur télé de son état, se retrouve après une crise de panique en direct à la télé à s’intéresser de plus près à la méditation. Bref, ce bouquin m’avait parlé parce que c’était extrêmement peu orienté « spiritualité » et nettement plus orienté « écoute je suis vraiment pas convaincu a priori mais je vais quand même essayer parce que j’ai pas grand’chose à perdre et que j’ai pas d’autre idée pour gérer mon anxiété en fait ». Pour le contexte : j’ai mes propres soucis avec l’anxiété en général (et plus si affinités), d’où peut-être le fait que ça m’ait particulièrement intéressée.

Parallèlement à ça, j’ai un bon copain qui m’a parlé de Headspace, une app de méditation guidée. Le principe de la méditation guidée, c’est une bande sonore qui cause de temps en temps (plus ou moins souvent suivant la pratique) pour t’expliquer un exercice et te guider dans la méditation. Ça a le double avantage d’aider à comprendre comment ça marche et de fournir la minuterie sus-citée d’une autre manière qu’un machin qui bippe à un moment aléatoire.

Je crois qu’à ce moment là, j’ai fait un peu moins que les trente premiers jours (il y a une série de méditations « pour commencer » qui fait trente jours), probablement sur plus que trente jours, et après… ça s’est évaporé. Eh. Ça avait pas tenu.

Fast-forward un an plus tard. Mon psy (que je vois pour ces histoires d’anxiété et assimilables) me cause d’un bouquin qu’il est en train de lire, intitulé ​The Mindful Path to Self-Compassion: Freeing Yourself from Destructive Thoughts and Emotions, de Christopher K. Germer. (Traduit en français chez Odile Jacob sous le titre L’autocompassion). Passé le premier mouvement de recul sur le titre, j’admets que le bouquin est pas mal. En particulier, y’a un effet miraculeux d’une paire de paragraphes sur la qualité de mon sommeil/de mon endormissement (qui ont/avaient tendance à être problématiques aussi). Le bouquin parle pas mal de « mindfulness » (je crois que le terme usuel en français est « pleine conscience » ?) et ça me donne vaguement envie de re-tenter Headspace.

Et ça c’était y’a un peu plus de 5 mois, à la louche – l’app Headspace me dit que j’ai une série ininterrompue de 149 jours, et je crois que j’ai raté quelques jours avant ça, donc ça doit faire un bon 5 mois. Et depuis, apparemment, cette fois-ci ça a collé.

Bon, et en pratique, t’allumes de l’encens et tu fais « ooooommm » avec un sourire béat, ou quoi ?

Non. 🙂 Extérieurement, je dois essentiellement être assise relativement immobile avec les yeux fermés pendant une grosse dizaine de minutes. En pratique, j’attrape mon téléphone et mes écouteurs, je me trouve un coin à peu près tranquille (facile à la maison, faisable à l’extérieur – ça m’est déjà arrivé de méditer dans le train, bêtement (ce qui est par ailleurs ‘achement plus facile qu’au bureau)), je vérifie que ledit téléphone va pas me balancer une notification dans le temps imparti, j’ouvre mon navigateur sur https://my.headspace.com (y’a une app, mais elle est buggée sur mon téléphone en ce moment >_< ), je lance la méditation du jour, et roulez jeunesse.

Le concept de « méditation du jour » vient en partie du fait que Headspace propose des packs de 10 ou 3×10 méditations sur un thème donné, avec dans l’idée le fait d’en faire une par jour tout le long du pack. Ils ont aussi des méditations individuelles plus ou moins générales, et ils ont récemment introduit le concept de méditations « quotidiennes » avec une nouvelle méditation tous les jours, disponible pendant une journée. En général j’ai un pack en cours (il y a une quantité raisonnable de contenu), donc je fais ça sans me poser trop de question (sauf au moment de changer de pack 😉 ) mais ça m’arrive aussi d’aller voir dans les autres parties de l’app de temps en temps, ou quand j’ai pas envie de passer dix minutes là-dessus (les méditations quotidiennes en particulier peuvent se régler à 3 ou 5 minutes).

Les méditations Headspace sont toutes (du moins toutes celles que j’ai vues) formatées assez similairement. Ça commence par quelques mots d’intro, puis un peu de temps pour se poser un peu (physiquement et mentalement), on porte l’attention sur le corps en scannant mentalement de haut en bas, on replace l’attention sur la respiration. Le cœur de la méditation est le truc qui varie le plus entre les méditations et entre les packs. L’exercice de base est d’essayer de garder l’attention sur la respiration, et d’y revenir encore et encore quand on se rend compte qu’on l’a perdue. Il y a d’autres variantes qui demandent de noter explicitement ce qui a fait dévier l’attention, ou qui proposent de visualiser des trucs (une boule de lumière qui se balade, typiquement) (ça paraît bizarre mais c’est fun en pratique 🙂 ). Pour finir on recentre sur les sensations physiques, on rouvre les yeux, Andy (comme dans Andy Puddicombe, le type qui a lancé Headspace et enregistré la bande sonore de la méditation) donne quelques mots de conclusion, et voilà.

Après, j’ai aussi commencé à tester l’app 10% Happier, qui accompagne le bouquin susnommé et sa suite, Meditation for Fidgety Skeptics: A 10% Happier How-to Book (celui-là vient à peu près de sortir, donc y’a pas encore de traduction française). L’approche (et l’app) sont un peu plus bordéliques, moins « académiques » que Headspace, plus fun aussi. Je commence à peine à tester cette deuxième app, mais je crois que j’aime mieux. Il y a plus de diversité sur les gens qui font les enregistrements, aussi, mais ça j’ai pas encore testé. (Une critique « courante » de Headspace est « la voix me tape sur les nerfs », du coup la diversité peut être une bonne chose.) Du coup, comme j’ai quand même un compteur à 149 jours sur Headspace, ben je continue sur Headspace, et quand j’ai envie d’un peu plus, je fais une session sur 10% Happier aussi. (Ce qui est peut-être discutable d’un point de vue méthodo, je pense qu’il est plutôt conseillé de s’en tenir à un seul truc à la fois. Eh. ) Du coup je crois que j’ai tendance à passer naturellement de 10 à 20 minutes par jour ces temps-ci. Je sais pas si ça va continuer comme ça, je prends ce qui vient.

J’essaie de garder une pratique quotidienne ; j’essaie aussi de pas trop m’en faire sur le fait de garder la série ininterrompue. J’ai mentionné un nombre ; il se trouve que j’ai « triché » quelques fois sur l’app pour garder la série en question. Je garde le compteur comme « temps depuis lequel j’ai une pratique essentiellement quotidienne » ; je crois que sur les 149 jours actuels il y en a moins de 5 « faux » (pour sûr moins de 10).

Et ça t’apporte quoi ?

C’est difficile à quantifier, évidemment. Le bénéfice premier et le plus direct, c’est que c’est une bonne méthode pour prendre une pause, à la fois des facteurs extérieurs et intérieurs – de « rebooter » en quelque sorte à un état plus calme/moins bavard. Mon neurone a tendance à me causer beaucoup (et pas toujours de manière très agréable) – c’est une manière d’avoir un peu de calme à ce moment là. En général, je me sens mieux après qu’avant.

D’autre part, et c’est quelque chose sur lequel les deux programmes insistent, la méditation « formelle » est aussi (et peut-être avant tout) un programme d’entraînement pour l’esprit. Ça permet d’apprendre à être plus conscient quand on part en boucle dans un monologue interne, et il se trouve que s’en apercevoir et prendre un pas de recul aide à ne pas se laisser engager si on n’en a pas envie. C’est évidemment pas systématique, mais ça aide, un peu. J’ai aussi mentionné un effet positif sur mon sommeil – ce qui m’est assez précieux. De manière intéressante, j’avais aussi une vague tendance à boire accidentellement un coup de trop (rien de problématique, mais ça arrivait), et que ça semble ne plus arriver. Difficile à dire sur une période aussi courte, mais je crois que ça m’aide à détecter de manière plus fiable qu’il est temps de repasser à l’eau 😉

Tertio, en ce qui me concerne, avoir construit l’habitude de porter mon attention sur ma respiration me fournit une « ancre » parfois bien utile dans des situations difficiles (trop de bruit, trop de monde, trop d’émotion, trop.)

Et tu vois des aspects négatifs ?

J’en vois pas trop. Parfois une méditation se passe pas trop bien et fait ressortir des trucs pas marrants. En général la fois d’après ça va mieux ; c’est aussi une catharsis, j’imagine. En ce moment, j’ai un vague agacement sur le fait que j’ai l’impression d’avoir l’esprit qui s’évade plus facilement pendant la méditation ; je sais pas si je me rends plus compte ou si je relâche une attention qui était peut-être « trop » soutenue. Ça va probablement s’arranger (ou bien ça ira mieux, ou bien j’apprendrai à vivre avec 😉 ).

Sinon, ça prend un peu de temps et c’est pas forcément une routine facile à mettre en place au début, même pour dix minutes ; à titre personnel c’est devenu assez rapidement (du moins, au deuxième essai 😉 ) quelque chose que je choisis de faire et que je fais avec plaisir plus qu’une contrainte d’un truc que je « dois faire parce que j’ai décidé que je voulais faire ça tous les jours ».

Bon, et il y a probablement des contre-indications sur certains problèmes de santé (mentale ou physique), mais ça semble pas s’appliquer à moi 😉

Bon, et tu peux refiler des liens sur ce dont tu causes ? T’as des trucs en français ?

Non, j’ai rien en français, malheureusement (à part les traductions des bouquins qui ont été traduits). J’imagine qu’il existe des ressources en français aussi, mais j’ai pas testé de première main, donc si quelqu’un a des opinions, ces opinions sont les bienvenues en commentaire 🙂

EDIT : on vient de me refiler une paire de références en français, je les ajoute ci-dessous.

Pour ce dont j’ai causé dans ce billet, donc :

  • Les bouquins :
    • 10% Happier, de Dan Harris – un mémoire à propos de méditation, écrit par un type qui partait profondément sceptique sur le sujet. Plutôt abordable, parfois drôle, mais peu pratique.
    • Meditation for Fidgety Skeptics, du même Dan Harris – là c’est le côté pratique du bouquin précédent, avec une approche « les gens, vous devriez tous méditer, et je vais vous expliquer comment passer outre vos objections ». Pas mal d’anecdotes marrantes, du conseil pratique, et plutôt drôle aussi.
    • The Mindful Path to Self-Compassion, de Christopher K. Germer – là on est plus dans le bouquin de développement personnel, mais pour une approche plus standard c’est peut-être pas un mauvais bouquin. Dans tous les cas y’avait des trucs intéressants.
    • Au coeur de la tourmente, la pleine conscience, de Jon Kabat-Zinn – celui-là je l’ai pas lu, mais on m’en a donné la référence par ailleurs, c’est la traduction de Full Catastrophe Living: Using the Wisdom of Your Body and Mind to Face Stress, Pain, and Illness.
  • Les apps :
    • Headspace – probablement une des apps les plus utilisées, c’est un peu le mammouth du domaine, j’ai l’impression. Y’a un essai gratuit sur le pack de base (les dix premières sessions), par contre pour le reste du contenu c’est sur abonnement seulement (le plan à l’année revient à $8/mois).
    • 10% Happier – c’est l’autre app que j’ai commencé à utiliser. Y’a plus de contenu gratuit ; en particulier il y a aussi le contenu qui va avec le bouquin qui constitue un « cours » (au sens de l’app) et qui fournit plus de contenu que le contenu gratuit de Headspace. (Le plan à l’année revient à 6.67 CHF par mois d’après mon app, sais pas quel est le taux de conversion). J’ai pas encore payé pour 10% Happier, mais je ferai probablement ça dans un futur proche.
    • Petit Bambou – une app de méditation guidée en français, pas testée personnellement.
  • Une paire de vidéos pour faire bonne mesure :
    • Get some Headspace – un talk d’Andy Puddicombe à Google où il présente plusieurs approches de méditation, j’avais trouvé ça intéressant (par contre ça dure une heure et demie) ; y’a plusieurs bouts de méditation dedans, c’est un mini-atelier pour tester plusieurs trucs.
    • All it takes is 10 mindful minutes – le même Andy Puddicombe, mais sur un format 10 minutes d’un TED talk.

Et à part ça ?

Ben je crois que j’ai dit tout ce que je voulais dire a priori. Par contre je veux bien répondre si y’a des questions 😛

12 commentaires sur « Où je cause de méditation »

  1. Tout celà est très intéressant, mais si ça ne t’embête pas trop je vais un peu parler de moi pour voir si ton expérience est transposable.

    Je pense de temps en temps à la méditation, et j’ai essayé plusieurs fois au cours des dernières décennies, et j’ai été bloquée à chaque fois par le même problème, qui se trouve être le même que celui qui bloque mes tentatives d’accélération de l’endormissement, la plus récente en date étant https://fr.wikipedia.org/wiki/Training_autog%C3%A8ne

    J’ai prévu tout un tas d’articles sur mon site pour décrire ça en long, en large et en travers sur mon site, mais je vais essayer de ne pas trop faire une tartine ici.

    En bref, j’ai l’impression d’avoir un truc que j’appelerais bien « déficit de l’inhibition latente », mais comme je ne suis pas à l’aise avec les conséquences de cette étiquette, je vais faire une Analogie à la Con.

    Imaginons que les différents sens (monologue intéreieur compris) envoient des informations comme des petits objets sur une conveyer belt façon cartoon.

    J’ai l’impression que chez l’humain de base, l’attention c’est un seau qu’il va mettre à la fin d’une de ces conveyer belts, et qu’ensuite il prend les trucs du seau pour en faire des choses. Et en y mettant un peu du sien, il peut tenir deux ou trois seaux, chacun à la fin d’une des belts, pour mettre plus de choses ensemble. Et toutes les belts sans sceau déversent leur contenu dans le néant, pour être définitivement perdu.

    Alors que moi, j’ai un gros seau dans lequel toutes les belts convergent, et je fais éventuellement un effort pour jeter les trucs pas intéressants quand ça déverse trop fort au point de faire déborder le seau (par exemple le brouhaha dans un bar), mais je suis lessivée en quelques heures. Sinon je laisse tout arriver dans le seau, et je n’assemble que les objets qui sont pertinents pour ce que j’essaye de faire.

    Par exemple, au cours de la rédaction du présent paragraphe, il y a dans mon seau des mots pronocés dans le bureau d’à côté (mais pour les assembler en phrases et trouver du sens, il faudrait les sortir consciemment du seau, parce que l’isolation phonique les déforme trop pour qu’ils s’assemblent spontanément), le camion de la poste passée sous ma fenêtre (vu dans le reflet des fenêtres d’en face), trois personnes passées dans le couleur, les frappes au clavier puis les retournement de pages de la co-bureau.

    Plus j’ai lu sur le mindful, plus j’ai l’impression qu’en fait je suis tout le temps en mode mindful, et je ne sais pas trop quoi en méditer par dessus. Le mindful mangeage de raisin, c’est ce que je fais avec tous les aliments qui me plaisent, et ma difficulté c’est de ne pas le faire avec les trucs qui me déplaisent activement.

    Et y a pas une seule cuite sans que je me sois rendue compte de la chronologie des différents symptômes de l’intoxication alcoolique (mais est-ce que ça compte vraiment comme une cuite si je n’en ai pas oublié des morceaux ?) et plus ou moins vaguement essayé de les corréler à mon état général (mangé avant ou non, manque de sommeil ou non, bruit ou non, etc).

    Comme les histoires de concentrer sur la respiration ou imaginer des trucs dans le corps, d’accord, mais même en portant sincèrement toute mon attention là dessus, j’ai encore tout le reste qui continue de tomber dans mon seau, et même des « cycles disponibles » pour en faire des tâches simples (comme rassembler des mots prononcés à côte de moi sans isolation phonique entre), mais là on sort de l’AàlC donc c’est nul.

    Et du coup, aussi bien pour le « training andogène » cité plus haut que pour ce que tu décris dans l’article, j’ai l’impression que je ne peux matériellement pas y arriver, parce que pour virer des trucs de certaines conveyor belts il faut que j’y mette une partie mon attention (pour décider quoi jeter), ce qui me semble à l’inverse de l’objectif recherché. De la même façon, le principe même de mon attention qui s’échappe me paraît inapplicable, parce qu’en mettant tout ce que j’ai sur la respiration comme si je n’avais aucun réflexe pour l’assurer, je peux encore en même temps marcher, esquiver les piétons qui sortent du bus, traverser la route, et me demander ce que je vais mettre dans un e-mail de réponse à mes parents (c’est du vécu).

    On en arrive à mes questions : est-ce que je me fais des illusions sur un processus soi-disant spécial chez moi, et en fait c’est juste une difficulté de noob par laquelle presque tout le monde passe avant d’arriver enfin à méditer Correctement™ ? Est-ce qu’une de tes références bibliographiques évoque ce genre de souci pour le surmonter ?

    1. Bon, comme dit plus haut, j’ai genre 40 heures de pratique, donc ça va pas bien loin – et peut-être que c’est une question qu’il faut poser à des gens qui ont plus creusé le sujet que moi 😉 Mais j’ai quand même une paire de trucs à dire 😉
      Le premier truc, c’est qu’effectivement l’idée d’avoir des « cycles disponibles », je crois que je vois assez bien le concept. Au tout début des sessions que je faisais sur Headspace, un des conseil c’est « si ça aide vous pouvez compter les respirations, compter jusque 10, recommencer ». Ça, je crois que ça marche pas du tout pour moi, parce que je me retrouve à compter « en tâche de fond » (et à pas perdre le compte) mais à me rendre compte qu’entre deux chiffres je fais autre chose. J’ai toujours un peu le même problème avec le focus sur la respiration, au sens où je sais que j’ai tendance à essayer de « profiter » de l’espace entre deux respirations pour faire tourner autre chose. Ça pour le coup je crois que ça s’améliore avec la pratique.
      Deuzio, et ça je sais pas si c’est vrai ou pas, mais dans mon expérience personnelle ça l’est : à un temps t, y’a qu’un seul truc qui tourne. Y’a peut-être une chiée de trucs qui se tire la bourre pour être le prochain truc à tourner, et l’ordonnancement est bordélique comme pas permis, mais je crois pas qu’il y ait effectivement plusieurs trucs qui tournent. Le multi-tâche est séquentiel avec changement de contexte hyper rapide, quoi. Et que quelque part, la méditation, c’est ptêt aussi en partie « tenter de hacker l’ordonnanceur ».
      Après, pour ce que je comprends de ton analogie, je crois que l’effet recherché de la méditation, c’est de virer le seau quelques minutes. Voir les trucs passer sur les belts, et pas se soucier de chercher à les attraper. L’app Headspace a une petite animation assez proche conceptuellement où il dit « plutôt que d’être coincé dans le trafic, être sur le bord de l’autoroute et regarder passer les voitures ». Je me suis rendue compte récemment que j’avais probablement tendance à compter comme « distraction » beaucoup trop de choses, c’est à dire tout ce qui peut faire surface (bruit, pensée random, œil qui gratte, n’importe quoi) et à jouer à peu près au tape-rats avec tout ça. Depuis que j’ai probablement un peu relâché ça, j’ai effectivement plus tendance à perdre le focus initial – et c’est probablement paradoxalement plus efficace comme « entrainement » – ne pas entraîner « le fait de pas tomber dans la boucle », mais entraîner « le fait de réaliser qu’on est dans la boucle et réussir à prendre un pas de recul ».
      Bref, quelque part, oui, je _crois_ que c’est en particulier de la difficulté de noob par laquelle presque tout le monde passe ; je crois aussi que t’as peut-être gagné le pompom sur le niveau auquel ladite difficulté s’applique. Mais que ça n’empêche pas en soi de méditer Correctement™ – j’aime beaucoup la quote « [the goal is] to focus your mind – for a few nanoseconds at a time – and whenever you become distracted, just start again. Getting lost and starting over is not failing at meditation, it is succeeding. » (c’est dans le Fidgety Skeptics.)
      En termes de biblio, j’irais voir ben justement le Meditation for Fidgety Skeptics – je crois pas qu’il y ait quelque chose de directement applicable, mais y’a peut-être des machins tangentiels qui peuvent aider. De ce que je lis et de discussions précédentes, je regarderais peut-être aussi du côté de la littérature HSP (Highly Sensitive People) (le bouquin d’Elaine Aron est okay) ne serait-ce que par curiosité de voir si ça peut coller.
      Et, de manière générale, je crois que je poserais la question à quelqu’un qui s’y connaît mieux que moi 😛 L’app 10% Happier semble avoir du support humain derrière pour aider les noobs, ça peut valoir le coup de tenter.
      Voilàààà! 😀

      1. 40h de pratique, c’est une bonne position pour parler des problèmes de noob, ils sont encore frais 😉

        Je suis contente de me sentir moins seule sur le primo 🙂

        Sur le deuzio, j’avais le même genre de discurs fut un temps, mais depuis j’ai affiné. Il me semble que personne ne peut décemment nier qu’il y a du vrai parallélisme dans le preprocessing des entrées sensorielles, au moins lorsqu’il y a du matériel dédié (genre la transformée de Fourier du signal auditif ou le sharpen dans le cortex visuel primaire). Et mes conveyor belts représentent justement ce preprocessing parallèle. Donc après on peut discuter de jusqu’où va ce preprocessing.

        Un exemple que j’ai pu exhiber chez pas mal de gens (et je me demande à quel point il est répendu) est dans un lieu un peu bruyant, l’attention sur quelque chose (conversation en cours, livre, etc), une conversation à côté à laquelle on ne prend pas part, qui se retrouve donc classée comme « bruit » et n’arrive pas jusqu’au champ conscient, et puis soudainement cette conversation à côté fait irruption dans l’attention parce notre prénom y a été prononcé ou qu’on a l’impression d’avoir été appelé.

        J’ai beaucoup de succès avec cet exemple pour convaincre ceux qui l’ont vécu d’adopter un modèle plus proche d’un processeur central monotâche/temps-partage avec des coprocesseurs programmables ; et le preprocessing vraiment parallèle va au moins jusqu’à assembler des phonèmes et matcher certains mots qui ne sont pas hardcodés (dans le sens génétique).

        De façon générale, je suppose que tout ce qui est appris est vraiment parallèle (par exemple la conversion des mots de ce paragraphe en mouvements de bras et de doigts sur le clavier), et que l’apprentissage est justement la programmation d’un coprocesseur. Et comme dans l’exemple, ce genre de coprocesseurs ont accès à une ligne d’interruption.

        Donc on arrive au tercio, j’avais bien l’intuition que la méditation c’était en gros regarder ce qui tombe dans le seau quand il est sous aucune conveyor belt, et que c’est tellement dur que le chemin classique pour le faire c’est mettre le seau sous une belt avec un contenu léger et prévisible, et ensuite apprendre (coprocesseur) à retirer les objets en amont, pour se direr que le seau sous une belt vide c’est comme le seau sans belt. L’analogie s’effiloche un peu, mais ça a l’air pas mal par rapport à ma compréhension (peut-être fausse).

        Mais ce chemin là, il suppose des gens pour qui c’est naturel de mettre le seau sous une belt ou sous une autre, parce qu’ils font ça tous les jours, et pour qui la difficulté c’est éventuellement taper les objets sur la belt avant qu’ils tombent dans le seau.

        Alors que moi, j’ai un seau que je n’ai jamais bougé, faute d’en voir l’intérêt vu que tout tombe déjà dedans, et je ne suis même pas sûre qu’il soit bougeable et non pas coulé dans les fondations. Et taper des objets hors des belts m’est assez habituel.

        Je ne sais pas trop comment réconcilier ça avec l’analogie de l’ordonnanceur, mais j’ai l’impression que vouloir le hacker en agissant sur la liste des trucs prêts à tourner, c’est voué à l’échec quand il n’y a pas de telle liste parce que tout est interruption-driven.

        Parce que dans tout ce qu’on me propose, je ne vois que des trucs qui m’ont l’air insurmontables (bouger le seau) ou déjà pratiqués en permanence (le mangeage mindful, regarder passer les voitures et les objets sur les conveyor belts) ou qui n’ont même pas de sens pour moi (la conversation qui fait irruption dans l’attention, ou les « tout ce qui peut faire surface », parce qu’il n’y a pas de surface par opposition à autre chose, il y a tout le temps tout à plat devant moi). Je ne sais même pas si j’ai une fonction focus dont je ne me sers pas, ou si je ne l’ai pas du tout.

        En fait un problème dans tout ça, c’est que dans l’attention il y a deux choses différentes que tout le monde a l’air de mélanger : la partie positive, où on dédie des ressources mentales à un certain processus qui utilise des entrées mentales, et la partie négative, où on élimine les entrées mentales jugées inutiles pour le processus précédent. Le fameux tunnel là, où la partie négative élimine des trucs sérieux, je n’ai jamais rien vécu qui y ressemble.

        Dans une autre analogie à la con, le seau est maintenant un bureau. On pose sur le bureau les papiers qu’on est en train de lire, et on peut avoir ou non des autres papiers sur le bureau. Il y a des gens qui ont besoin d’un bureau vide en dehors des papiers utiles pour la tâche en cours, parce que s’il sautent sur un papier inutile ils vont partir dans autre chose. Et du coup ils forcent leurs changements de contexte à être plus chers, en imposant des vidages du bureau à chaque fois.

        Alors que j’ai tous mes papiers en bordel sur le bureau, j’arrive sans problème à rester sur les papiers dont j’ai besoin malgré tout le tas de trucs dont je n’ai pas besoin pour l’instant, mais en même temps j’ai les idées assez claires sur le contenu de ce bordel pour attraper immédiatement un papier dont je découvre le besoin. (Note que ce paragraphe est aussi vrai littéralement.)

        Donc le bureau (métaphorique) vide, si c’est ça la méditation, je ne vois pas du tout comment y arriver. Et si le bureau vide est la perfection inatteignable dont la méditation est la poursuite, ça passe quand même par l’opération de soustraction qui m’est totalement étrangère (sauf à encombrer le bureau avec un truc qui jette un flux de papiers).

        Et merci pour les références, j’y jetterai un œil ou deux. Je ne me suis jamais considérée comme fidgety, mais ça ne veut pas dire que ce qui leur est destiné ne peut pas m’être utile. Je ne connaissais pas du tout HSP, ça a l’air d’être un concept intéressant.

      2. Pour le coup de la conversation d’à côté qui fait irruption parce qu’on a l’impression d’y avoir été mentionné, je crois pouvoir dire sans problème que ça m’est jamais arrivé, précisément parce que filtrer ce genre de trucs est un process actif (et fatiguant) chez moi. J’ai _beaucoup_ de mal à discuter dans un environnement bruyant, parce que justement j’essaie de faire deux trucs à la fois. Bref, je sais pas – admettons que le point soit moot 😀 (FWIW, j’ai raté mon arrêt de bus, pourtant annoncé oralement, pendant que je lisais ça 😀 (ahem.))

        Après, tu dis : « j’avais bien l’intuition que la méditation c’était en gros regarder ce qui tombe dans le seau quand il est sous aucune conveyor belt ». Eeeeh. Je crois que je suis pas d’accord avec ça. C’est _peut-être_ l’idée, ultimement, mais en tous cas sur une pratique débutante, clairement, non. Et je crois pas non plus que ce soit Quand je parlais de virer le seau, c’était pas pour le mettre ailleurs et voir ce qui tombait dedans en dehors de la conveyor belt, c’était littéralement virer le seau, et tout laisser disparaître dans le néant. Voir les choses (et en particulier les pensées) passer, et pas se laisser engager. Je _crois_ que je vois ce que tu veux dire vis-à-vis de la conveyor belt prévisible à peu de contenu, mais je crois pas que le but soit de retirer les choses en amont.

        Pour sûr, le bureau vide, c’est pas l’idée. On cherche pas à ce qu’il y ait rien. Je crois que dans l’analogie, on chercherait à regarder le bureau et son bordel tel qu’ils sont et dans son ensemble, à regarder les papiers qui continuent à tomber dessus, mais à pas lire les papiers qui continuent à tomber dessus. Or something. (Parler d’un sujet que je maîtrise pas sur des analogies qui sont pas les miennes, ça peut pas foirer 😀 ).

        Et sinon le Fidgety Skeptics parle en fait assez peu de fidgeting 😛

      3. Désolée pour le ratage d’arrêt /o\ (cela dit dans le modèle du coprocesseur programmable avec ligne d’interruption, la programmation est un long entrainement, donc je ne m’attendrais pas que ça marche avec les annonces d’arrêt ; le prénom c’est un truc entendu plus souvent et sur une plus longue période que les arrêts).

        D’accord pour douter de l’existence de la ligne d’interruption, je n’ai pas cette expérience non plus. Mon prénom a juste une « couleur » différente (ou comme s’il était surligné). Disons dans l’analogie du bureau, un papier de couleur plus vive, donc s’il est parmi les papiers que je regarde il saute plus aux yeux, mais s’il est dans un flux qui n’arrive pas au bureau ou sous une pile, ça ne l’aide pas. Et c’est très pénible quand l’emphase n’est pas justifiée, par exemple les rares fois où une homonyme apparaît dans un talk-show ou un film.

        Par contre je continue de penser que le modèle de coprocesseurs est difficilement discutable, pour tout ce qu’on fait « sans y penser », les doigts sur le clavier, les règles de grammaires parfois complexes, la navigation en ville dans les itinéraires habituels, etc.

        Et d’accord pour m’être plantée sur le seau débranché ou le bureau vide, mais du coup ça me donne envie d’essayer de comprendre quand même.

        Pour bien clarifier mes analogies : le seau et le bureau sont la même chose, à savoir le champ conscient. Donc moralement, on ne peut pas regarder ce qui est sur les conveyor belts, seulement ce qui est dans le seau (et l’analogie du bureau est plus pertinente pour le fait qu’on ne regarde pas tout et qu’on peut organiser les choses dedans). On peut juste « brancher » des coprocesseurs sur des conveyors belts, dans le but d’en altérer le flux avant qu’il arrive dans le seau (voire essayer de l’assécher pour avoir un seau gérable). Et ce branchement provisoire n’est pas naturel et demande des ressources mentales mais non-cognitives ; le plus proche que je trouve dans mon expérience qui a une chance d’être transférable, c’est lire un texte dont les caractères sont presque trop petits. Il y a un effort cognitif pour fabriquer des mots à partir de lettres ou de groupes de lettres (parce que le coprocesseur « lecture globale » ne s’en sort pas), mais il est petit devant l’effort non-cognitif (mais épuisant quand même) de reconnaissance des lettres.

        Cela étant posé, faire disparaitre le seau, dans ma version de l’analogie, c’est le coma ; donc j’ai supposé que c’était sortir le seau du système, i.e. branché sur rien. Par contre, regarder les conveyor belts, ça n’a pas de sens dans ma version de l’analogie (donc je ne comprends pas), parce que ce que j’en vois ne sort que de ma rétro-ingénierie et modélisation du processus que je peux regarder, à savoir des trucs qui tombent dans le seau/bureau/champ conscient depuis un espace hors-champ.

        De ce que j’en lis positivement dans ton dernier paragraphe, c’est comme l’autoroute : se poser et regarder. Sauf qu’avec mon Syndrôme de l’Absence de Tunnel, je regarde tout le temps comme si je m’étais posée, et c’est comme ça que je construis tout un tas d’analogies à la con sur mon fonctionnement. Je me souviens qu’en cours de philo’ de terminal, il y avait « réflechir, du latin re-flectare, prendre du recul, parce que c’est se regarder faire ce que l’on fait », j’avais trouvé ça amusant, parce que je ne fais jamais rien sans me regarder le faire et chercher comment le faire mieux ou plus confortablement tout en le faisant (ce qui participe à mon horreur de la répétition et à mes tendances à scripter les choses même relativement peu répétées).

        Donc si dans le « se poser et regarder » j’ai déjà le regarder en série, codé en dur, et toujours allumé, il ne me reste plus que « se poser », d’où les idées de vidage de bureau. Mais d’un autre côté, certains discours me donnent l’impression que ce n’est pas vraiment « se poser et regarder », mais « se poser *pour* regarder », genre se poser comme un bête moyen sans intérêt propre. Et dans ce cas je suis bien en peine, parce que si le but c’est d’atteindre ce qu’en fait je fais à chaque instant éveillé, le processus devient tout à coup beaucoup moins intéressant. Ce qui serait d’autant plus contrariant qu’avec tout ça j’ai encore mes difficultés modérément embêtantes à m’endormir et mes difficultés super embêtantes à me rendormir.

      4. Bon, ok, je comprenais effectivement pas l’analogie 😀 principalement parce que j’avais zappé le preprocessing. Breeef.

        Du coup, quand tu parles de ton « absence de tunnel », là vraiment chuis à sec, parce que je peux pas imaginer. Enfin, si, j’imagine un peu, mais ça me fait rentrer dans une angoisse certaine rien qu’à l’idée 😀

        Après, jusqu’ici et pour une raison qui m’échappe (et qui est probablement de mon fait), on cause depuis le début de stimuli extérieurs, principalement. Et pour le coup je comprends mieux (je crois) ce que tu disais quand tu disais « on colle du contenu prévisible/limité et on voit ce qui tombe quand même dans le seau », et c’est peut-être effectivement plus (+) valide dans cette compréhension là de l’analogie. (Parce que j’imagine que du coup tu mets pas le « monologue interne » quel qu’il soit comme contenu de la belt ? Ou j’ai encore rien suivi ?)

        Parce que quelque part, et en ce qui me concerne, le but du jeu, c’est pas le mindful mangeage de raisin (enfin ptêt ça peut aider, je sais pas), mais c’est plutôt le mindful « tiens mon neurone est en train de partir en vrille, hey regarde c’est rigolo ». Pas se poser et regarder l’extérieur, mais se poser et regarder ce qu’il se passe à l’intérieur – regarder le monologue interne d’un point de vue extérieur. Peut-être.

        C’est en partie là que ça peut aider sur les histoires d’endormissement – je sais pas cela dit comment tu vis ça, personnellement c’est en grande partie « le neurone veut pas s’arrêter et c’est relou » – ça permet en partie de sortir du cycle où ça cogite, ça cogite à propos de cogiter, ça cogite à propos de cogiter de cogiter, et des tortues à l’infini. Après y’a aussi un certain nombre de trucs « connexes » et qui me sont (encore) moins facile à discuter, comme les concepts de lâcher prise et d’être un peu plus bienveillant envers soi-même – qui font aussi partie, en ce qui me concerne toujours, du process qui facilite les choses. (C’est toujours pas parfait, évidemment. Mais c’est nettement amélioré.)

        Bref, je suis bien emmerdée pour répondre, parce qu’il est visible qu’on a pas les mêmes représentations mentales de nos propres fonctionnements, et ça aide pas 😀

      5. Je n’ai analogisé que les stimuli extérieurs que parce que je suis raisonnablement sûre que c’est à peu près universel : stimulus → preprocessing → champ conscient, simple, sans détour. À partir du seau-champ conscient, c’est beaucoup plus le bordel. Dans mon modèle, les conveyor belts sont les sorties de *co*processeurs alimentés par les sens ou par le champ conscient ou par d’autres structures cérébrales (la mémoire, par exemple), mais je n’ai rien pour convaincre de l’existence de coprocesseurs hors préprocesseur sennsoriel.

        J’étais aussi dans l’idée se poser et regarder à l’intérieur. Et mon quotidien c’est bien faire des trucs, en me regardant faire, en me regardant me regarder faire, en me regardant me regarder me regarder, etc. Star wars m’a juste piqué l’image 😉

        Le monologue interne, je ne mesure pas exactement ce que c’est pour toi ou pour les gens en général. Ici j’ai un coprocesseur qui prend un objet du seau et le sérialise en mots, soit envoyés vers le système vocal soit vers le champ conscient, et dans ce cas ça monologue intérieurement, et ça arrive par la belt sensorielle kinesthésique du système vocal. Mais j’ai aussi plein de pensées sans mots, et je ne sais pas comment ça compte, ce n’est pas toujours clair si ça passe par un coprocesseur ou si ça reste dans le seau ou si la distinction n’a mème pas de sens.

        Sur l’endormissement, la seule stratégie que j’ai utilisée dans toute ma vie (faute de réussir à faire autre chose), c’est juste arrêter de contrôler le scheduler et attendre (donc a priori ça avait l’air dans bien dans le thème). Ça finit par marcher, en quelques minutes à quelques heures. J’ai aussi les tortues à l’infini, mais pas plus quand ça ne veut pas que quand ça va vite, ou que le reste du temps éveillé.

  2. [oui ça me prend du temps de dépiler mes onglets]

    J’ai pas de question. J’aurais juste aimé en parlé IRL. À ajouter à la liste de quand on se recroise.

    1. Y’a pas quinze jours on se faisait la remarque avec Pierre que ça faisait longtemps qu’on t’avait pas vu 😛

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