Hoplà, il est à nouveau temps de faire dans l’infodump de bouquins. Largement, même, puisque la fournée de ce billet arrive à 9 bouquins…
Visions in Silver et Marked in Flesh (Gris Présages et Empreintes fauves en français) – Anne Bishop – la suite de la série The Others. La série continue bien, avec des vrais morceaux de conflits humains/terra indigene, et ça continue à se lire bien. Marked in Flesh était un peu plus poussif, je crois.
Algorithms to Live By (pas de traduction française) – Christian Brian – le concept du bouquin fait un peu grincer des dents a priori (« on va vous expliquer comment un ordinateur résout les problèmes de la vie quotidienne »), mais le fond est vraiment chouette en temps que bouquin d’introduction sur l’informatique théorique au sens large, avec des sujets qui vont du tri aux problèmes NP-complets en passant par les systèmes de cache et l’aléatoire. Très chouette, au final, et il m’a semblé très accessible.
Oryx and Crake (Le Dernier Homme, en français) – Margaret Atwood – le premier tome de la trilogie MaddAddam. Ça se passe dans un environnement post-apocalyptique où le personnage principal, Snowman, est a priori le seul humain restant, du moins dans le coin où il vit/survit. Il n’est cependant pas tout seul – il est plus ou moins entouré de « post-humains » génétiquement modifiés qui le considèrent comme le prophète de leur créateur. C’est assez accessoire : une grande partie de l’histoire se passe en flashbacks sur la manière dont la dite apocalypse est survenue. J’ai bien aimé ; peut-être quelques longueurs.
Etiquette & Espionage (Étiquette & Espionnage, en français), Gail Carriger – le premier tome de la série YA « Finishing School » (Le Pensionnat de Mlle Géraldine, en français). On y fait la connaissance de Sophronia, envoyée à ses quatorze ans dans ce qui semble être un pensionnat de jeunes filles, et qui s’avère être un pensionnat de jeunes filles avec un penchant pour l’espionage et le meurtre, et le tout dans un univers steampunk (sauf erreur, le même que celui du Protectorat de l’Ombrelle, du même auteur). Assez divertissant, et j’ai appris plein de mots.
Being Emily (pas de traduction française) – Rachel Gold – un autre roman YA, mais dans un univers contemporain. C’est l’histoire d’Emily, qui est née Christopher, au moment où elle décide d’annoncer à sa petite amie, Claire, qu’elle est, ben, une fille. Il est assez clair que ça a été écrit en bonne partie à but éducatif (pas mal de « et là machin explique que ceci cela »), mais tout le bouquin reste éminemment cute et émouvant. J’ai beaucoup aimé.
The Dark Forest (pas de traduction française, bien que le premier tome ait été traduit – Cixin Liu – la suite de Three-Body Problem, et quelle suite. J’avais adoré le premier, je crois que j’aime encore plus le second. Dans Dark Forest, l’humanité se sait condamnée : les aliens vont leur tomber dessus dans 400 ans (le temps qu’ils fassent la route, en gros) et ont visiblement l’intention de ne pas faire de quartier. Comme ladite humanité n’a pas forcément l’intention de se laisser faire, on suit les préparatifs de la contre-offensive, dans un univers où lesdits aliens peuvent savoir tout ce qu’il se dit entre deux personnes. Je suis incapable de rendre hommage correctement à ce bouquin, mais bref, lisez-le (après avoir lu Three-Body Problem, probablement). J’avoue cependant que j’ai eu beaucoup de mal à me faire aux noms des personnages (je suis pas habituée à avoir autant de noms chinois… et pour le coup mes habitudes de lecture probablement un peu rapide n’aident pas !), et j’ai quelques réserves sur la fin. Maiiiiis… ouais, nan, à lire.
Miniatures (pas de traduction française) – John Scalzi – un recueil de nouvelles courtes (voire très courtes). Très, très drôle, Pierre m’a entendu pouffer à de nombreuses reprises. Vite lu et bien ri 🙂
Hausfrau (Femme au foyer, en français) – Jill Alexander Essbaum – alors celui-là je sais pas quoi en faire. Je l’avais mis sur la « liste » après l’avoir vu passer à la librairie anglaise ici à sa sortie il y a deux ans. Je savais que ça se passait à Zürich, que c’était déprimant, et qu’il y avait pas mal de scènes qu’on qualifiera d’adulte. Et ouais, je confirme sur les trois points. C’est l’histoire d’Anna, qui a immigré en banlieue de Zürich pour venir vivre avec son mari qui se trouve suisse, et elle est pas fondamentalement heureuse (euphémisme du siècle). Et… je sais pas. C’est hyper-déprimant. J’ai du mal avec les jugements d’Anna sur « ma » ville (oui, je suis un peu possessive). Ladite ville est d’ailleurs hyper-bien documentée – presque trop, ça fait très « j’ai habité ici et tous les détails que je donne sont exacts ». Je sais pas si le trait me paraît forcé parce que j’y vis et qu’il me paraîtrait vivant autrement, mais c’était un peu bizarre. Et en même temps… J’ai pas réussi à le lâcher, loin de là. L’utilisation des lessons de grammaire allemande comme métaphore d’événements de la vie d’Anna, ça j’ai vraiment beaucoup aimé. C’est clairement de la littérature pour le plaisir de la littérature, mais j’ai trouvé que ça marchait bien. Et j’ai dans l’idée aussi que ce bouquin va faire partie des « mémorables » malgré tout ça. Bref. Je sais pas quoi en faire.
S’il ne fallait en lire qu’un… Dark Forest.