Irex Iliad – j’ai craqué !

À peine rentrés en Suisse que nous sommes déjà repartis à Paris (Pierre soutient sa thèse demain…) – mais j’en ai profité pour passer chez Orell Füssli, distributeur en Suisse des e-readers Irex Iliad.

Le machin était en vitrine avec une jolie étiquette de prix, 940CHF quand même (un petit 600 euros, au cours d’aujourd’hui). J’ai demandé à la madame à côté s’il y avait moyen de jeter un oeil dessus, elle a ouvert la vitrine et me l’a tendu. J’ai largement essayé le truc en boutique, essayé l’annotation, l’interface, bref joué avec. Les tests ont été concluants : je suis repartis avec, sous le regard amusé de ma copine Petra qui était venue avec moi :p

Donc, après quelques jours d’utilisation, je pense que le plus simple est encore d’en faire une liste d’avantages et d’inconvénients…

Avantages :

  • La lisibilité et l' »écran ». Franchement la qualité d’image est bluffante. Ça brille certes un peu en pleine lumière (mais l’écran reste très mat tout de même) mais en lumière indirecte on pourrait vraiment croire qu’ya une feuille de papier posée sur l’écran. Peut être un poil moins contrasté que du beau papier blanc, plutôt voir du papier recyclé pas très blanchi ; en tous cas pour le confort de lecture, de mon point de vue, c’est impeccable. Mais faut le voir pour le croire, c’est assez « perturbant » d’avoir un truc qui ressemble vachement à un écran, ou pas.
  • La fonction d’annotation. Tous les ereaders ne la proposent pas, mais c’est en ce qui me concerne très intéressant : je vais pouvoir arrêter de tuer des arbres en imprimant mes épreuves de relecture. Le stylet est raisonnablement précis (suffisamment pour la tâche en tous cas) et on peut sans problème écrire comme d’hab (faut se faire à une légère latence à l’affichage).
  • La configuration, complète et pas trop mal fichue.
  • L’ouverture de la plateforme : le source est disponible sur le site d’Irex, ainsi que la chaîne de compile, un SDK et tout ce qu’il faut.
  • Les formats pris en charge : mobipocket, PDF, texte, entre autres.
  • Les slots SD, Compact Flash et USB.
  • Le zoom du texte et des PDF.

Inconvénients :

  • Le prix. C’est cher, faut le dire.
  • La latence d’affichage. C’est pas des plus rapides. Ça reste très largement supportable, suffit de pas oublier de « tourner la page » deux lignes avant la fin de la page :p
  • Prend pas les cartes SDHC.
  • Moins utilisable qu’un bouquin au décollage et à l’atterissage d’un avion 🙂
  • monochrome (pas de couleur) mais ça c’est la techno qui veut ça !
  • le catalogue d’ebooks, qui devrait s’étoffer, mais bon, c’est déjà pas mal (j’aurai pas le temps de tout lire de toutes façons 🙂 )
  • le fait que la garantie saute quand on modifie le soft du machin : c’est ouvert, mais ya des limites. Bon, je dirais que c’est presque de bonne guerre, « si tu fais de la merde, assume ».

Pas encore testé :

  • la récupération des annotations sur les PDF.

Bref, l’un dans l’autre, chuis très contente de mon achat. Vala !

Na veux des ebooks.

J’ai un rêve : pouvoir consommer des bouquins comme je consomme de la musique. Avoir des fichiers sur mon ordinateur, les transférer sur mon lecteur, avoir des offres d’achat de musique en ligne qui valent ce qu’elles valent mais qui ont l’avantage d’exister, des trucs comme ça.

J’espère que ce jour viendra bientôt. Déjà, parce que les bouquins, c’est bien, mais c’est comme les CD : encombrant. D’autre part, parce que j’ai un rapport relativement instinctif aux bouquins : en entendre parler, vouloir, acheter. Le tout relativement rapidement, et avec l’envie d’avoir les bouquins en question vite. Oui, je sais, c’est puéril, mais c’est comme ça. Et pour finir pour ne plus jamais avoir le concept frustrant du « ah ben non désolé tirage épuisé ». Et que si j’apprécie l’odeur et le toucher d’un bouquin, et de traîner les librairies et les bibliothèques, dans mon schéma actuel d’achat, ça ne fait malheureusement pas le poids.

Amazon a un truc plutôt excitant avec son Kindle. Malheureusement, il n’est disponible qu’aux États-Unis et même l’achat de livres n’est disponible qu’aux États-Unis, avec une IP US, une carte bancaire US et une adresse US. Tout cela est contournable, mais ça prend des proportions. Le monde de l’édition est peut-être plus bordélique encore que celui de la musique. Disclaimer : je ne sais pas de quoi je parle, j’extrapole à partir de ce qui me semble logique. Si ça se trouve c’est idiot ce que je dis :p Si Universal a un droit sur un morceau, il est probable qu’il puisse aussi bien céder ces droits aux US qu’en France. Sur les bouquins, les droits me semblent plus compliqués, du fait entre autres des droits de traduction (et saupoudrons un peu de loi Lang sur le territoire français pour rigoler un peu) (je suis pas contre la loi Lang, mais j’imagine que ça peut ajouter un bordel non négligeable pour la diffusion).

Bref, on peut imaginer tout un tas d’obstacles législatifs & compagnie qui font que l’offre commence à décoller un peu (Sony, Amazon) aux États-Unis mais qu’elle est pratiquement inexistante en Europe (à l’exception notable de MobiPocket.

Après, ya l’obstacle pratique. Les lecteurs d’e-books sont encore chers. En tant qu' »early adopter » potentielle, je suis prête à passer cet obstacle. Juste, j’aimerais pas me retrouver avec un truc incompatible avec « le format qui va révolutionner le monde de l’ebook ». J’ai eu un machin Sony (PRS-505) en main l’autre jour et c’est assez convaincant du point de vue du confort de lecture. Ça l’est un peu moins du point de vue mémoire : la prise en charge des cartes SDHC eût été appréciable (et c’est apparemment un défaut que partage la majorité lecteurs actuels, voir ce tableau. Bon, en plus, mon lecteur, j’aimerais mieux qu’il tourne sous Linux que sous Windows CE, soyons fous.

J’ai entendu du bien de l’iRex ILiad, qui a l’avantage de lire pas mal de formats, mais il est vraiment cher. Quand je dis que je suis prête à passer cet obstacle, j’aurais bien aimé me limiter à 300/400$ (voire euros, allez, soyons fous :D). Là, on est nettement au-dessus. Il a l’avantage de permettre d’annoter des éléments, ce qui peut être intéressant dans le cadre de mon activité professionnelle (j’aime pas relire sur écran, j’aime bien avoir un stylo quand je relis, mais j’ai mal chaque fois que j’imprime un chapitre). La disponibilité du SDK est intéressante aussi.

La grosse inconnue reste : ce truc va-t-il être utilisable dans un an ou deux ? J’ose espérer qu’après le fiasco des DRM sur la musique, les éditeurs auront l’intelligence de proposer des formats SANS DRM. Cela devrait faciliter largement une éventuelle conversion. Ah, et toujours une question idiote, pourquoi les ebooks sont-ils à peine moins chers que les livres papier, alors que les coûts de diffusion et d’impression sont probablement largement restreints ?

Certains attendent une sortie chez Apple parce que Jobs a dit que le modèle était intrinsèquement faible vu que les gens ne lisent pas 🙂 (les gens qui suivent l’actu Apple ont une certaine tendance à faire grossir des rumeurs, pas forcément fausses d’ailleurs, tout le monde attendait la sortie de l’iPhone) (et comme j’ai lu tout à l’heure, la marque iBook est réutilisable 😀 ). Je suis partagée là-dessus. D’une part, certes, Apple a fait énormément de bien à la musique en ligne et je les en remercie. L’iPod qui traîne sur la table en est un bon exemple. D’autre part, bon, c’est pas comme si Apple avait une réputation de faire des trucs super ouverts et utilisables sur mon OS préféré. Je dois dire que c’est plus un critère pour moi que ça ne l’était il y a quelques années.

Bref, je me tâte. L’iLiad est dispo chez Orell Füssli en Suisse, je vais ptêt attendre de rentrer pour aller voir la bête « sur pied ». Un collègue de Pierre en a un aussi, c’est peut être l’occasion de tester les quelques ebooks que je possède déjà (des PDF O’Reilly, pour la plupart). Je me connais, je vais probablement craquer. J’espère juste que le marché suivra.